« Non à l’Argent ! » Pascal Légitimus snobe La Roue de la Fortune aux Variétés
Avec un titre aussi peu consensuel mettant à mal « Le nerf de la guerre », il est indéniable que l’intérêt collectif suscité va s’empresser de rechercher le « comment du pourquoi » de cette déclaration radicale relevant du défi au bon sens commun.
Mais quelle contrariété pourrait donc pousser un quidam à refuser les quelques 160 millions qu’il vient de gagner, sur sa propre initiative, en ayant fort heureusement acheté le billet gagnant à la Loterie ?
Il s'avère que c’est par mimétisme mais c’est surtout par dévotion à son père, liée au geste récurrent que celui-ci effectuait d’antan régulièrement, espérant ainsi satisfaire le futur standing de sa famille.
En conséquence le fils attentionné perpétuait, à son tour, cette démarche, de manière presque rituelle, afin de protéger le bonheur présent qu’il partageait avec sa mère veuve, sa femme et son meilleur ami… jusqu’à ce « fatal » jour.
En effet, comment imaginer, qu’avec une telle somme d’argent acquise subitement, cette nouvelle fortune ne vienne-t-elle pas déstabiliser tout ce petit monde, plein de projets en tête, plus ou moins profitables au bien être de la communauté ?
Alors, de façon à éviter une telle déconvenue propice aux conflits d’intérêts, le fils si peu prodigue pense, après mûre réflexion, qu’il est préférable de renoncer à cette manne tombée du ciel plutôt que de courir le risque de mettre en péril leur cocon intime.
Bien entendu, c’est l’effet inverse à cette tranquillité préservée que celui-ci va déclencher en déflagrations successives dues à son entêtement à stigmatiser la chimère le protégeant d’une richesse acquise sans mérite.
C’est donc, par effet boomerang, un processus de rapide dégradation des relations humaines que décrit la pièce visionnaire de Flavia Coste sous la direction d’acteurs absolument réjouissante d’Anouche Setbon.
Pascal Légitimus est ainsi ce fameux quidam à la réaction tellement inattendue face au choc du fric en forme de baiser du diable.
Claire Nadeau sa mère, tellement possessive qu’elle en oublierait presque que celui-ci est son fils chéri à qui elle a toujours passé tous ses caprices.
Julie de Bona, son épouse adorée qui n’en revient toujours pas qu’étant le seule à subvenir aux besoins de la famille, ce tendre chéri n’ait point pensé que beaucoup de beurre dans les épinards pourrait leur rendre la vie quotidienne plus aisée.
Et enfin Philippe Lelièvre, son meilleur copain l’ayant toujours soutenu dans les projets professionnels foireux, qui aurait vu d’un bon œil, un peu de respiration dans les faillites partagées de si bon cœur.
Bref, tout ce beau monde a rendez-vous avec un avenir désormais radieux ; alors, comment imaginer y mettre un tant soi peu des bâtons dans les roues de la réussite annoncée par ce foutu billet gagnant mais jusqu’à quand ?
C’est ainsi qu’une course poursuite avec le temps va s’engager sans que personne n’en maîtrise pleinement la validation ou non du ticket si peu modérateur.
A déguster très joyeusement sans a priori !
A apprécier « philosophiquement » sans a posteriori… aux Variétés !
photos 1, 2 & 3 © Fabienne Rappeneau
photo 4 © Theothea.com
NON A L'ARGENT - ***. Theothea.com - de Flavia Coste - mise en scène Anouche Setbon - avec Pascal Légitimus, Julie De Bona, Claire Nadeau & Philippe Lelievre - Théâtre des Variétés
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