• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Paimpol 2015 : « brassons bien partout carré...

Paimpol 2015 : « brassons bien partout carré...

... nous sommes plein vent arrière  » dit un célèbre chant de marins. Porté lui aussi par le souffle de la renommée, le Festival du Chant de Marin est de retour. Impatiemment attendu, il se tiendra dans le port emblématique des pêcheurs d’Islande les vendredi 14, samedi 15 et dimanche 16 août 2015. Incontournable pour tous ceux qui aiment la musique des gens de mer et les vieux gréements, présents par dizaines dans les bassins du port, ce rendez-vous biennal sera, comme toujours, une révélation pour les néophytes...

JPEG - 1 Mo
The Exmouth Shanty Men 2011

 

Pour sa 12e édition, le Gouel Kan ar Vartoloded (nom breton du festival) met à l’affiche un programme tout aussi alléchant que lors des éditions précédentes. Avec cette année pour thème « Cap aux Suds ! », des côtes de l’Europe méridionale à celles, plus lointaines, de l’Afrique et de l’Amérique. Fidèle à sa tradition, le Festival du Chant de Marin 2015 continuera durant ces trois jours d’explorer les « musiques des mers du monde », non sans quelques clins d’œil terriens aux artistes venus des lointaines contrées à l’honneur.

Comme toujours, la programmation est riche, avec la participation sur la grande scène d’artistes ou de groupes de renom international : le Morlaisien de cœur Hugues Aufray, l’inclassable Anglaise Anna Calvi, les étonnants Belgo-Américains de The Broken Circle Breakdown Bluegrass Band – né de l’aventure du superbe film Alabama Monroe –, la fadista franco-portugaise Bevinda et les frères corses d’I Muvrini. Quant au concert de clôture, il verra se succéder, toujours sur la grande scène, l’envoûtante Algérienne Souad Massi, la chaleureuse Galicienne Luz Casal, et deux vétérans talentueux : le Sénégalais Youssou N’Dour et le Jamaïcain Winston Mc Anuff.

Mais un tel festival se doit avant tout d’être centré sur la tradition de musique et de chant des gens de mer. Ce faisant, il perpétue la mémoire de tous ces créateurs, souvent anonymes, qui ont composé les airs et écrit les paroles de ce qui constitue le répertoire, à la fois traditionnel et vivant, du « chant de marin ». Un répertoire fait, pour l’essentiel, de chants destinés naguère à rythmer le dur et ingrat travail de bord des matelots de la « Grande pêche », partis au loin sur les goélettes de Paimpol, de Saint-Malo, de Fécamp ou de Dunkerque en quête de morue sur les redoutables bancs d’Islande et de Terre-Neuve.

Chants à haler, à hisser, à nager (ramer), à virer, tout ce répertoire de travail pourra être entendu à Paimpol. De même que les complaintes des matelots exposés aux terribles réalités de la vie en mer, ou celles des femmes confrontées à l’angoissante, et trop souvent vaine, attente du retour de campagne*. Incontournables également, les chants de détente à contenu plus léger, les chants de métiers, et les instrumentaux destinés à la danse, principalement composés sur des rythmes de mazurka, de passe-pied, de polka et de valse. Non moins incontournables, le répertoire spécifique des marins de « La Royale » ou celui, particulièrement présent dans les superbes shanties britanniques, des matelots embarqués sur les grands clippers à voile du 19e siècle.

Pour entendre ce répertoire riche et haut en couleurs, les 130 000 festivaliers attendus sur le site durant les trois jours pourront compter sur le talent des groupes présents à Paimpol. Les visiteurs auront le choix entre trois scènes, le pont du bateau la Fée de l’Aulne, sur fond de voiles et de mâts, et les chapiteaux d’un cabaret et d’un pub, sans oublier les quais du port de Paimpol, où nombre d’artistes déambuleront en complément de la programmation des scènes. Autrement dit, il y aura de la musique et des chants partout sur le site, dès 14 h chaque jour, et cela jusqu’à... 2 h du matin sur les trois scènes et la Fée de l’Aulne.

Plus de 200 vieux gréements français et britanniques dans les bassins du port, une soixantaine de groupes musicaux, des bagadoù, des fanfares, des festoù-noz, des animations variées pour petits et grands, un chantier naval éphémère, des moules-frites, des galettes-saucisse, des harengs fumés, des maquereaux marinés, de la bière et du cidre, des rires, de l’émotion, il y aura tout cela sur les quais de Paimpol. Avec à la clé une formidable ambiance, festive et chaleureuse, pour tous. Et cela pour 25 euros la journée (4 euros pour les 6 à 14 ans) ou 50 euros le forfait trois jours (8 euros pour les 6 à 14 ans). Un prix d’ami pour de la musique à gogo, à consommer sans modération à l’écoute des artistes invités, qu’il s’agisse des grands noms évoqués plus haut ou de groupes et chanteurs comme Cabestan, Denez Prigent, Le XV marin, Les gabiers de l’Odet, Les Goristes, Les marins d’Iroise, Nordet, Paddy’s Passion, Sur les docks, Taillevent, The Exmouth Shanty Men, pour ne citer que ceux-là, sans oublier bien sûr le groupe local, Les souillés de fond de cale, présents à Paimpol depuis l’origine du festival en 1991.

 

Degemer mat e Gouel Kan ar Vartoloded ! (Bienvenue au Festival du Chant de Marin !)

 

Deux symboles forts, présents sur la commune voisine de Paimpol, Ploubazlanec, rappellent, l’un, l’attente angoissante des femmes de marins, l’autre, le lourd tribut payé aux conditions de mer.

Le premier, la Croix des veuves, est bâti sur un promontoire face à la mer. Elle est composée d’une Trinité et d’une Pietà au sommet d’un fût de granit gravé d’inscriptions latines tirées de la Vulgate. C’est là, aux abords de cette superbe croix sculptée, que les femmes guettaient les flots en attendant le retour des goélettes parties pour l’Islande lorsque les bateaux tardaient à rentrer au port en fin de campagne. Initialement nommé Kroaz Pell (la croix lointaine), cet émouvant monument a été rebaptisé par Pierre Loti dans son célèbre livre Pêcheurs d’Islande.

Encore plus émouvant, le second symbole prend la forme d’un impressionnant Mur des Disparus dans le cimetière de Ploubazlanec. Alignées côte à côte en forme d’hommage muet, des dizaines de plaques commémoratives portent gravés dans le granit ou le marbre les noms des 120 goélettes et des 2000 marins de Paimpol et des environs qui ont laissé leur vie dans les eaux glacées des bancs de pêche d’Islande.

 

En complément du festival, un site à visiter : chants-marins.info.

 

JPEG - 461 ko
JPEG - 473.1 ko
La Bouline 2007
JPEG - 468.5 ko
Le port
JPEG - 574.2 ko
Paddy’s Passion 2011
JPEG - 566.6 ko
Les Gourganes 2005

Moyenne des avis sur cet article :  3/5   (2 votes)




Réagissez à l'article

14 réactions à cet article    


  •  
    Tout ce folklore souchien sera bientôt grand remplacé :
     
    2006  :  25% de naissances d’origine africaine
     
    2015  :  30% de naissances d’origine africaine
     
    2050  :  50% de naissances d’origine africaine
     
    2100 plus que 30% de souchien en Uroland
     (prévision rapport ONU 2011 sur les migrations)
     
    « Quoi d’autre que la perte de la capacité à se reproduire pourrait être le meilleur témoignage de cette crise morale ? Aujourd’hui presque toutes les nations développées ne sont plus capables de se reproduire par elles-mêmes, même avec l’aide des flux migratoires. » Poutine


    • Fergus Fergus 12 août 2015 09:12

      Bonjour, Touche pas...

      La musique vivante est une musique métissée. Cette évolution démographique contribuera sans doute à enrichir les thèmes et les sonorités, comme cela se pratique déjà depuis des décennies.

      Ajoutons à cela que les Français « de souche » sont quasiment tous les descendants de populations elles-mêmes très métissées par l’apport de migrants venus parfois de très loin au fil des siècles.


    • @Fergus
       
       
      Belle musique de perroquet .... qui re-pète le « dit » de la speakerine ... RAP, voilà la musique d’avenir de la colonie ...
       
      La population ex-française a été stable pendant 1400 ans (depuis les grandes invasions), pour la simple raison que le transport en barcasse où Boeing n’existait pas ... et que les gens étaient paysans ... faut pas re-pèter , faut lire ...
       
      Le italiens, polonais ne concernaient que qq %, pas 30% des naissances ! Et ne venait pas de l’Islam ...
       
      « Un jour, des millions d’hommes quitteront l’hémisphère sud pour faire irruption dans l’hémisphère nord. Et certainement pas en amis. Car ils y feront irruption pour le conquérir. Et ils le conquerront en le peuplant de leurs fils. C’est le ventre de nos femmes qui nous offrira la victoire »
       
      Boumedienne, 1974, annonce le Grand Remplacement à l’assemblée de l’ONU

       


    •  
       
      « La quatrième génération de Mohamed s’appelle toujours Mohamed, la deuxième de Grzegorz, Pilar, Arindbjörn ou Chiaffredo s’appelait Robin, Ursule, Mireille ou Gregory ... »
       
       
      Petit jeu sur les prénoms au Benêtland ....


    • Philippe Stephan Christian Deschamps 12 août 2015 13:16

      @Fergus

      Winston McAnuffune bonne tête le gazier.
       smileynous on va avoir L’armada en 2019 
      sur le blog on voit quelques photos qui ont été prise quand il n’y avait pas trop de monde
      http://rouen.blogs.com/photo/2006/06/voile_de_la_lib.html
      je n’ai pas vu grand chose en 2006 c’était impossible d’avancer dans la foule .
      mais ont a pu suivre le départ des bateaux le long de la seine, impressionnant.
      La Grande Parade de l’Armada 2008

      un énorme fête populaire dont beaucoup de jeunes femmes garde un excellent souvenir . smiley

      Bon concert tout a toi et que vive la musique milles sabords... !
      +


    • Fergus Fergus 12 août 2015 14:19

      Bonjour, Christian Deschamps

      L’armada en 2019 sur les quais de la Seine, cela doit en effet valoir le déplacement. Auparavant, il y aura eu Brest 2016 avec ses grands trois-mâts et, en vedette, L’Hermione, tout auréolée de son périple américain dans le sillage de La Fayette.

      Merci pour les liens.

      Pour ce qui est de la musique, ce sera, contrairement au muscadet, sans modération sur les bassins de Paimpol !


    • Fergus Fergus 12 août 2015 16:31

      @ Touche pas...

      Je pense que les projections que vous évoquez sont très exagérées.

      Pour ce qui est des prénoms, je ne suis pas aussi pessimiste que vous. Et pour cause : si les Arabes de 2e génération que j’ai connus portaient effectivement des prénoms arabes pour l’écrasante majorité d’entre eux, c’était déjà plus mixé pour les Arabes de 3e génération, même si les prénoms « français » restaient très minoritaires. Ces constats, je les ai faits lorsque j’encadrais des jeunes footballeurs en région parisienne, tant dans mon club que dans les clubs de Seine-Saint-Denis ou du Val-de-Marne avec lesquels j’ai été en contact durant des années.

      C’est pourquoi je ne partage pas votre pessimisme. Non sans reconnaître qu’il y a sans doute un problème local, ici et là, du fait des concentrations d’origine étrangère qui ne facilitent pas l’intégration.


    • jerome 12 août 2015 15:47

      Il y a 20 ans , les « Boucaniers  » de St. Malo ont participé à l ’ éducation , quelque peu
      paillarde , de ma petite dernière ... Elle a désormais 25 piges et connait par coeur toutes
      leurs ritournelles tellement entrainantes et nostalgiques !
      Dommage qu ’ on ne puisse plus les savourer dorénavant ...
      Ils avaient un don réel pour entrainer les foules de manière bon enfant .
      Je me souviens de certaines fêtes du premier Dimanche d ’ Aout à St. Suliac ... une nuit
      entière de chants et de ripailles ! J ’ étais jeune alors  : )


      • Fergus Fergus 12 août 2015 16:21

        Bonjour, jerome

        « Dommage qu on ne puisse plus les savourer dorénavant ...
        Ils avaient un don réel pour entrainer les foules de manière bon enfant
         »

        Les boucaniers auraient donc disparu ? Ils étaient encore à Ploumanac’h il y a 2 ans, mais il est vrai que le vie des groupes n’est pas éternelle. Dommage !

        Le fait est qu’ils ont toujours eu un goût marqué pour le répertoire marin grivois, et notamment pour ce qu’on appelle « les chants de gaillard d’avant » par référence au lieu de repos des marins sur les goélettes durant les longues campagnes de pêche.

        En général, les chants sont peu explicites, les situations étant souvent suggérées en langage de mer, avec moult allusions au mât ou à l’écume... Cependant, il existe des versions réellement paillardes de classiques comme Jean-François de Nantes, Les filles de La Rochelle ou La Margot, entre autres.

        Saint-Suliac, un joli lieu pour s’amuser, sur les superbes rives de la Rance.


      • jerome 13 août 2015 08:27

        Je ne me souviens plus de la dernière fois - 2 ou 3 ans - , mais Jean-François , le
        patron , jouait assis avec une vraie sale mine , et Pierre , son acolyte , était plié en
        quatre par une moche sciatique ... Je ne les ai plus vu depuis , le temps passe ...
        Mais quelle ambiance ils mettaient !

        Kenavo  : )


        • Fergus Fergus 13 août 2015 09:15

          Bonjour, jerome

          Pour les avoir peu vus, je connais mal Les boucaniers. Mais une chose est sûre, de nombreux groupes dynamiques seront présents à Paimpol, rendez-vous incontournable du Chant de marins. Il y manquera les Binicais d’Avis de grand frais ou l’excellent Babord-Tribord, amarré dans les Pays de Loire : tous deux ont appareillé pour Saint-Jean Port Joli au Québec où se tient, de manière concomitante, un autre rendez-vous de grande qualité.

          Ar wech all !


        •  
           
          Cachez vous la vérité si ça peut vous éviter de la sentir ... mais suffit de se balader en région paristan où d’aller dans une CAF ... 66% des naissances y sont d’origine africaine.
           
          http://www.youtube.com/watch?v=cbTW_kz4iKo
          (25% en 2006 vidéo C dans l’Air,)
           
          http://www.youtube.com/watch?v=LMJVi2X8w7E
          (30%-40% vidéo C dans l’Air, 01/2013)
           
          34% des naissances benêtes dépistés à la drépanocytose (maladie génétique spécifique du colon).


          •  
            La stratégie capitaliste du Divide Et Impera :
             
            Le rejet de l’altérité est un code génétique chez l’animal grégaire, même dans les troupeaux bobos ... Il est instantané, comme la reconnaissance de l’âge de l’individu de l’espèce, ou de son sexe (sauf chez les bobos gpa) LE REFLEXE RACISTE CHEZ LES ENFANTS ...
             
            « En dissolvant les nationalités, l’économie libérale fit de son mieux pour généraliser l’hostilité, pour convertir l’humanité en une horde de bêtes féroces – les concurrents sont-ils autre chose ? – qui se dévorent mutuellement parce que les intérêts de chacun sont égaux à ceux de tous les autres. Après ce travail préliminaire, il ne restait plus à l’économie libérale qu’un pas à faire pour atteindre son but : il lui fallait encore dissoudre la famille »
            ’Esquisse d’une critique de l’économie politique’ Engels

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité