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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Nasimo : “liberté je graffe ton nom”

Nasimo : “liberté je graffe ton nom”


Au cours d’une de nos pérégrinations sur le web, nous sommes tombés à la renverse devant une vidéo du nom de Nast présentant le travail d’un graffeur. Avec une réalisation particulièrement soignée, ce petit film nous entraîne dans les quartiers de Sofia en compagnie de l’artiste Nasimo. Autour du visage baissé du graffeur, les images se mélangent, s’animent et font de ces dessins de rue des oeuvres en mouvement qui prennent vie dans les paysages urbains de cet ancien pays soviétique. La vidéo débute d’ailleurs au son de la voix de l’ancien dictateur Todor Jivkov qui affirmait la nécessité de mener une politique de “bulgarisation” en éradiquant les minorités musulmanes.

C’est dans cet univers de liberté nouvellement conquise, où l’individu a enfin le droit d’exister avec ses différences, que le film projette l’introspection de cet artiste en proie à des fantasmes, à des angoisses qui le conduisent à représenter sur les murs de la capitale bulgare, ces corps désirés, déchirés, ces animaux violents, hurlants après des années de dictature.

Sur l’artiste, la vidéo reste bien évidemment muette. On ne connaît que Nasimo, pseudo de tagueur et l’on doit se contenter de profils effleurés, d’une tête baissée pour ne pas révéler totalement son visage aux autorités de son pays. Petit jeu de cache-cache dans ce monde des graffeurs où il est toujours préférable d’avancer masqué pour se jouer de la police autant que pour cultiver un certain mystère autour de sa personne.

Nasimo n’est toutefois pas totalement inaccessible. Il vit de travaux graphiques proposés à l’achat sur Internet. L’artiste compose des logos ou s’est spécialisé dans des représentations de femmes aux positions équivoques, aux formes exposées pour choquer la morale bien-pensante et pudibonde des chrétiens de Bulgarie. Avec les compositions graphiques de Nasimo, on est loin du caractère génialement subversif de Bangsy, mais le film parfaitement mis en scène par le studio Endend, transfigure le travail de Nasimo et lui confère une dimension de témoignage historique et social sur la Bulgarie.

Laurent Monserrat

A voir le film sur Nasimo



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4 réactions à cet article    


  • hans lefebvre hans lefebvre 12 mai 2008 12:07

    Le graffe, un art en harmonie avec nos sociétés, des artistes qui ont le don de mettre en relief le creux de nos villes, d’imposer des couleurs où, depuis longtemps il n’y en a plus, de mettre du beau où il fait défaut, n’en déplaise aux tenants de "la théorie du grand art, comme de la grande musique" ni l’un ni l’autre n’existant. Il y a de l’urgence dans ce moyen d’expression, l’urgence d’un monde sans fond qui file vers des chimères à la vitesse de la lumière. Créateurs ils sont, indispensables ils resteront ! Merci à toi Nasimo pour ces beautés improbables en des lieux impensables.


    • Laurent Monserrat 12 mai 2008 16:22

      Salut Hans et merci pour ta dédicace au graffeur.


      • Serge 12 mai 2008 17:53

        J’adore

        Vous me l’avez fait découvrir et vous en remercie.

        Bien évidemment merci à Nasimo.

        Si vous avez des accointances avec les media grand publique, continuez votre communication.

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