Mass effect : néant intersidéral
Le dernier jeu de Bioware brille par son absence de qualités.
Depuis la sortie de Mass Effect, fin novembre 2007, 1,6 millions de copies ont été vendues. Est-ce là le signe, comme pour Halo 3, qui excède 8 millions de jeux vendus, que Microsoft sait désormais allier la qualité et la quantité ? Car dans la presse spécialisée, comme celle grand public, les journalistes trouvent toutes les qualités à ces deux titres, et les gratifient des notes les plus hautes.
Un tel consensus peut étonner, voire irriter, tant les qualités de Mass Effect, du studio Bioware, sont peu nombreuses. Dans un futur proche, le joueur incarne le commandant Shepard, de l’Alliance humaine, chargé de démasquer un traître en quête de l’arme absolue. Mass Effect devait être une odyssée de l’espace, décrivant le parcours épique du héros.
Certes, reconnaissons que les développeurs ont choisi de ne pas utiliser ad libitum les mêmes licences, et ont créé un titre original. Mais la mécanique de jeu est tout sauf novatrice, reproduite de titre en titre, d’année en année, depuis Star Wars, Knights of the old Republic (2003). Seule l’esthétique et la qualité des graphismes change : le héros est flanqué de deux adjuvants qui l’accompagnent dans une quête dont le seul enjeu est de savoir si l’on est pragmatique et cynique, ou conciliant et attentif au bien commun.
Mass Effect se voulait aussi épique, engageant dans la bataille toutes les formes de vie qui peuplent l’univers. Au final, en guise de vaste complot intergalactique, l’on apprend que c’est un vaisseau spatial, doté d’une forme d’intelligence presque parfaite, qui endoctrine tous ceux qui l’approchent, dans le but d’annéantir toute forme de vie...
Comme dans Star Wars, les auteurs se sont également essayés à décrire la complexité des relations entre les différents peuples aliens. Une fois encore l’intrigue politique tourne souvent au ridicule, poussant inconsciemment ou non, sans cesse à la défiance à l’égard des instances intergalactiques. Le Conseil, sorte d’ONU intersidérale, est décrit avec tous les défauts de la bureaucratie.
Notons, enfin, qu’on ne saurait pas même accorder de dimension contemplative au jeu. Certes, les graphismes émanent d’une console de nouvelle génération. Toutefois, le joueur n’aura guère le loisir d’éprouver la biodiversité des milliards de galaxies. En guise de voyage, Mass Effect propose de dévider une trame linéaire, sur des planètes sans caractère.
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