Marfa, Fleur et les Autres
Tout le monde connaît Marie Curie, née Marfa Salomé Skłodowska, co-bénéficiaire avec Pierre Curie et Antoine Henri Becquerel d'un prix Nobel de physique, pour le travail de toute une vie qui aboutira aussi bien au traitement du cancer qu'à Hiroshima.
Marie Curie fait honneur à la cause des femmes : elle prouve par sa vie entière et sa passion pour les sciences exactes qu'elles peuvent s'intéresser à autre chose qu'à Hélène et les garçons, par exemple à la vérité pure, car 2 + 2 font toujours 4. Pas moyen de ruser avec ça, hein les filles.

" Elle devient la première femme en France directrice d'un laboratoire universitaire dans lequel elle favorise la candidature de femmes chercheuses ou étudiantes : de 1906 à 1934, elle en accueille 45."
Merci donc à Marie Curie qu'on cite en exemple aux fillettes. Toutefois, elle peut avoir joué à son insu le rôle de... voyons, espionne ? C'est un peu fort. Courroie de transmission, voilà un terme plus approprié. Pour qui ? Pas pour la France.
Marie Curie a le visage austère, quoique peu slave, qui convient à une physicienne et à une excellente élève polonaise (c'est à dire très bien formée en son temps), mais une certaine rudesse dans la physionomie, quelque chose de sombre dans le regard... font qu'on a un peu peur d'elle. Pierre a dû sentir passer son œil noir sur leurs travaux en commun.
Marfa adhère dans sa jeunesse aux idées d'Auguste Comte.
" En 1846, Auguste Comte fonde la « religion de l'humanité », sorte de religion sans Dieu où la déesse de l’Humanité est constituée de « l’ensemble des êtres passés, futurs et présents qui concourent librement à perfectionner l’ordre universel " Wikipedia sur Auguste Comte
Mélancolie polonaise ou fièvre agitatoire ? Elle milite alors pour une éducation clandestine des masses en Pologne. Education anti-russe, anti-tsariste. Elle se prénomme Marfa, qui est "Martha" en russe, "Marta" en polonais. Ce n'est donc pas une Polonaise historique.
Il semble que les Curie aient rigoureusement travaillé la découverte d'Antoine-Henri Becquerel appelée "hyperphosphorescence", elle-même dans le prolongement de celle de Poincaré, pour en laisser galamment le bénéfice médiatique à la seule Marie.
" En 1896, Becquerel découvre la radioactivité par hasard, alors qu'il fait des recherches sur la fluorescence des sels d'uranium3. Sur une suggestion d'Henri Poincaré, il cherchait à déterminer si ce phénomène était de même nature que les rayons X. (découverts par Wilhelm Röntgen en 1895)...
Ce rayonnement fut baptisé hyperphosphorescence le 2 mars 1896. En 1897, Marie Curie choisit ce sujet pour sa thèse de doctorat. Elle révèle les propriétés ionisantes de ce rayonnement puis, avec son époux Pierre Curie, découvre les éléments chimiques qui en sont à l'origine. " Wikipedia sur Becquerel
Becquerel se retrouve en tiers dans le ménage à trois Nobel. Quant à Henri Poincaré, dont les instructions et la découverte sont à l'origine des recherches de Becquerel, qui le connaît dans les lycées ? Un autre passe pour génial à sa place.
Pierre Curie est vu comme le brave type, éternel prince consort, pas de chance avec son accident ‒ et pourtant, il est à l'origine de la piézoélectricité, peaufinée de 1878 à 1880 ‒ avant donc sa rencontre avec Marie ‒ qui a permis l'isolation ultérieure des sels radioactifs.
La cause féministe n'est pas nécessairement la seule raison de l'engouement actuel presque exclusif, et du reste justifié, pour Marie. Ses thuriféraires lui doivent peut-être autre chose : une appartenance à "l'internationale" plutôt qu'à la science, à la France, et au bien commun ?
Allez savoir.
Marfa la positiviste, une fois rebaptisée Marie, renomme à son tour l'hyperphosphorescence, consciencieusement analysée, décortiquée, prête à l'emploi : "radioactivité". C'est moins scintillant, moins poétique et plus froidement déterminé.
Cette radioactivité est suivie de très près. On apprend en passant que dans le gouvernement français de l'époque, on trouvait Raymond Poincaré, déjà trois fois ministre, alors aux ordres des dits "laïcs". En parenthèse :
" Raymond Poincaré fut également l'un des personnages centraux de la Première Guerre mondiale, conflit durant lequel il appela « le Tigre », Georges Clemenceau, à la présidence du Conseil, en 1917." Wikipedia sur Raymond Poincaré
Merci pour ce moment, Raymond, en ce centenaire de la tragédie. La plaie n'a fait qu'empirer depuis. Raymond d'ailleurs, n'est-ce pas le petit nom sympa conjugal de son émanation logique : Sarkozy le naufrageur du paquebot France ?
Dans un tel contexte républicain, les Curie bénéficient d'un "financement inespéré". La recherche conduira, bien plus tard, Marie à l'hôpital.
" Par des étapes de raffinage précises et dangereuses, [Marie et Pierre] isolent successivement les sels radioactifs de la roche brute (...).
Pierre et André-Louis Debierne (élèves de Pierre Curie) font la première découverte de l’énergie nucléaire, en identifiant l'émission continue de chaleur par des particules de radium. (...) Jusqu'en 1902, Pierre et Marie tentent d'extraire une quantité suffisante de radium pour en déterminer la masse atomique, tentative réussie en 1902.
Suite aux résultats de cette recherche, Pierre et Marie reçoivent conjointement la moitié du prix Nobel de physique. Cette même année, ils sont tous deux lauréats de la Médaille Davy." Wikipedia, sur Pierre Curie
Pourquoi la médaille Davy ? Quel rapport avec les intérêts français, la recherche française, la masse atomique et l'énergie nucléaire ? Des Davy de partout se sentiraient-ils directement bénéficiaires de cet effort... de guerre ?
Pierre et Marie Curie sont tous deux morts pour la cause ( laquelle ?).
Nous qui sommes encore là stoïques, sommes reconnaissants aux Davy du monde de nous laisser quelques noms authentiquement européens dans la liste des (vrais) inventeurs. A l'époque, on ne remplaçait ou n'effaçait pas aussi vite qu'aujourd'hui les noms des héros et de génies pour leur substituer quelque cuistre.
Aujourd'hui, Marfa serait écartée au profit d'une quelconque Polyesther-Benne-moi-ça, diplômée par cooptation d'un IUT quelconque, balancée chef de recherche dans un prestigieux institut, se pavanant à la BHL sur les plateaux en éructant de l'incantation jargonnante, méphistophélique, même pas pseudo-scientifique.
Marfa Skłodowska ‒ pour rien au monde Marie Curie ! ‒ serait son bras droit recruteur : DRH et inspectrice de moralité.
L'ami Pierre serait un étudiant au smic, en formation perpétuelle, gratifié d'appréciations "travail médiocre, mais des efforts", soumis au harcèlement sextoy de la cheffesse, moqué en privé par ses collègues, obligé de faire des heures sup non rémunérées.
Becquerel et Henri Poincaré seraient poursuivis pour diffamation, enfreinte aux droits d'auteur ou pire, accablés de procès parolicides.
Röntgen serait carrément SDF, sur-irradié par un étrange hasard malencontreux en HP, terminant sa vie dans le bois de Vincennes.
Et à propos de prix Nobel, nous avons admiré dernièrement une madame le ministre de la culture de France, d'origine abandonnée-coréenne-adoptée, énarque par docilité et tempérament, avouant qu'elle ne lisait jamais rien de littéraire ‒ depuis deux ans, précisa-t-elle ‒ même pas l'impérissable Modiano.
Cette fonctionnaire au charme lunaire nous administre la preuve ‒ la maladroite ! ‒ que la littérature officielle ne vaut pas une bonne fiche administrative au petit déjeuner.
Là-dessus, on nous télévise cette madame Pellerin au détour d'une expo, cautionnant par sa présence la diarrhée sénile plastifiée d'un Paul Mac Carthy. Elle côtoie béate une barbie à l'œil globuleux, prête à éclater aux endroits surgonflés, muette de stupéfaction innée.
Ces deux-là sont, chacune dans son genre, le modèle offert à nos bambines extasiées. On les admire, on voudrait être à leur place. Parce qu'elle palpe, la Zaya (si c'est bien son nom). Et parce qu'elle en a de l'entregent pour se retrouver chef de la culture française, la ministresse qui ne lit jamais rien d'inventé, avec ses yeux bridés dans un cercle polaire comme pas une gauloise ne les a.
On les filme ensemble, madame le ministre et la botoxée, sur fond de parties honteuses et de déjections artificieuses industrielles, catapultées "art plastique" sur les foules éclaboussées. Manuel Valls, qui sert de garant provisoire à la beauté interpelleuse des machins et de la barbie, s'en écarte quand même un peu. Il pousse l'énarque entre lui et l'art retouché.
Ah, se dit-on nostalgique, Pierre et Marie Curie, c'était autre chose que Fleur de Mac et Zaya.
Sauf que Nagasaki, Fukushima, Chernobyl, le phosphore et tout ça, de quelles mains avides... Toute cette recherche honnête, tous ces grands esprits, toute cette matière grise, tout ce dévouement en laboratoire de fortune, tout ce génie européen...
Des cendres, des Zaya, des Valls et des Macdébris, voilà le résultat.
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