Ouralou...

Une chanson dédiée à un animal familier, comme un hommage, c'est assez rare et émouvant. Jean Ferrat évoque ainsi dans un de ses textes son chien Oural, et restitue, avec tant de poésie, toute la noblesse de cet animal.
Le texte est écrit sous la forme d'un véritable discours adressé à ce compagnon fidèle : la deuxième personne du singulier alterne avec la première... le chien est ainsi personnifié et magnifié.
Le poème s'ouvre sur une indication temporelle et une référence poétique : "c'est dans l'aube chère à Verlaine"... Associé d'emblée à un verbe de mouvement "tu courais", le chien apparaît comme un symbole de liberté, d'autant plus qu'il est présenté dans un cadre naturel, lié aux "quatre saisons".
L'animal fait alors vivre cette nature, car "sous ses pattes", il révèle des "odeurs de thym et de bruyère".
Il lui donne même une dimension mystique, puisque les odeurs de thym et de bruyère s'élèvent "comme une oraison."
Des qualités humaines sont attribuées à l'animal " tu vivais digne et solitaire", "animal doué de raison"...
Le poète intervient alors en employant la première personne : "j'écris ce jour anniversaire Où tu reposes sous la terre". L'animal n'est plus là, mais il en reste un souvenir si vivace.
Le refrain joue sur le nom de l'animal,
"Hourrah oural ouralou
Oural ouralou
Hourrah oural ouralou
Oural ouralou"
Le son "ou" répété crée un effet d'harmonie, mêlant une interjection à valeur de cris d'acclamation, et le mot loup.
Et Jean Ferrat n'oublie pas de rappeler que l'animal domestique avait aussi une sorte de pouvoir sur son maître..., comme le suggère cette image :
"On voit souvent des souveraines
A la place des rois qui règnent
Rien qu'en posant leurs yeux dessus..."
L'animal a aussi suivi le chanteur dans ses tournées : il est associé, cette fois, à la ville de Paris, aux quais de Seine, aux music-halls... L'animal est à nouveau personnifié dans cette expression :
"Et cette vie qui fut la mienne
Il me semble que tu l'entraînes
A la semelle de tes souliers..."
Le dernier couplet s'ouvre sur un triste constat :
"Jour après jour il faut l'admettre
Voir ceux qu'on aime disparaître
C'est ce qui fait vieillir trop tôt".
Mais le poète se console en imaginant l'animal "Au paradis des chiens, son long museau à la fenêtre..."
Il le voit alors, en mouvement, dans une nature sauvage, dans un décor où se mêlent de manière onirique la terre et le ciel. La vision se précise avec quelques détails : l'animal retrouve toute sa vitalité, son énergie et s'envole dans les nuées. Le vent l'accompagne dans sa course...
Magnifique vision de l'animal en liberté, comparé à un "loup sauvage" !
La mélodie emplie de douceur souligne la beauté et l'élégance de l'animal...
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2018/10/ouralou.html
Vidéo :
29 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON