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Protestation concernant l’oeuvre de Kader Attia « Flying Rats »

Je suis contre l’utilisation d’animaux vivants lors d’une exposition d’art. Ceux-ci sont tenus en captivité pendant toute l’exposition, stressés par les nombreux spectateurs.

L’œuvre de Kader Attia « Flying Rats » sera exposée pour la Biennale de Lyon, à la Sucrière, du du 14 septembre au 31 décembre 2005. Elle consiste en une volière géante où jouent - où jouaient - 45 enfants, à la marelle, au toboggan, au poirier, aux billes, leurs petits cartables posés sur le sol, leurs tabliers à carreaux encore boutonnés. Enfants-mannequins faits de chiffons et de céréales, inanimés, mais comme vivants. Pas tous pourtant, car de certains, il ne reste qu’un short, des baskets. Parce que l’enclos est également une volière peuplée de 150 pigeons, de vrais pigeons, qui peu à peu picorent et dévorent les enfants-céréales.

Je suis contre l’utilisation d’animaux vivants lors d’une exposition d’art. Ceux-ci sont tenus en captivité pendant toute l’exposition, stressés par les nombreux spectateurs. Certes cette utilisation est devenue courante dans l’art contemporain ; Broothaers a introduit un perroquet vivant dans son exposition “ Ne dites pas que je ne l’ai pas dit ” (1974, Anvers, Wide White Space Gallery), Nam Jun Paick des poissons rouges dans son Vidéo Fish (1979, Col MNAM- Centre Pompidou). Plus près de nous, Wim Delvoye a exposé des cochons vivants et tatoués, Maurizio Catalan un âne, Bustamante des oiseaux, Ping des insectes, Eduardo Kac, avec Alba, une lapine transgénique blanche ayant reçu un gène de méduse responsable de la synthèse d’une protéine fluorescente et son canari trans-espèces, oeuvre-dispositif créé en collaboration avec Ikuo Nakamura, présenté publiquement du 21 octobre au 11 novembre 1994, simultanément au Centre pour l’art contemporain de l’université du Kentucky à Lexington, et à la « Science Hall » de New-York.

Les ready made de Duchamp avaient démontré que le musée ou l’exposition était l’ instance légitimatrice, capable de transmuer en art n’importe quels objets, mais n’est-ce pas un peu facile d’utiliser des animaux, comme dans un cirque, pour traiter de l’expérience du temps ? N’importe quel montreur d’animaux de foire ne réussirait-il pas à nous insérer dans un temps subjectif concentré et intense, « l’instantanéité », surtout si les animaux montrés sont perçus comme dangereux par le spectateur. Cette oeuvre joue donc sur un effet facile et elle est éthiquement douteuse en utilisant des animaux vivants.

Ce n’est pas n’importe quel animal qui a été choisi, mais le pigeon des villes, et là, c’est plus grave,, car cet oiseau est déjà très « chargé » négativement dans l’inconscient collectif. Dans une oeuvre de ce genre, le discours que l’artiste porte sur sa création fait corps avec elle , en est inséparable. Ce discours contribue très fortement à la formation de l’émotion esthétique chez le spectateur, en orientant sa vision vers certains archétypes universels, certains détails du discours faisant également surgir à la surface de son esprit, comme une brume un matin d’automne, le parfum d’émotions ressenties autrefois.

Avant d’analyser sommairement le contenu des propos de l’artiste, il nous faut situer son contexte idéologique. Ce texte ancien, que j’ai rédigé en d’autres circonstances, précisera clairement le problème :

Une minorité silencieuse victime d’ostracisme

Le pigeon biset a été domestiqué par l’homme depuis l’antiquité. L’espèce actuelle est issue d’une longue sélection. Jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale il véhiculait de multiples symboles comme la paix, l’amour, l’espérance, l’esprit en opposition avec la matière, l’esprit saint, l’âme après la mort.

Après la deuxième guerre mondiale, on assiste à un renversement de paradigme, il ne portera plus une image positive, mais négative. Il deviendra un rat-volant, un nuisible, un messager de maladies étranges, inconnues et obscures. Il était un messager de lumière et il devint messager des ténèbres.

Quand la société postindustrielle se mettra en place, après les multiples exodes ruraux des XIXe et XXe siècles, les rapports de l’homme avec la nature se modifieront profondément, en particulier avec les êtres vivants, celui-ci perdant progressivement tout contact avec le monde rural et se regroupant dans de grandes agglomérations. Cette nature, qui était perçue comme une mère nourricière, inconnue et sacrée, que l’homme devait respecter et écouter pour survivre, devint son ennemi, une structure chaotique, imprévisible, dont il dut se protéger, les êtres vivants devenant des machines biochimiques. L’animal vivant en liberté devint dangereux, suspect. Cette tendance, en ce début de siècle, atteint un certain paroxysme. Pour preuve les immenses troupeaux massacrés en vertu du principe de précaution pour se protéger d’une maladie n’ayant atteint que quelques cas humains.

Dans ce mouvement général, la symbolique portée par le pigeon des villes fut fortement modifiée. On ne compte plus les articles dans la presse, à compter de la fin des années soixante, décriant cet oiseau. Ces articles proclamaient en substance que le pigeon véhiculait de mystérieux germes invisibles, des virus inconnus très dangereux, que ses déjections pouvaient percer les gouttières, et même les toitures, et détruire les bâtiments. Bref, il devint un nuisible porteur de miasmes, un bouc-émissaire de la mort projeté par l’inconscient collectif. Cette nouvelle mythologie n’avait bien sûr aucune base scientifique.(1*) On se mit à le pourchasser, à le massacrer sans pitié, comme beaucoup d’autres espèces vivantes. Un marché économique important émergea pour sa capture, sa mise à mort et la protection des bâtiments. On fit tout pour l’éliminer, mais en vain, cet oiseau réussissant à survivre grâce à des caractéristiques exceptionnelles d’intelligence et de grande fécondité.

Maintenant, au lieu de s’en prendre à l’oiseau trop fort, on veut s’attaquer à son maillon faible, ses amis, les humains qui le nourrissent (le pigeon ne peut survivre seul en zones urbaines, les graines ne poussent pas sur le bitume). Ces « nourrisseurs » sont maintenant des délinquants, ils commettent des « incivilités » et sont responsables de son occupation des agglomérations. Des campagnes de presse distillent une propagande bien rodée : sus aux nourrisseurs, responsables de tous les maux. La diabolisation passe du pigeon au nourrisseur, celui-ci représenté comme un être dérangé psychologiquement, un SDF, une personne âgée à moitié gâteuse.

Qu’en est-il exactement de ces « nourrisseurs », qui sont-ils ? Comme aucune étude sérieuse n’a jamais été faite sur eux, qui peut le dire ? Une chose est sûre, il a toujours existé des amis des animaux, des pigeons dans le cas d’espèce (commensal de l’homme depuis bien longtemps). La démarche de nourrir, soigner et protéger les animaux participe à ce qui fait la beauté de l’âme humaine. C’est cette même inspiration qui est à la source de l’entraide entre humains, de l’amour et de la compassion. N’est-il pas dangereux et imbécile de vouloir réprimer cet élan ? De pénaliser ces sentiments quand ils sont adressés au pigeon, ami fidèle de l’homme depuis des millénaires ? En pure perte en plus, on ne peut empêcher un humain d’avoir de la compassion pour ses semblables, ou pour ses amis les animaux.

Et pourtant, c’est ce que les pouvoirs publics font, ils ont pénalisé cette pratique ! Devant l’inefficacité des lois et règlements (contestables car basés sur un risque sanitaire non prouvé scientifiquement) ils en sont venus à durcir le ton, augmentant dans certaines villes comme Paris le prix des amendes, embauchant de nombreux agents verbalisateurs chargés de réprimer ces malheureux nourrisseurs. Il est interdit maintenant d’aimer les animaux et la nature, point à la ligne, circulez, il n’y a rien à voir ! Quelle époque ! Les personnes fragiles sont très souvent les victimes de cette répression, les jeunes échappant aux mailles du filet. Quelle lâcheté !

Ici nous voyons les pouvoirs publics qui, non contents de ne pas prendre leurs responsabilités en ne s’occupant pas de ce problème, s’en prennent au peuple, aux petites gens, participant ainsi à la tendance générale de notre civilisation à vouloir nier le fait vivant, à ne pas le respecter, préférant ses machines, ses ordinateurs aux êtres sensibles. On ne résoudra pas le problème des pigeons, ni d’ailleurs celui des autres espèces d’oiseaux envahissant les villes, en s’attaquant aux nourrisseurs qui ne font que soigner le mal que fait notre incurie aux êtres vivants.

A Paris une ambiance spéciale s’est installée ces derniers temps, une atmosphère de délation envers les nourrisseurs, ressemblant à ce que vivent les peuples subissant une dictature. Les nourrisseurs se cachent, rasent les murs pour donner quelques graines à leurs protégés. Ils sont épiés, observés par le voisinage, qui, sûr de son bon droit, n’hésite pas à invectiver, violenter et surtout dénoncer anonymement (quel courage !) par lettre les malheureux.

Il faut dire que les Français sont des spécialistes de la délation, on l’a bien vu sous le régime de Vichy. Ces citoyens bons patriotes, qui font leur devoir et au-delà de tout soupçon, qui ne donnent peut-être même pas dix centimes d’euro à un SDF et qui en cas de guerre... bon, arrêtons là. Ils sont de toutes façons victimes de la propagande massive anti-pigeons développée comme un happening depuis 30 ans. On est en pleine hystérie collective. Ce genre d’hystérie qui, en ce moment, sur la planète, génère des guerres un peu partout. Car qu’attendre quand on commence à jouer sur l’instinct de survie activé par les hypothétiques maladies, si ce n’est des énergies émotionnelles incontrôlables et très dangereuses ?

Honte aux pouvoirs publics et aux autres responsables pour avoir jeté de l’huile sur le feu, avoir voué certains de leurs administrés aux gémonies de leurs voisins, et avoir créé sans raison une minorité silencieuse et opprimée !

(1*) : On entend partout que les pigeons des villes sont dangereux, vecteurs de germes, porteurs de maladies transmissibles à l’homme. Mais est-ce bien vrai  ? En fait cet oiseau n’est pas plus contagieux que n’importe quel animal et cette mauvaise réputation faite au pigeon relève plutôt d’une phobie collective. Les meilleurs experts sont formels pour déclarer que le pigeon des villes est non dangereux ; comme exemple, cette lettre du Docteur Philippe de WAILLY, Membre de l’Académie vétérinaire de France, Président de la section ornithologique du G.E.N.A.C. (Groupe d’étude des nouveaux animaux de compagnie) et Président de I.W.P.F France :

« Nul ne saurait nier l’existence de maladies graves chez les merveilleux pigeons de nos villes. Mais il convient d’affirmer que le plus gros pourcentage de mortalité chez eux est provoqué par des affections totalement et exclusivement spécifiques aux colombidés contre lesquelles les vétérinaires se trouvent souvent impuissants : variole du pigeon, paramyxovirose B (qui se manifeste par des torticolis et des convulsions), enfin l’herpès virus 1 (PH V 1) dont les signes cliniques sont sinusites, abattement, paralysie. Aucune de ces maladies n’est susceptible de provoquer le moindre malaise chez les humains. On signale, certes, quelques cas d’ornithose ou de salmonellose, mais ne risquons-nous pas d’attraper le pyocianique ou le staphylocoque doré dans le métro ou dans certaines salles hospitalières ? J’en connais des exemples bien précis. Certaines personnes sont allergiques aux plumes, ce qui se manifeste par des rhinites ou des troubles asthmatiques. Ce sont, plus fréquemment, les acariens des duvets de literie qui sont à l’origine de ces désagréments, bien plus que les pigeons vivant dans nos villes. Beaucoup moins que les pollens ou les poussières. Arrêtons donc de considérer les pigeons comme les boucs émissaires de nos maux. L’homme moderne n’a-t-il pas suffisamment désacralisé la nature et sa création, pour encore inventer une victime sacrificielle sur l’autel de son injustice et de sa méchanceté ? »

Que dit Kader Attia sur « Flying Rats » par exemple, dans le journal 20 minutes :

Pourquoi avoir créé une volière de pigeons mangeurs d’hommes ? C’est parti d’une anecdote. Enfant à Sarcelles, je me suis évanoui dans la cour de l’école. Quand j’ai repris connaissance, les pompiers m’ont demandé si j’avais vu les oiseaux ! Ne connaissant pas cette expression populaire, je n’ai pas compris ce qu’ils voulaient dire. Du coup, j’ai grandi avec cette phobie des oiseaux. Que signifie ce titre, Flying
Rats ? C’est le nom donné aux pigeons aux Etats- Unis. Ils sont propres quand ils vivent dans les falaises. Ceux des villes, bourrés de maladies, constituent une dégénérescence de la race. La volière est une métaphore de la décrépitude de notre société, où l’homme crée des choses qu’il ne maîtrise plus. Cette œuvre, c’est pareil : elle est sous l’emprise des pigeons... Comment va- t- elle évoluer ? Les premières sculptures ont été dévorées en une semaine. On verra bien ce qu’il restera fin décembre... Recueilli par Marc Héneau

Dans cette interview l’artiste invente, prend ses phantasmes pour la réalité ; le pigeon des villes n’est pas une dégénérescence de la race, mais au contraire sa sublimation, cet oiseau étant le fruit d’une sélection génétique multi-millénaire, un animal domestique abandonné par l’homme (un peu comme le cheval mais lui, l’oiseau, s’est échappé...) D’autre part ses fameuses maladies sont fictives ... Le nom de la création, « Flying Rats » ou Rats-Volants en français, annonce la couleur sur les intentions de l’artiste. Le rat qui serait responsable des grandes épidémies des siècles passés ... C’est aussi le nom que lui donnent certaines personnes haïssant cet oiseau dans les grandes agglomérations. D’autre part, l’artiste fait manger des enfants, symbole d’innocence, d’espoir, d’immortalité et de fraîcheur, par les pigeons, dans une mise en scène suggérant l’aspect diabolique, obscur du pigeon.

Mais ceci n’est-il pas voulu par l’artiste ? Et si l’art, ne choquant plus, perdait une de ses fonctions ? Bien sûr, le choc est permis à l’art, il est même nécessaire, car nous avons besoin de thérapies. Mais s’il implique une violation symbolique, psychique ou physique d’autrui, alors non, tout n’est pas permis - Beat Sitter-Liver, professeur de philosophie pratique à l’Université de Fribourg -.

Or cette mise en scène ne contribue t-elle pas à persuader les spectateurs du danger des pigeons ? Et en vertu de la loi dite de l’effet papillon (théorie du chaos) qui énonce que les battements de l’aile d’un papillon en Amazonie peuvent provoquer par une série d’évènements un cyclone en Asie, cette création ne risque-t-elle pas d’inciter la population à massacrer encore plus les pigeons des villes ? Ne va-t-elle pas diaboliser les rares animaux vivants encore en liberté ? Les oiseaux n’en feront-ils pas les frais, étant présentés à notre époque comme dangereux car pouvant transmettre des virus susceptibles de muter ? Bref, faire peur, avoir peur de la nature et préférer l’artificiel, plus contrôlé.

Je suis en phase avec cette déclaration de Sitter Liver : quant à la liberté « intégrale » de l’art, selon le terme flou de Michel Thévoz (historien de l’art, ex-conservateur du Musée de l’art brut à Lausanne), je m’y oppose. Car il n’y a pas de liberté sans limite. L’art, comme toute action humaine, est lié à la nécessaire différenciation entre le bien et le mal.

Pour conclure, cette oeuvre éveille en moi une émotion qui n’est pas du tout du domaine artistique, c’est l’ écoeurement. Et je ne félicite pas les organisateurs de cette biennale d’être tombés dans le spectaculaire de mauvais goût.


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14 réactions à cet article    


  • (---.---.209.189) 10 octobre 2005 21:22

    l’auteur devrait revoir l’histoire de l’animal de la préhistoire à nos jours, il se rendrait compte alors qu’il n’y a jamais eu d’age d’or pour l’animal, que le moyen age a été effroyable pour lui et que c’est l’époque contemporaine qui lui attribue le plus de droit (à commencer par les nazis !), alors evitez les élucubrations et travaillez un peu votre sujet


    • mathe (---.---.34.171) 10 octobre 2005 22:10

      l’auteur de ce texte remet les pendules « à l’heure », en effet il dénonce la maltraitance banalisée dont sont victimes ces animaux , ce n’est pas le pigeon qui est dégénéré mais c’est l’art et par delà même ne serait-ce pas l’humain le réel dégénéré. Il me semble très lâche de faire porter le poids de tous nos maux à ces pauvres oiseaux qui sont déjà comme on le sait victimes de la haine d’une partie de la popluation. Je n’aurai qu’une question : pourquoi s’en prendre toujours aux plus faibles ?


      • Coralie (---.---.80.203) 11 octobre 2005 17:47

        « c’est lépoque contemporaine qui lui attribue le plus de droits » :

        Quels droits au juste, le droit de se faire égorger par milliards (parce que des gens ont plaisir à manger leur chair), le droit d’agoniser dans les labos ou le droit de se faire dépecer pour leur fourrure ? A moins qu’il ne s’agisse du droit de suffoquer sur un chalutier ou de se faire planter des épées dans le dos dans une arène ; le choix est vaste, il est vrai. Certes, les chats et les chiens bénéficient (en théorie, du moins) d’une protection, et c’est tant mieux ; celle-ci n’empêche pas hélas les innombrables actes de maltraitance et les abandons par millions. Les animaux ne sont pas des objets : ils ressentent la souffrance, la peur, le plaisir ; de quel droit s’en servir pour faire de l’art, sans se préoccuper de leur bien-être, ou en allant jusqu’à les massacrer ? Leur corps leur appartient. J’espère que ces artistes n’auront bientôt plus le droit de se servir d’animaux en méprisant leur souffrance, ou bien qu’ils se rendront compte par eux-mêmes de ce qu’ils font. D’autant plus qu’il serait si simple de faire autrement, je veux dire bien sûr de ne pas utiliser d’animaux. A quoi bon être intelligent, ou avoir un talent artistique, si c’est pour ne pas avoir de coeur et encourager l’oppression de ceux qui ne peuvent pas se défendre ?


        • ANNIE ORTAVANT (---.---.72.74) 11 octobre 2005 21:26

          qu’est ce que c’est ce snobisme de mettre en cage, des pigeons, pour une exposition, et en plus mangeant des gens ? la symbolique est horrible ! le pigeon est une victime, victime de la bêtise, surtout dans les villes..traqué, capturés, gazé, étouffé..a t il encore besoin d’être exposé en tant que dévoreur d’homme ????? L’art est vital, mais pas pour signifier n’importe quoi !!! VIVE LES PIGEONS LIBRES ET HEUREUX


          • michèle Breut (---.---.34.171) 12 octobre 2005 10:46

            Mesdames, Messieurs,

            nous apprenons avec stupeur que la ville de Lyon se rend complice des élucubrations d’une ’artiste’ à qui vous permettez de confondre son esthétique personnelle, pathologique mais acceptable si tant est que la folie peut inspirer certains artistes, avec l’éthique, ce qui est INACCEPTABLE car les dérangés n’ont pas à diriger le monde et à influencer les gens.

            Voici ce qui est dit de cette exposition : l’oeuvre de Kader Attia « Flying Rats » exposée pour la 8 ° biennale de Lyon à la Sucrière du Du 14 septembre au 31 décembre 2005. Celle-ci met en scène 150 pigeons vivants. qui sont présentés comme mangeant des enfants peu à peu. L’artiste suggérant que ces oiseaux sont « Une métaphore de la décrépitude de la société » et que ceux-ci sont vecteurs de maladies et de miasmes très dangereux : « Que signifie ce titre, Flying Rats ? C’est le nom donné aux pigeons aux Etats- Unis. Ils sont propres quand ils vivent dans les falaises. Ceux des villes, bourrés de maladies, constituent une dégénérescence de la race. La volière est une métaphore de la décrépitude de notre société, où l’homme crée des choses qu’il ne maîtrise plus » .

            « Elle consiste en une volière géante où jouent 45 enfants, à la marelle, au toboggan, au poirier, aux billes, leurs petits cartables posés sur le sol, leurs tabliers à carreaux encore boutonnés. Enfants-mannequins faits de chiffons et de céréales, inanimés, mais comme vivants. Pas tous pourtant, car de certains, il ne reste qu’un short, des baskets. Parce que l’enclos est également une volière peuplée de 150 pigeons, de vrais pigeons qui peu à peu picorent et dévorent les enfants-céréales. Il semblerait que »l’artiste« , enfant, aurait eu un jour une peur bleue d’un oiseau qui l’aurait »attaqué« dans la cour de récré !! »

            La décrépitude de notre société vient précisément du rôle inadéquat que des décadents postmodernes donnent à l’animal et à la nature. Dans une conception étriquée et obsolète de ce qu’ils osent appeler ’’humanisme’, l’animal est présenté comme un danger de la civilisation, alors que philosophes et humanistes au sens large sont d’accord pour sonner le signal d’alarme : l’homme se suicide en détruisant la planète, à force de mépriser toutes les formes de la Nature. On a vu les maladies d’origine criminelle : vache dite folle, poulets-poison, et l’incitation à la violence sur êtres sensibles : corrida, retour de la fourrure, que les décadents, qu’ils soient industriels sans morale ou artistes sans âme, infligent à la société humaine.

            Une anecdote à transmettre à la fameuses ’artiste’ : Sur le parvis de la magnifique église du Dom à Utrecht que des pigeons poétisent et animent depuis des siècles, deux enfants s’amusaient lundi dernier sous un superbe soleil. L’un poursuivait les pigeons pour leur donner des coups de pied, puis sur la place vide d’oiseaux, il a continué sa dérisoire agression : sur un platane, une bicyclette..avant de poursuivre son chemin de petit d’homme. Un autre est entré en scène, s’amusant, lui, à jouer au petit Poucet avec les miettes de sa tartine, il riait d’être suivi comme un prince.... Nous étions nombreux à attendre le bus, étudiants et profs de l’université d’Utrecht. Cette opposition nous a permis de discuter... sur l’éducation.. Lequel des deux enfants honorait le mieux sa conditon d’homme civilisé ? Facile...

            Dites à votre artiste qu’elle n’a pas à se permettre de passer des messages idiots, incitateurs de haine en utilisant des ANIMAUX VIVANTS de surcroît.

            En vous remerciant de m’avoir lue, je vous adresse mes salutations consternées par le tour que prend, en France surtout en ce moment, le terrorisme du Mal sur le Bien... au nom du Beau , ce qui plus est !

            dr Michèle Breut enseignante en culture française


            • Marie-Rose HECKMANN (---.---.5.7) 12 octobre 2005 14:15

              Sincèrement, j’ai l’impression que les gens se servent de tous les prétextes pour faire souffrir les animaux !! c’est honteux !! Respecter les animaux tout simplement, voilà la seule façon de les aider, les laisser vivre selon leurs besoins et non les nôtres !! ce n’est pas compliqué non ??? Arrêtez de les brimer, les torturer, les assassiner et en faire une soi-disant oeuvre d’art, c’est lamentable !!

              Marie-Rose


              • Nicole Verbist (---.---.115.173) 12 octobre 2005 21:11

                Lamentable. On croit avoir tout vu, on croit qu’on est arrivé au paroxysme de l’idiotie, en fait on en apprend encore tous les jours. Quelle régression, utiliser des êtres vivants lors d’une exposition d’art.


                • fmn (---.---.113.248) 14 octobre 2005 18:53

                  On se demande où va s’arrêter la rage destructrice de la nature et le massacre des êtres innocents. Le sort des pigeons de Paris et d’autres villes est terrible. On se demande comment il est possible de voir proposer par les pouvoirs publics un “art” véhiculant un message aussi malveillant.

                  Celui de Kader Attia « Flying Rats » ressemble plus à l’oeuvre d’un esprit dérangé qu’à un art véritable... Tout au moins de mon point de vue.

                  Chaque action portant en elle sa conséquence, il est aisé d’imaginer ce qui attend notre société qui ne pense qu’à assouvir ses plus bas instincts ! Aucun animal sur cette planète, du plus minuscule au plus imposant, n’est à l’abri de la férocité de l’homme, de son avidité, de sa sottise, de sa violence, de son appétit, de sa perversion, de son insensibilité, de son égoïsme et de sa prétention... Un tel spectacle ne peut que conforter les visiteurs dans leurs phobies des oiseaux et des pigeons en particulier, déjà tant persécutés... Encore un sujet de honte pour notre pays !


                  • Méryl Pinque (---.---.23.205) 15 octobre 2005 14:46

                    Je ne peux que souscrire aux vigoureux propos énoncés par mes prédecesseurs.

                    L’art ne doit pas être synonyme de mépris des animaux, du droit de les faire souffrir ou de les diaboliser, ainsi que le fait Kader Attia. Hermann Nitsch, l’égorgeur de Vienne, a je le vois fait des émules.

                    Une fois encore, je déplore l’amalgame opéré en toute mauvaise foi entre nazis et défenseurs des animaux dans l’un des messages postés. Que son auteur veuille bien se souvenir que de grands humanistes comme Gandhi, Théodore Monod ou I.B. Singer (Nobel de littérature) ont choisi la compassion et de vivre sans tuer d’animaux, en recourant au végétarisme.

                    Des milliards et des milliards d’animaux sont chaque année torturés et massacrés selon le bon plaisir d’une seule espèce : la nôtre. Quand cesserons-nous de nous comporter en tyrans vis-à-vis des autres créatures de cette planète ? Quand nous déciderons-nous à devenir enfin ce que nous nous targuons sans cesse d’incarner : des êtres HUMAINS ?...


                    • jo benchetrit (---.---.177.41) 19 octobre 2005 11:35

                      Un phobique est tétanisé devant l’objet de sa phobie et donc en état de désir de mort intense. Comment peut-on dans ces conditions imaginer qu’il s’en occupe ? Ceci dit, j’ai écrit sur ce sujet et je ne puis que vous demander si vous le voulez,de lire le texte que j’ai écrit sur mon blog.


                      • Myriam Roelants (---.---.46.48) 20 octobre 2005 14:04

                        La situation dramatique du pigeon des villes a été longuement et très correctement décrite dans les textes de Monsieur Cousin et madame Jo Benchetrit. Je ne répèterai donc pas, mais je résumerai : D’abord domestiqué, puis rejeté par l’être humain le pigeon est maintenant persécuté, assassiné de façon cruelle et affamé par notre société qui refuse de porter la responsabilité de ce qu’elle a créé et traite les pigeons comme elle traite ses objets : on n’en a plus besoin, on jette la poubelle. En ce qui concerne Monsieur Kader Attia, il fera sans doute appel à la notion de « liberté d’expression dans l’art ». Monsieur Attia, l’être humain s’arroge tous les droits et refuse aux autres êtres vivants le droit le plus essentiel : celui d’exister tout simplement. A part le fait qu’il est d’un goût très douteux d’employer des animaux vivants dans une oeuvre « d’art », il est de toute évidence que l’homme dans la rue, qui est déjà très conditionné par tous les mensonges qu’il intercepte à propos des pigeons des villes, interprêtera le symbolisme de votre oeuvre en sens unique : « Le pigeon des villes est un ennemi, finalement nous nous ferons bouffer par ce sale volatile. » Il ne faut vraiment pas être connaisseur « d’art » pour comprendre ce message simpliste contenu par « Flying Rats » ! Il ne manquait plus que ça pour tout à fait négativiser l’image de ce pauvre oiseaux mal-aimé et haï qui n’essaie que de s’approcher de l’être humain pour survivre, ne comprenant pas qu’il s’approche de son bourreau. C’est à croire , monsieur Attia, que vous êtes payé par les municipalités qui commettent des atrocités envers les pigeons des villes et qui, pour se justifier et convaincre les citoyens de leur bon droit, font appel à tous les mensonges , toutes les excuses et tous les moyens .... y inclus « l’art », maintenant ? Si vous voulez symboliser « la décrépitude de la société », pourquoi ne renversez-vous pas les rôles et ne mettez-vous pas en scène des humains vivants massacrant et torturant des animaux pour le seul plaisir de la « gastronomie » ? Cela correspondrait plus à la réalité et serait lourd d’un message humaniste : Etre humain, arrête-toi de te comporter en maître du monde, de massacrer tout ce qui vit et de détruire la planète !" Si un jour vous arrivez à symboliser ce message, alors vous deviendrez un artiste à mes yeux et aux yeux de tous ceux qui respectent la vie.

                        Myriam Roelants Domaine Lapalomatriste, Belgique


                        • marilyn (---.---.102.36) 28 octobre 2005 19:15

                          personnellement, j’ai beaucoup aimé l’oeuvre de kader attia et j’ai halluciné sur les critiques qui ont été faites sur son oeuvre... il faudrait peut-etre arreter de se prendre la tete pour des choses qui n’en valent pas la peine.. c’est dumoins ce que je pense. Merci kader, tout simplement.


                          • Veronique Lupis (---.---.45.13) 30 octobre 2005 13:11

                            Où allons-nous ? je pense que le point de non-retour est atteint. L’Homme devient fou et ne sait plus quoi inventer pour assouvir ses instincts primitifs. Il se croit supèrieur alors qu’il n’est rien à côté des animaux qui lors de catastrophes(naturelles) savent se débrouiller. Malheureusement quand l’homme est là ils paient un lourd tribut.A de Vigny a écrit dans la mort du loup « que j’ai honte de nous débiles que nous sommes ». Il a toujours raison. Nous ne sommes pas les plus forts.Je re joins les précédentes personnes qui ont écrit, les autres ont des problèmes. Je terminerai par ces simples mots : F... leur la paix.


                            • boubsa (---.---.245.236) 4 janvier 2006 23:12

                              Très peu de toutes ces personnes qui ont pourtant le temps de discourir sur l’histoire des pigeons m’ont paru être aller voir l’oeuvre de M Attia ni m’ont paru s’etre renseigner sur le sort qui leur sont reservés a la fin de la biennale. Madame la proffesseur j’espère juste que vos cours de culture et votre vision de l’éducation ne s’arrète pas à des pigeons coursés sur une place. Bravo à M Attia

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