Nada Strancar chante Brecht au Théâtre de la Colline

Des années 20 aux années 40, la musique de Paul Dessau embrasse trois décennies depuis les tranchées de la grande guerre jusqu’à l’écrasement du nazisme.
De cour à jardin, le charisme de Nada Strancar s’impose en une rigueur sobre que le piano de François Martin et l’accordéon de Michel Lairot soulignent avec une précision délicate. Les percussions de Guillaume Blaise font éclater l’ironie brechtienne jusque dans les retranchements d’un charme désuet.
A l’arrière de la scène, apparaissent sur fond d’écran de grands cieux nuageux sur lesquels défilent ou s’incrustent les textes des 21 chansons évoquant notamment Mère Courage et ses enfants, Le Cercle de craie caucasien, La Bonne Âme de Sé-Tchouan, Me Puntilla et son valet Matti...
La grande salle comble du Théâtre de la Colline ramenée à sa jauge intime applaudit entre chaque "song" afin de maintenir un lien continu dans l’écoute attentive portée à la voix tour à tour chaude et rocailleuse de l’immense tragédienne, comme si celle-là pouvait résonner du retour de Marlène, ou de l’avènement d’une autre Madonne. Ah ?
Oh ! Mais point de méprise, de Nada à Strancar, que celle-ci soit la comédienne formée par Vitez, ou maintenant la chanteuse de Schiaretti, sa classe discrète ne cherche guère à se prêter à la compétition artistique.
Photo © Christian Ganet
NADA STRANCAR CHANTE BRECHT/DESSAU - ** Theothea.com - de & mise en scène : Christian Schiaretti & Jean-Claude Malgoire - avec François Martin, Michel Lairot & Guillaume Blaise - Théâtre de la Colline -
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