Rendez-vous manqué avec la mosaïque tunisienne
A l’entrée, on joue pourtant la transparence : le prix d’entrée a été revu à la baisse en raison de la gêne occasionnée par les travaux (pour comparer, le billet d’accès à l’Acropole d’Athènes couverte d’échafaudages n’a jamais été diminué) et des panneaux didactiques expliquent que les œuvres plus importantes ont été déplacées dans des espaces accessibles. Des schémas, étage par étage, montrent les surfaces ouvertes, les salles en travaux et les plans d’extension. Plus loin, c’est la cohue. Les groupes de visiteurs visiblement indifférents se bousculent et on découvre un certain nombre d’aberrations muséographiques.
Des mosaïques ont été installées au sommet de hauts murs, on n’arrive même pas à deviner leur sujet. Des statues diverses, comme s’il y en avait trop, sont exposées dans un environnement crasseux. Une spectaculaire et très grande mosaïque originaire de Sousse a été installée au sol d’une pièce sans qu’une circulation ait été mise en place, ce qui empêche de voir le centre de l’œuvre. De toute façon, elle est dissimulée par le papier bulle. Le même papier bulle qui devrait protéger les œuvres dans les zones en travaux a parfois été accroché n’importe comment.
Partout la peinture s’écaille et l’incroyable cargaison de bronze du navire antique découvert au large de Mahdia en 1907 a été installée dans des vitrines mal éclairées, dans une pièce trop petite. Rien n’est vraiment valorisé, on marche sur les mosaïques, on frotte les vitrines pleines de poussière avec le revers de la manche.
Le chantier en cours donnera-t-il un nouveau visage au Bardo ? C’est sûrement ce que défendra l’émission de France 3… dont les éclairages et les câbles achevaient de transformer notre visite, réduite à quelques salles, en déception.
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