Où sont les roses ?
En hommage à Françoise Hardy qui vient de nous quitter, une chanson de son répertoire, intitulée La Maison où j'ai grandi... une chanson pleine de douceur et de mélancolie. C'est Françoise Hardy qui aimait, elle-même, rappeler ce vers d'Alfred de Musset : "Les plus désespérés sont les chants les plus beaux..."
La maison de notre enfance reste souvent gravée dans l'esprit de chacun d'entre nous : tel est le thème de cette chanson interprétée par Françoise Hardy : La maison où j'ai grandi...
Le texte à la première personne traduit des sentiments que nous avons tous pu éprouver... un décor simple, des "roses, un jardin, des arbres" : ces souvenirs restent vivaces, comme le suggère l'emploi du présent de l'indicatif : " je revois, je vois..."
En contraste, les imparfaits : "là où vivaient des arbres, les fleurs que j'aimais tant" évoquent un passé révolu.
Les arbres personnifiés, associés au verbe "vivre" sont comme magnifiés.
Le rire, l'amitié, le partage font, aussi, partie de ce passé perdu : d'ailleurs, le thème des larmes souligne le déchirement : il a fallu, un jour, partir... certes, la découverte du monde était présentée comme un espoir, un renouveau : l'univers de la ville paraissait merveilleux, dans les lumières de la nuit.
L'espoir du retour était, pourtant, bien présent, comme le montre le discours :" je reviendrai, je prendrai le train du souvenir..."
L'emploi des différents temps : présent, imparfait, futur suggère l'écoulement inexorable du temps.
Ce temps a fui : la maison a disparu, et les interrogations montrent bien le désarroi : "Où sont les pierres et où sont les roses
Toutes ces choses auxquelles je tenais ? Et la maison, où est-elle, la maison
Où j´ai grandi ?"
On perçoit un attachement viscéral à un monde simple fait de pierres, de roses.
Le verbe "voler", très fort, souligne un vide terrible, dans l'expression : "D'autres gens, d'autres maisons ont volé leurs places..." La ville a remplacé le décor de l'enfance, associé au bonheur, aux rires.
L'adjectif possessif "ma" répété devant le mot "maison" insiste sur l'importance de ce lieu de l'enfance : "je ne sais pas où est ma maison..."
La mélodie douce et tendre accentue la nostalgie, la beauté, la simplicité des souvenirs évoqués... Elle s'anime à l'évocation du passé, des amis, du bonheur d'autrefois.
Le thème de l'enfance traité dans cette chanson est universel : le regret associé à cette période de la vie, la mélancolie du temps qui passe... la maison qui nous a vus grandir et qui, souvent, n'existe plus que dans des souvenirs. On perçoit aussi une ville envahissante qui a remplacé le modeste décor d'autrefois.
La fin de la chanson, grâce à des questions réitérées et insistantes, à la répétition du mot "maison", révèle un bouleversement, un désarroi.
Simplicité, émotion, poésie, tendresse sont réunies dans cette chanson, parue en 1966. Les paroles ont été écrites par Eddy Marnay et la musique composée par Adriano Celentano.
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2024/06/ou-sont-les-roses.html
Vidéo :
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