Michel Houellebecq à France Inter, sur tout et n’importe quoi…
Ils ont en pris pour leur grade ! Pressés d’encenser Michel Houellebecq pour le prix Goncourt décroché la veille, les journalistes de la matinale de France Inter ont subi une rafale de propos pour le moins inattendus, par moment insensés et servis par l’écrivain avec une suffisance à la limite du supportable.
Après lui avoir longuement tressé des louanges et dit leur admiration devant cette façon qu’il a de « regarder » la société, de donner une dimension insoupçonnable aux faits et aux choses les plus banales de la vie courante, d’oser même la mise en scène de sa propre disparition dans une construction romanesque pour le moins singulière, les journalistes sont tombés de haut au bout de quelques minutes de micro ouvert à l’invité.
Morceau choisis sur tout et n’importe quoi...
« On voit mieux la France quand on est à l’étranger (…) De Gaulle, ça m’a toujours laissé un peu froid ce mythe, je ne sais pas si j’ai tort ou non (…). En fait, je m’en fous, je ne suis pas un citoyen et je ne veux pas le devenir. Le devoir par rapport à son pays ça n’existe pas, il faut le dire aux gens, aucun. On est des individus. La France est un hôtel, pas plus… »
« Les campagnes de santé publique, on a pas le droit de faire ça aux gens, buvez, fumez ! Faites ce que vous voulez, ne vous laisser pas emmerder, soyez libres ! On ne peut pas se laisser emmerder comme ça par les politiques de santé publique ».
« On est dans une période de relatif épuisement de la démocratie représentative. Je souffre légèrement chaque fois que j’entends parler de politique, je pense qu’il faut que les gens votent plus, mais je veux que l’on me demande mon avis sur les sujets. Je ne me sens pas représenté »
Le nouveau Houellebecq dont on nous rebat les oreilles depuis déjà quelques semaines pour lancer les ventes, se complait toujours ainsi dans l’impertinence, son fonds de commerce. La matinale de France Inter lui a offert l’opportunité d’en faire bon usage, sur tout et n’importe quoi… Encore heureux, que les journalistes ne l’aient pas titillé sur les propos provocateurs et orduriers qu’il se plaisait à répandre dans Plateforme, notamment, quand bien même il les mettait dans la bouche d’un personnage : « à Chaque fois que j’apprenais qu’un terroriste palestinien, ou un enfant palestinien ou une femme enceinte palestinienne, avait été abattu par balles dans la bande de Gaza, j’éprouvais un tressaillement d’enthousiasme ».
Quant aux membres de l’Académie Goncourt, ils ont donné le sentiment d’une triste mise en scène pour une compétition jouée d’avance, récompensant un roman d’une « facture plus classique », a-t-on jugé. En fait, la messe était dite, il fallait primer Houellebecq qui avait cette fois mis un peu d’eau dans son vin et son éditeur qui n’avait pas vu la couleur du Goncourt depuis 1980. Entre petits arrangements et grande hypocrisie…
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