A 6 km des Eyzies, s’ouvre un parc en plein air, le Préhistoparc de Tursac. C’est un musée qui reconstitue des décors préhistoriques avec personnages en résine. Un vallon bordé de falaises donne une atmosphère volontairement sauvage au site qui s’étage en plein bois.
Des scènes se succèdent, dramatisées pour accentuer le réalisme. Les hommes sont musclés et vêtus des peaux de bête de rigueur. Traversant les millénaires, on voit des Néandertaliens de retour de chasse, le dépeçage magdalénien d’un renne aux outils de silex, la chasse moustérienne au mégacéros, un grand herbivore disparu. Un campement moustérien offre une scène de bagarre avec un gamin qui court. Un mammouth, tombé dans un piège, est achevé par les chasseurs avec diverses armes, un épieu, une massue, une pierre. Une sépulture de Neandertal veut prouver que ces pré-sapiens-au-carré n’étaient pas des brutes.
Du Magdalénien – l’époque de Lascaux, tout proche - sont reconstitués un habitat de chasseurs, un peintre et sa femme (nue…), une chasse à l’ours des cavernes, une pêche au harpon et un graveur en plein travail devant son gamin apprenti. Une opération de cueillette, un travail de sculpture et une scène de magie montrent la variété des occupations sociales. Les Magdaléniens sont des Sapiens Sapiens, pas des Néandertaliens ; ils sont comme nous, directement nos ancêtres, vivant il y a environ 15 000 ans.
Ce qui attire l’œil sur le site, ce sont les vêtements. Ils ont été pensés selon ce que l’on imagine de la "barbarie" de chaque époque ! En général, les hommes sont vêtus d’une tunique de peau qui laisse l’épaule droite nue. Plus "évolués", ils portent des demi-pantalons et une veste de peau ouverte sur la poitrine, un collier de dents de tigre au cou. Les femmes ne sont guères plus habillées, les modernes considérant qu’il n’y avait pas de tabou sur les seins avant saint Paul. Les petits vont tout nus – c’est l’été – car ils grandissent trop vite pour que l’on investisse dans leur vêture. Tout cela n’est bien sûr que spéculation ! Qui sait si "la mode" n’existait pas déjà dans les groupes de chasseurs-cueilleurs ? Une fourrure de prestige, une pierre brillante aux formes bizarres, les vertèbres des ennemis ne pouvaient-ils constituer des parures indiquant le rang social et la bravoure individuelle ? N’oublions pas que ces humains-là étaient des gens des comme nous…
Dès qu’il y a un peu de soleil le site est tout de suite agréable et donne de la Préhistoire une vision moderne, réaliste, tout en s’amusant. Par rapport aux vieux musées renfermant des silex taillés, quel progrès dans la présentation des résultats archéologiques au public !
Passez le voir, cela donne des âges obscurs de la Préhistoire – hier encore appelés « les âges farouches » et ponctués des grognements de bête de La Guerre du feu – un cachet familier et de plain-pied. Ni les adultes ni surtout les enfants ne s’y ennuient.
Le site officiel
La fraîcheur des CM1 et CM2 au parc
