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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « Mustang » de Deniz Gamze Ergüven. Somptueux

« Mustang » de Deniz Gamze Ergüven. Somptueux

L’histoire

Nous sommes en Turquie, dans un petit village.

L’école est finie, ce sont les vacances, Lale et ses quatre sœurs s’amusent avec des garçonsdans la mer. Vêtues de leurs uniformes de classes, elles sont grimpées sur les épaules des garçons. Mais une voisine les a aperçues, elles se « frottaient leur bas ventre sur la nuque des garçons ».

Elles ont entre 12 et 16 ans. Sonay, Selma, Ece, Nur et Lale sont orphelines. C’est leur grand-mère qui les a élevées avec l’aide de leur oncle.

 Elles ont été prises à « se masturber sur la nuque des garçons », voici l’interprétation des esprits étriqués, des extrémistes de la morale qui voient le mal partout. On a le sentiment en les regardant agir qu’ils se vengent de leurs frustrations, qu’ils tiennent absolument à ce que le monde reste figé, qu’ils ne supportent pas la beauté de ces jeunes filles libres qui ne demandent qu’à vivre.

Pour les punir on leur fait porter des robes longues et moches, à la couleur de merde comme elles disent, afin de remplacer leurs tenues légères. On emmène les filles à la clinique pour un constat de virginité. On transforme peu à peu la maison familiale en prison. On met des grilles aux fenêtres,on relève les murs, les cours de pratiques ménagères remplacent l’école, et enfin on arrange des mariages.

téléchargement (2)

Le titre « Mustang », correspond parfaitement à l’esprit de ces 5 jeunes filles, qui se révèlent être comme comme un cheval au galop, crinière au vent, comme leurs longs cheveux d’adolescentes espiègles et rebelles.

Et puis quelle présence, elles éblouissent ce film de leur naturel, de leur éclat.

Le film est vu au travers du regard de Lale, la plus jeune, la plus révoltée aussi, la plus intelligente, celle qui observe et qui comprend tout , celle qui n’acceptera jamais le destin que l’on veut leur infliger, qui luttera jusqu’au bout dans un combat que l’on croit perdu d’avance.

images (1)

« Mustang » est une grande réussite à tous les niveaux. C’est tourné avec beaucoup de délicatesse, d’humour et sans caricature. Il n’est nullement question ici du manichéisme féministe que l’on l’habitude de retrouver dans le cinéma français . C’est avant tout l’esprit de résistance qui est mis en avant. Nos héroïnes réagissent plus en combattantes qu’en victimes.

Il y a également une dimension poétique très forte. Tous les ingrédients du conte sont présents. La citadelle imprenable, avec ses grilles et ses remparts. On a également droit à un renversement de situation très réussi (mais j’en dit déjà trop). De belle jeunes filles y sont enfermées, on y trouve même un chevalier blanc qui saura toujours répondre présent pour venir au secours de notre jeune héroïne qui a des problèmes de pantoufles.

images (2)

Merci à Deniz Gamze Ergüven de nous avoir offert cette magnifique oeuvre.

Si vous voulez en savoir plus sur elle et son film, lire cet excellent entretien.

http://www.lebleudumiroir.fr/deniz-gamze-erguven-entretien/


Moyenne des avis sur cet article :  4/5   (4 votes)




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19 réactions à cet article    


  • Gasty Gasty 23 juin 2015 12:16

    Merci à vous aussi de nous faire connaitre ce film.


    • lsga lsga 23 juin 2015 14:02

      la situation est exactement la même en France.
      Une jeune fille de 12 ans prise à faire des jeux un peu ambiguë avec un adulte finira les jambes écartées devant des hordes de médecins, de spécialistes et de juristes à la recherche d’un hymen déchiré pour envoyer « le pervers » en prison. 

       
      Le droit à la sexualité des jeunes filles reste une conquête à obtenir. 

      • Gabriel Gabriel 23 juin 2015 14:46

        @lsga
        Un adulte prit à faire des jeux un peu ambigüe (pour utiliser votre terme ce que, sauf incompréhension de ma part, je traduirai par jeux sexuels) avec une enfant de 12 ans, cela se nomme de la pédophilie. Est-ce là la conquête que vous souhaitez obtenir, le droit à la sexualité entre une enfant de 12 ans et un adulte ? Désolé, je ne dois pas être très moderne ou adepte de la théorie du genre, mais ca me donne la nausée…


      • Ben Schott 23 juin 2015 14:53

        @lsga
         
        Vos penchants sexuels n’intéressent personne, à part peut-être les juges...
         


      • Jimmy 23 juin 2015 16:03

        @Ben Schott et Gabriel
        ce que le troll Isga veut dire c’est que nous sommes mal placés pour juger les turcs alors que nous sommes aussi hypocrites qu’eux
        et vous répondez à coté ce qui montre qu’envoyer une jeune fille être humiliée chez un généticien ne vous gênerait pas


      • fatizo fatizo 23 juin 2015 17:01

        @lsga
        Ce que vous écrivez est faux. Si la situation que vous décrivez correspond bien à la France, elle ne correspond en rien à ces pays.

        La-bas si un adulte s’en prend à une gamine, personne ne condamnera l’adulte, et on cherchera à la marier au plus vite.
        C’est d’ailleurs très bien montré dans le film.

      • fatizo fatizo 23 juin 2015 18:36

        @OMAR
        Prenez-vous en à cette réalisatrice turque. Mais elle ment surement.


      • fatizo fatizo 23 juin 2015 20:21

        @OMAR
        C’est bien de critiquer un film sans l’avoir vu, ce qui est votre cas, sinon vous ne feriez pas référence à la religion.

        Ce film n’a rien à voir avec l"Islam. Ici c’est la morale, les traditions, les frustrations qui sont avant-tout responsables. 
        Tout est bon pour se poser en victime des islamophobes, même un film que l’on a pas vu et qui ne parle aucunement de religion.
        Vous et votre religion, savez-vous qu’il y a autre chose dans la vie.
        Mais on en ras le bol de la religion.


      • Ben Schott 24 juin 2015 06:29

        @Jimmy
         
        « et vous répondez à coté »
         
        Je ne crois pas, non. Je réponds à ça :
         
        « Le droit à la sexualité des jeunes filles reste une conquête à obtenir. »
         


      • Julien30 Julien30 24 juin 2015 07:52

        @Igsa,


        « Le droit à la sexualité des jeunes filles reste une conquête à obtenir. » 

        Voilà qui est parlé comme un vrai Jack Lang, cela fait plusieurs fois que je constate que t’amuser avec des petites filles te démangent, s’il fallait encore une preuve que tu étais un dégénéré...

      • Julien30 Julien30 24 juin 2015 07:52

        @Igsa,


        « Le droit à la sexualité des jeunes filles reste une conquête à obtenir. » 

        Voilà qui est parlé comme un vrai Jack Lang, cela fait plusieurs fois que je constate que t’amuser avec des petites filles te démangent, s’il fallait encore une preuve que tu étais un dégénéré...

      • COVADONGA722 COVADONGA722 24 juin 2015 10:06

        @OMAR
        ppfff pour les cinéastes que vous citez d’accord omar , surtout yilmaz gurney

        mais islamophobe z’en foutez partout , ?c’est juste la vision qu’a une occidentalisée d’une société patriarcal et machiste ou le monde féminin est suspect ce qui est une constante partout sur la planete et l’etait en occident il y a quelques décénies.Que sa vision personnelle lui fasse amplifier ou monter en épingle les situations
        ne rends pas celles ci inexistantes ou inventées ! Son référentiel est la France et la Turquie.
        Dans les années 60s elle aurait décrit l’Irlande du point de vue d’une californienne le resultar aurait été le même

         ça vous bouffe a ce point le sociétal le culturel et la coutume qu’il faille que vous voyez la religion partout ?

        @Isga

        ps changez pas hein dans la lignée des Polanski et des cohn bendit ! C’est des mecs comme vous qui font douter de défendre l’occident !


      • fatizo fatizo 25 juin 2015 17:50

        @COVADONGA722
        Pour Omar, critiquer les islamistes c’est être islamophobe. Ca situe le personnage.



        • Crab2 24 juin 2015 10:11

          Mona Eltahawy

          ’’ J’ai porté le foulard pendant neuf ans. Il m’aura fallu huit années pour l’enlever." A regarder aujourd’hui Mona Eltahawy, on imagine aisément le chemin parcouru. Tout est à la limite de la démesure, de l’outrage. Cheveux exagérément rouges, bagues à la taille disproportionnée, jupe bien courte et énormes tatouages sur les deux avant-bras.
          L’écrivain, féministe et activiste égyptienne assume désormais un look de ...

          Suites

          http://laicite-moderne.blogspot.fr/2015/06/mona-eltahawy_24.html

          ou sur

          http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2015/06/24/mona-eltahawy-5645168.html


          • Julien30 Julien30 24 juin 2015 11:09

            @Crab2
            Laisser tomber l’islam et le foulard pour le féminisme et des cheveux rouges avec tatouages, oui c’est sûr elle est clairement gagnante ! Je n’arrive pas à être sûr, vous pensez vraiment que ce genre de cas joue en faveur de l’athéisme et de la laïcité ?


          • Crab2 25 juin 2015 11:27

            @Julien30
            la laïcité ni l’athéisme ne sont le sujet
            Des centaines de millions de femmes se font teindre les cheveux - cacher ses cheveux c’est se mutiler ’’ volontairement ’’ au nom de la sacralisation de la phallocratie -


          • Crab2 25 juin 2015 11:27
            OISE
            - L’école prend le nom d’un dessinateur de Charlie Hebdo

            Samedi matin devant la petite école de Montreuil-sur-Brèche, règne une effervescence inhabituelle, attisée par la présence des caméras de France 2. Alors qu’habituellement les politiques se donnent le beau rôle en matière de coupage de ruban, cette fois ce privilège a été dévolu à Hélène Honoré, fille du dessinateur de Charlie Hebdo décédé au cours des attentats tragiques du 7 janvier 2015. Chaque enfant présent a voulu garder un morceau du ruban.

            Place ensuite au dévoilement de la plaque « école publique Philippe-Honoré » apposée à l’entrée de l’établissement. « Une école, un nom, a martelé le maire Patrick Guibon. Après avoir consulté tous les élus et l’ensemble des personnes concernées, après accord de sa fille Hélène ici présente, il a été décidé de donner le nom de Philippe Honoré à notre école. » Le dessinateur possédait une résidence secondaire dans la commune.

            « Merci de l’honneur fait à mon père, qui aurait été ému de voir une telle école porter son nom. Son nom et son prénom car c’est à l’individu que vous rendez hommage et non au symbole (ndlr : Honoré n’était connu que par son nom de dessinateur) » ajoute-t-elle. Avant de remercier la municipalité, l’équipe pédagogique dirigée par Isabelle Larronde et les familles Frémaux et Hacque « avec qui nous sommes liées depuis des décennies » complète-t-elle.

            Poème, chant et expo

            C’est ensuite au tour des enfants d’occuper le devant de la scène improvisée dans la cour : sous la houlette de la directrice et des enseignantes, Carole Daroux, Élodie Rimbert et Fanny Parize, les CM1-CM2 ont interprété un poème de Paul Eluard intitulé Liberté puis ils ont chanté tous ensemble Le Crayon magique.

            Le public présent a été ensuite invité à visiter l’exposition des quelque 120 dessins réalisés à partir de trois thèmes inspirés des livres de Philippe Honoré : La symphonie animale ou bestiaire ; Cent rébus littéraires et Cent nouveaux rébus littéraires. « Mon père aurait encouragé chaque enfant présent ici à croire en ses rêves, quels qu’ils soient ! C’est l’image que je voudrais que l’on conserve de lui et sur laquelle je souhaite que les enfants puissent s’appuyer pendant leur scolarisation. Merci à eux pour leurs chants et leurs dessins, qui sont entrés en résonance sans qu’ils le sachent avec ceux de mon père : ils ont ainsi rendu le plus bel hommage au dessinateur et à l’homme qui avait gardé dans son âme une part de l’enfant qu’il était » conclut Hélène Honoré. Publié dans le courrier Picard

            http://www.courrier-picard.fr/region/oise-l-ecole-prend-le-nom-d-un-dessinateur-de-charlie-hebdo-ia188b0n591963


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