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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Rigmor Gustafsson, une voix et un sourire en prime

Rigmor Gustafsson, une voix et un sourire en prime

C’est le tromboniste Nils Landgren qui le dit, Rigmor Gustafsson, c’est d’abord une voix et ensuite un sourire, riche de 3000 dents.

Je suis tombé par hasard sur elle et sa voix gracieuse et enveloppante en écoutant jazz à Fip dans ma voiture.

Conquis d’emblée par l‘intonation singulière de cette voix, je me suis précipité sur le seul album disponible dans les bacs de mon disquaire.

Sur l’album en question, la suédoise prénommée Rigmor nous livre une éblouissante interprétation jazzy de l’univers de Dionne Warwick, avec les compos de Burt Bacharach. Tout le monde connaît ces pièces maîtresse que sont "don’t make me over" ou encore "walk on by".

Pas évident de s’attaquer à un tel registre pour nous en livrer au final une parfaite interprétation en version jazzy, performance, il faut le dire, magnifiée par le brio du Jacky Terrasson Trio.

Disque d’or, tant en Allemagne qu’en Suède, Jazz Award et nominée aux Grammy Award, la renommée de Rigmor Gustafsson peine encore à franchir toutes les frontières, hormis celles d’Italie, d’Allemagne et bien sûr des US et New-York, ville qui l‘a vu éclore, jazzistiquement parlant.

Née en 1966 dans une petite ferme de la campagne suédoise, la jeune Rigmor se voit offrir par son père des cours de guitare jazz à l’âge de huit ans, pour l’aider à surmonter le décès prématuré de sa maman.





Encore une fois - et c’est heureux - c’est grâce à l’une de ces nombreuses écoles subventionnées par l’État suédois que le miracle se produit. Une manne providentielle qui est d’ailleurs pour beaucoup dans l’éclosion de nombreux talents en jazz comme ailleurs.

Du coup, à l’âge de 17 ans, l’adolescente préfère écouter Sarah Vaughan, Ella Fitzgerald, Miles, Coltrane, plutôt que Michael Jackson.

C’est donc fort logiquement que son choix se porte vers le Royal Music Collège de Stockholm, où elle reviendra d’ailleurs quelques années plus tard comme intervenante de luxe. Mais, en 1992, c’est vers la grosse pomme qu’elle avait choisi de s’envoler, quittant son nid comme tant d’autres, pour aller au bout de son idée.

Là, elle s’y découvre un goût, tout autant qu’un talent de vocaliste. Assez pour faire d’elle une chanteuse freelance appréciée dans le petit monde du Jazz.

Si son premier enregistrement avec son propre quintet new-yorkais remonte à 1997, il a fallu attendre son retour à Stockholm et quelques années de plus, pour la voir signer au label allemand Act en 2003 et obtenir avec l’album I will wait for you (avec Nils Landgren) sa première véritable consécration.

On y découvre un certain talent à réinterpréter à sa sauce un répertoire allant de James Taylor, en passant par Michel Legrand et, plus surprenant, de Jacques Brel.

Ce qui caractérise le style de Rigmor Gustafsson, outre l’extraordinaire équilibre rythmique de sa voix, c’est cette faculté à la laisser parfois musarder sans jamais décrocher du tempo.

On croyait l’artiste entièrement vouée aux reprises talentueuses et aux hommages à ses emblématiques aînés, mais avec son dernier album "alone with you", sorti en 2007 et enregistré avec une très fine équipe de musiciens, dont le talentueux batteur Eric Harland, l’artiste montre qu’elle est aussi capable de composer ses propres chansons et même de se mettre avec bonheur aux arrangements.

On peut écouter et voir plus de Rigmor sur son site officiel (rubrique video), avant d’acheter, bien sûr...


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6 réactions à cet article    


  • ASINUS 29 décembre 2008 11:04

    yep , Yohan c est une idée ou vous etes sous le charme des voix nordiques , voila qui nous change du brassage multiculturel obligatoire et a sens unique, vos deux articles sont des bouffées d air pur dans les miasmes ambiants, vous ne couperez pas au "asinus asinum fricat" tans pis je tiens que vos deux articles relevent de l oeuvre de salubrité publique lol !


    • Yohan Yohan 29 décembre 2008 11:42

      Bonjour Asinus
      Je reconnais ce penchant pour le voix nordiques . Je peste d’ailleurs contre le suivisme des disquaires qui lorgnent du côté de l’amérique alors que nous avons en europe des talents méconnus. D’ailleurs, outre atlantique, ils savent apprécier à sa juste valeur le vivier jazz européen, plus que nous le faisons nous même. smiley


      • Emile Red Emile Red 29 décembre 2008 14:20

        Ultra cool, Yohan,

        Dans la Burtienne lignée ou précédence (?) d’une Traincha ( communément nommée : Trijntje Oosterhuis ,-) ) ou avec une certaine verve à la Robin Mc Kelle ou Melody Gardot, une suave voix un peu plus bluesy.

        Sacrée école scandinave...


        • Yohan Yohan 29 décembre 2008 14:42

          @ Bonjour Emile

          Je ne ne connais pas la première citée Trinjte, hollandaise peut-être ?. Je vais faire des recherches sur google.


        • Emile Red Emile Red 29 décembre 2008 15:31

          Ses disques sont édités hors Pays Bas sous le doux nom de Traincha, because personne n’est capable de prononcer son vrai nom .... smiley


        • cathy30 cathy30 30 décembre 2008 08:41

          Yoan
          deuxième articles sur les filles nordiques, j’en redemande. Je m’étais arrêté à Lisa Ekdal, mais non il y en a plein d’autres. Rigmor gustafson chante un jazz très classique sur son site, et j’aime beaucoup la version de michel Legrand dans sa langue natale, assez étonnant.

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