« Pièces d’identité » Mémoire Vive Jean Piat aux Bouffes Parisiens
Il y a une dizaine d’années dans ce même théâtre des Bouffes Parisiens, Jean-Claude Brialy, qui en était alors le directeur, y livrait sur scène ses souvenirs de saltimbanque médiatique haut de gamme en un show intitulé : « J’ai oublié de vous dire ».
- PIECES D’IDENTITE
- photo © Theothea.com
Davantage chroniqueur du monde artistique ayant traversé les différentes époques en observateur attentif, Brialy était en mesure de narrer des centaines d’anecdotes sur le milieu professionnel dont il était lui-même très friand et qu’il adorait ainsi partager en public.
Voici donc deux immenses comédiens emblématiques de la contemporanéité qui se succèdent sur cette même scène car aujourd’hui, à son tour, Jean Piat (92 ans) aime à s’y souvenir de ses débuts de carrière théâtrale dès le patronage parisien jusqu’à ensuite disserter à l’envi sur le Conservatoire d’Art dramatique de Paris ainsi que sur la Comédie Française, en se remémorant, avec délices, les pièces du puzzle pouvant lui faire office d’identité.
En effet, aussi brillantes furent ses années à succès dans le Théâtre Privé suivant cette période institutionnelle, jamais l’acteur n’y retrouvera l’excitation tellement enrichissante des tournées mondiales qu’il eut alors l’opportunité d’effectuer avec la troupe du Français.
Le comédien se plaît pareillement à réciter, de mémoire, des tirades entières des grands textes qu’il aimait côtoyer sous les prestigieux rôles de Figaro, Cyrano et surtout Don César puisqu’il affectionne particulièrement le Ruy Blas de Victor Hugo.
Ceci dit La Fontaine & Musset n’auront rien à envier à Guitry & Feydeau, tous se rejoignant dans son imaginaire patrimonial dont bien entendu Françoise Dorin, sa compagne, est la garante.
Assis confortablement dans un fauteuil relax devant un bureau parsemé de notes et d’ouvrages de référence, Jean Piat, sous la direction scénographique de Stéphane Hillel, se laisse aller le temps d’une déclamation « rappée » à oser prendre position très détendue… et poser, selon deux courtes séquences transgressives, ses augustes pieds sur l’angle droit du meuble massif.
L’œil est vif, le plaisir de « jouer » à se rappeler ces moments heureux, palpable ! Vieillir n’est donc pas un problème tant que la vie lui offrira cette délicieuse opportunité d’être présent à son rendez-vous récurent tellement plébiscité par les spectateurs.
Pour les saluts, une canne discrète lui permet désormais de se lever en prenant appui durant de longues ovations quotidiennes, constituant autant de formidables instants suspendus entre passé fondateur et présent bien vivant. Merci Monsieur Jean Piat !
photos © Theothea.com
PIECES D'IDENTITE - ***. Theothea.com - de Jean Piat - mise en scène Stéphane Hillel - avec Jean Piat - Théâtre des Bouffes Parisiens
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