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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Pendragon live, album de l’année, célébration du néo-prog.

Pendragon live, album de l’année, célébration du néo-prog.

La production musicale ronronne, il ne se passe pas grand-chose de remarquable. C’est du moins ce que je pense dans la limite de mes connaissances. L’occasion de parler d’un groupe confidentiel et pour cause, il œuvre dans un genre lui-même confidentiel, le rock progressif, prononcez prog si vous allez dans un dîner en ville, ça campe le gars qui s’y connaît !

Le prog est un genre né fin sixties début seventies. Pink Floyd semble à l’origine. Puis trois groupes emblématiques. King Crimson, le précurseur, trop complexe pour être copié ; Genesis, promoteur d’un rock plus symphonique et mélodique ; Yes, baroque et grandiloquent, des musiciens hors pair, des compositions époustouflantes mais hélas, les mal entendants de Télérama et des Inrocks en ont fait un repoussoir. Et Van der Graaf, le quatrième mousquetaire. Les historiens du rock savent à quel point le prog fut inventif, notamment en Italie et en Allemagne, un peu aussi en France. Une période florissante ayant duré 7 ans, entre 1969 et 1975. Des tas de chefs-d’œuvre mais l’époque, le fric, la désaffection des médias, l’avènement du punk, ont écorné le genre prog.

Seconde phase, le néo-prog. Le progressif est éternel et universel. Ce genre qui offre le plus de possibilité dans l’art du rock ne pouvait pas s’éteindre. Début des années 80, le prog renaît grâce à quelques groupes dont Marillion, auteur de trois fameux albums dans la lignée du Genesis des débuts. Les esprits blasés diront que les copieurs n’ont pas dépassé les maîtres alors que les mélomanes se sont régalés en écoutant ces pièces de rock symphonique. A cette époque, un autre groupe plus génial s’est distingué, IQ, avec deux albums hyper symphoniques aux compositions remarquables. Puis, une mention pour Pallas et Twelfe Night, mention passable. Et c’est à cette époque que Pendragon, groupe formé en 1979 par le guitariste Nick Barret, se fait connaître sur scène puis avec un mini LP des plus fameux en 1984 puis un album assez réussi en 1985, The jewel. La même année où paraît la troisième et dernière perle de Marillion, Misplaced childhood. Et puis tout ce beau monde se délite, Marillion se sépare de son chanteur Fish, IQ se plante avec deux albums trop commerciaux. En 1986, Clive Nolan rejoint Pendragon mais le groupe se cherche, tourne, produit des albums pas géniaux et finira par renaître dans le milieu des années 1990 avec Masquerade ouverture, un beau disque ; comme IQ du reste. Avec Ever et d’autres perles. Clive Nolan est très actif, il joue, écrit, compose et produit. On le trouve dans cet autre grand du prog, Arena. Il y a eut une troisième phase dans le prog, pas si différente mais avec des perles, alors disons une troisième naissance, autour de 1995.

Le prog n’a jamais baissé depuis, chaque année révélant de nouveaux groupes. Dans le monde entier. J’ai passé sous silence le prog japonais des années 80, un must. C’est donc avec délectation que fut accueilli le dernier album de Pendragon, avec son line-up standard excepté l’arrivée en 2008 d’un nouveau batteur très progressif et doué. Le live Concerto maximo enregistré à Katowice en Pologne ne reprend que trois morceaux du dernier CD de Pendragon. C’est en fait une rétrospective qui se veut célébration des trente ans de la naissance de ce groupe qui fait partie des pointures du prog. Le dernier album a surpris les fans, comme le fait ce live. Malgré une apparence assez facile, anodine et commerciale, Pendragon livre une musique subtile, dont la magie tient à la composition, à la mélodie, à une fausse simplicité des jeux de guitares et d’un subtil enveloppement par les nappes de claviers produire par Nolan. Barret a progressé dans le chant et en fin de compte, ce double CD live mérite le détour et sa durée est généreuse, pas d’arnaque, 78 et 75 minutes au compteur, avec en plus un digipack pour l’édition limitée, bref, c’est ça la vraie musique et l’art. Nous sommes loin d’Hadopi et de ces comptes de boutiquier. Ces gens du prog on la fibre artistique, ils ne vendent pas beaucoup de disque mais quel talent, quelle exécution, quel bonheur d’écouter et se laisser glisser dans les glissando de guitare et se noyer dans les nappes et autres vagues atmosphériques de clavier. Un disque qui conclut la passion et le talent de musiciens qui aiment jouer et ont des dons pour créer des ambiances particulières comme le prog en est capable, ce prog si décrié, si méconnu. Lumineux, radieux, aérien, des arabesques de guitare subtilement mélangées aux parties de clavier. On ne s’en lasse pas. On en oublie la crise. Chaque écoute nous surprend.


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5 réactions à cet article    


  • pendragon 19 mai 2009 11:38

    Merci ! smiley


    • Proto Proto 19 mai 2009 11:54

      Pas mal du tout Dugué.
      Je n’irais pas jusqu’à dire que Pink Floyd en est l’origine (Quid des Frank Zappa, Moody Blues, Beatles et autres jazzman peu connus ?).
      King Crimson, trop complexe pour être copié ?
      Peut-être, si l’on parle des 4 permiers albums, en tout cas on aura rarement atteint ce stade de virtuosité dans le rock.
      Sinon il y a Camel aussi, gros poids lourd du genre, des mélodies à couper le souffle.


      • worf worf 19 mai 2009 12:18

        groupe tout à fait intéressant !
        Le prog n’a jamais disparu mais certains groupes, par leur succès, l’ont remis au 1°plan comme Marillion à une époque ou Dream Theater à une autre.
        Depuis il a régulièrement des jeunes groupes qui apparaissent, les vieux briscards qui reviennent ou même on découvre dans d’autres pays parfois des perles.
        Le prog s’est mêlé parfois de jazz ou de métal pour nous offrir d’autres palettes pourtant déjà riche de ce genre.
        A côté des noms cités, on peut rajouter en autres car il en a plein :
        ELP : http://www.youtube.com/watch?v=N0FuFfcCZiE
        spock’s beard : http://www.youtube.com/watch?v=5nGrnou6Vnc
         the flower kings : http://www.youtube.com/watch?v=DMxkhidDTgc
         frost : http://www.myspace.com/planetfrost
        ou des groupes qui ont fleurté avec le genre :
        kansas : http://www.youtube.com/watch?v=CB17uWuBrL0
        magnum : http://www.youtube.com/watch?v=ye11d28H588&feature=related
        rush : http://www.youtube.com/watch?v=qH_PPzcpeBw&feature=related
        parmi tant d’autres !


        • worf worf 19 mai 2009 13:22

          on peut rajouter que nick barret a reçu la récompense de meilleur guitariste par la classic rock society en 2001.


          • Ghost Ghost 20 mai 2009 08:01

            Merci pour l’article sur un genre musical trop souvent mis a l’ecart
            Je vais ecouter des que je peux 

            Pour les amoureux de metal-prog (ou les curieux) je rajouterais 2 de mes albums references non cites ci-dessus :
            « II=I » d’Andromeda
            « Underworld » d’Adagio

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