Il faut tout d’abord remercier Lady Antonia Fraser. Ou si vous préférez, Mrs Harold Pinter herself. Car c’est elle, une anglaise, good God ! qui fut la première à réhabiliter Marie-Antoinette avec son excellente biographie publiée en 2002 ( et qui sort ces jours-ci en France, chez Flammarion.) La deuxième personne à remercier est une Américaine, Sofia Coppola, car en lisant le livre d’Antonia Fraser, c’est le flash, elle fera un film tiré du livre, son troisième film, très attendu.
On nous a tant de fois dit que Marie-Antoinette était vaniteuse, coquette, écervelée. Jamais une reine n’avait joui d’une réputation aussi atroce. Mais déjà, en lisant le Marie -Antoinette de Zweig, on comprend que cette jeune fille, arrivée en France à l’âge de quatorze ans pour épouser un Dauphin qu’elle n’avait jamais vu, était une parfaite victime. A la fin de sa (courte) vie, elle est une veuve digne, une mère à qui on a arraché ses enfants. Elle aura vécu l’enfer.
Cependant le livre d’Antonia Fraser est plus riche, plus documenté, (mais moins émouvant, peut-être,) que la très belle biographie de Zweig. L’histoire de la brioche ? Lady Antonia certifie que celle qui se faisait appeler "Antoine" par ses nombreux frères et soeurs, n’aurait jamais prononcé cette phrase notoire qui n’a cessé de perdurer.
En 2006, 213 ans après son exécution, Marie-Antoinette fait un come-back triomphant : un film, la couverture de plusieurs journaux, grâce à Antonia, grâce à Sofia. Une profusion de livres, inédits ou réédités, inondent les librairies. (On peut citer en vrac, Marie-Antoinette à fleur de peau, de Eric Simard, Oskar Editions, Marie-Antoinette, la rose écrasée, de Gerald Messadié, L’Archipel, Marie-Antoinette, une reine brisée, de Annie Duprat, chez Perrin. )
Atmosphères en fait même sa couverture :
Que donnera Kristen Dunst en Habsbourg déchue ? Le buzz qui entoure le film est plutôt bon.
Antonia Fraser et Sofia Coppola ont le mérite d’éclairer autrement un des personnages les plus méprisés, voire méconnus, de l’histoire française.
"L’Autrichienne" renaît, grâce à une Anglaise, et à une Américaine...
« J’ai appris de ma mère à ne pas craindre la mort, et je l’attendrai avec fermeté. »
Marie-Antoinette de Habsbourg