Peuplement originel de l’Amérique
Deux thèses s’affrontent concernant les premiers peuplement du continent américain mais celle de type long avec plusieurs migrations est en place de gagner.
La première thèse communément retenue est celle d’un peuplement unique remontant vers 12000-13000 ans, ce qui correspond à la fin de la dernière glaciation, provenant d’Asie via le détroit de Béring qui s’assèche.
Ces hommes seraient des chasseurs-cueilleurs venant d’Asie qui profitèrent involontairement d’un radoucissement général du climat. Les glaciers remontant plus au nord, un large passage se libéra entre la Sibérie et l’Alaska : le fameux détroit de Béring pouvait être traversé à pied. On suppose que les hommes qui empruntèrent ce passage poursuivaient le gibier qu’ils chassaient comme le bison ou le mammouth. Cependant, ce corridor de près de 1500 km de large se referma assez rapidement, laissant ces premiers américains seuls à leur destin. On constate que très vite ils se dirigent vers le sud ; par curiosité ou sous la pression démographique, les deux sans doute. Les hommes ont toujours tenté d’élargir leurs horizons, ceux poursuivant le gibier, et dépendant d’eux, ou ceux cherchant le paradis décrit par tant de mythes ancestraux. Mobiles et sûrement peu nombreux sur cet immense territoire qui s’ouvrait à eux, ils n’ont pas laissé de traces très exploitables pour les archéologues. Ils gardent donc leurs mystères même s’il ne fait guère de doutes qu’ils sont les descendants des Asiatiques des steppes immenses de Sibérie.
Ceci est donc la première thèse du peuplement américain que de nombreux étudiants d’histoire ont connu et qui était reconnue comme seule explication de l’origine des « natifs américains » trop longtemps appelés indiens d’Amérique.
Mais depuis quelques dizaine d’années, une série de fouilles et de découvertes sont en train de bouleverser ce schéma et de nombreux spécialistes et scientifiques remettent en question la thèse d’un peuplement de type court sous le modèle de Clovis.
- La première brèche vient d’un squelette retrouvé à Kennewick, près de la rivière Columbia dans l’état de Washington (nord-ouest des USA) en juillet 1996. "L’homme de Kennewick" a entre 9200 et 9500 ans et il serait mort des suites d’une blessure causée par une flèche dont on a retrouvé la pointe en silex dans l’un de ses membres. James Chatters, son découvreur, le décrit ainsi : "C’est le seul (squelette) aussi complet et aussi vieux aux États-Unis. Il appartenait à un homme d’une quarantaine d’année à la face étroite, au menton proéminent. Il n’avait pas une vie paisible. Il crispait souvent la bouche et pleurait sans doute beaucoup..." Pourtant, selon ses analyses, cet homme ne ressemble visiblement pas aux autres hommes peuplant la région à cette époque : visiblement, son anatomie est de type "caucasien", c’est-à-dire européen. Des études plus récentes, après la récupération de son corps indique que son crâne semble effectivement plus proche de celui des Polynésiens et des Aïnu, premier peuple du Japon, que de celui des Amérindiens, des Chinois ou des Sibériens. De prochaines analyses pratiquées sur la dentine de ses dents pourraient nous permettre de connaître ses origines.
On a donc une preuve d’un peuplement autre que d’origine sibérienne.
- Deuxième brèche : La Femme de Peñon.
Le crâne et le squelette presque complet de la femme de Peñon furent découverts en 1959. Ne pouvant, à l’époque être datés précisément faute des techniques modernes, ils furent considérés comme âgés d’environ 5.000 ans. Les ossements de la femme de Peñon prirent place dans la collection des 27 premiers squelettes humains préhistoriques du musée national d’anthropologie de Mexico. Plus récemment, les techniques évoluant, une datation plus précise via le carbone 14 pu être faite. Le crâne parfaitement préservé a appartenu à une femme de 26 ans, morte pendant la dernière période glaciaire au bord d’un lac préhistorique qui occupait la plaine actuelle sur laquelle s’étendent maintenant les banlieues de Mexico.
Les scientifiques du laboratoire de recherches de l’université d’Oxford et du département d’archéologie de l’université John Moores de Liverpool ont daté le crâne de la jeune femme de Peñon à environ 13.000 ans. Elle serait soit une descendante d’ancêtres de l’Âge de pierre européen du type Cro-Magnon qui auraient traversé l’Océan Atlantique ou suivi les rives gelées il y a environ 15.000 ou 20.000 ans, passant d’Europe vers l’Amérique via une route septentrionale ; soit une descendante "caucasienne" du peuple aïnou dont les descendants vivent toujours dans l’Ouest du Japon. Ses ancêtres seraient arrivés en cabotant ou en longeant les rives gelées reliant la Sibérie à l’Amérique il y a 15 à 20 000 ans.
Troisième brèche : Luzia
Ce surnom fut donné à un squelette quasi complet d’un hominidé découvert dans la caverne Lapa Vermelha au Brésil en 1974. Mais il faudra attendre presque 25 ans avant que les études reprennent et que son visage fasse le tour du monde. Sa physionomie est du type africain ou aborigène australien. Selon Richard Neves, spécialiste en médecine et anthropologie, les ancêtres de Luzia pourraient venir d’Afrique, en tenant compte des vents et courants sur les quelque 2000 km seulement qui séparent la corne ouest de l’Afrique et l’extrême est du Brésil. Ils pourraient également venir d’Océanie. Reste alors à expliquer comment ils couvrirent les milliers de kilomètres qui les séparaient de l’Amérique. La réponse est peut-être dans les peintures pariétales de Kimberley en Australie du Nord : Grahame Walsh, expert en art rupestre, a trouvé la plus vieille peinture au monde, dont le style date d’au moins 17 000 ans, voire 50 000 ans… Elle figure une pirogue géante, inconnue des Aborigènes actuels, avec un détail crucial : une proue haute, signe d’une utilisation en haute mer. On peut faire le lien avec d’autres peintures rupestres de la grotte de Pedra Furada dans le Parc national de Serra da Capivara située au Sud-est de l’État du Piauí (centre du Brésil) représentant des images de tatous géants ou glyptodons, qui se sont éteints avant la dernière période glaciaire. Elles montrent également la peinture la plus ancienne d’un bateau dans le monde. Cette région est riche en sites préhistoriques s’échelonnant dans les mêmes dates. La datation des plus vieux squelettes d’Amérique donnerait pour les plus anciens, une fourchette entre 20000 et 50000 ans.
Mais on pourrait remonter encore plus loin. Au printemps 2005, Sylvia Gonzales, géoarchéologue à l’université John-Moores de Liverpool, pensait avoir apporté des arguments en faveur de la thèse longue. Des traces de pas retrouvées au Mexique, sur un sol volcanique, ont d’abord été datées de - 40 000 ans pour les restes fossiles ! Mais la controverse a rebondi avec la publication du Nature du 1er décembre 2005. Paul Renne, de Berkeley, a réexaminé la situation et trouvé une datation de - 1,3 million d’années ! De deux choses l’une, proclame le géologue, « soit ce sont les premiers hominidés, soit il ne s’agit pas de traces de pas ». En analysant la roche volcanique elle-même par la méthode Argon 40/Argon 39, les scientifiques sont parvenus à des datations allant de 600.000 ans à 1.3 millions d’années. Une autre méthode de datation, le paléomagnétisme, a confirmé cette étude.
À cette période, l’espèce Homo sapiens n’existait pas encore d’après ce que nous disent les préhistoriens. Et si l’Homo erectus se déployait sur la planète, en Europe, Afrique et Asie, pouvait-il déjà se trouver sur le continent américain ? Il y a 6 à 7 millions d’années, toutes les caractéristiques que l’on a cru propres à l’homme existaient probablement déjà et font partie d’un bagage ancestral commun.
Si on y rajoute les découvertes sur d’autres lieux comme la grotte de Bluefish, en Alaska, le site de Monte Verde au Chili, ceux de l’Alberta qui, selon Jiri Chlachula, « fournissent la première preuve d’une occupation humaine il y a plus de 20 000 ans dans cette région de l’Amérique du Nord » ; ainsi que les vestiges de bateaux datant de 15000 ans, nous pouvons commencer à proposer une autre thèse sur le peuplement américain.
L’homme de Cro-magnon a peut-être commencé des migrations lors d’une précédente glaciation, entre -60000 et -50000 ans, en profitant de l’océan en partie gelé ou en longeant la banquise. Par après une série d’autres migrations provenant de différentes régions et à d’autres époques que cela soit d’Europe, d’Afrique, d’Asie ou d’Océanie sont venues en Amérique faisant déjà de ce continent un « melting-pot » !
Quelques liens.
www.vivamexico.info/Index1/Peuplement.html
www.scienceshumaines.com/-0apeuplement-de-l-amerique—surprenantes-decouvertes-0a_fr_5513.html
www.aci-multimedia.net/connaissance/amerique.htm
et bien sûr les wiki !
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