On allait au bord de la mer...

Les vacances, la mer, le soleil, voilà de quoi composer une chanson pleine de gaieté...
Michel Jonasz, lui, nous raconte ses vacances d'autrefois au bord de la mer, avec nostalgie et mélancolie : il évoque des vacances familiales, en toute simplicité :
"On allait au bord de la mer
Avec mon père, ma sœur, ma mère..."
L'imparfait semble marquer une habitude, des voyages répétés, toujours les mêmes, les mots simples restituent la modestie de ces gens qui partent en vacances. La famille est alors amenée à côtoyer "les autres gens" qui, eux, appartiennent à d'autres catégories sociales...
On perçoit un regard un peu envieux :
"On regardait les autres gens
Comme ils dépensaient leur argent
Nous il fallait faire attention..."
C'est bien sûr l'argent qui fait la différence, ce qui suggère bien le champ lexical utilisé : "dépenser, argent, payer, prix.
Mais, le seul spectacle de la mer et des bateaux suffit à contenter la famille, les "glaces à l'eau" viennent compléter le bonheur de ces gens simples : les sensations visuelle, gustative sont particulièrement soulignées et appréciées.
"Alors on regardait les bateaux
On suçait des glaces à l'eau..."
Pour ces gens modestes, "les palaces, les restaurants" ne sont pas accessibles, et on les voit "passer devant" sans regret, puisque d'autres plaisirs sont disponibles : "on regardait les bateaux" et puis il y a les bonheurs de la plage
"Le matin on se réveillait tôt
Sur la plage pendant des heures
On prenait de belles couleurs"
On perçoit là une certaine monotonie dans cet emploi du temps invariable, ce que suggère bien l'emploi de l'imparfait d'habitude.
Une seule variation est introduite :
"Et quand les vagues étaient tranquilles
On passait la journée aux îles
Sauf quand on pouvait déjà plus..."
Les îles représentent traditionnellement le voyage, le rêve... mais ce rêve n'était pas toujours à portée de mains, comme le montre l'expression pleine de pudeur : "sauf quand on pouvait déjà plus", sans doute par manque de moyens.
Dans le dernier couplet, on retrouve cette douce monotonie dans les activités :
"Alors on regardait les bateaux
On suçait des glaces à l'eau..."
Le texte s'achève sur des remarques nuancées : une certaine tristesse, d'un côté, mais aussi une admiration vouée sans doute au spectacle de la mer :
"On avait le cœur un peu gros
Mais c'était quand même beau"
Ces souvenirs d'enfance sonnent vrai : aucune joie exubérante, ici, aucune amertume, mais une douce mélancolie...
La dernière phrase montre l'importance du regard porté sur les paysages, sur leur beauté.
La mélodie restitue une ambiance feutrée, douce, mélancolique, mais aussi dans le refrain, un bonheur de profiter de ces vacances au bord de la mer, un bonheur de regarder et d'apprécier.
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2019/02/on-allait-au-bord-de-la-mer.html
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