Pour sa première édition, le festival « Jazz à Vian » propose samedi et dimanche deux jours de concerts en hommage au talent débridé et iconoclaste de l’artiste disparu il y a cinquante ans.
Quel est l’artiste qui dans sa courte vie d’homme a été à la fois et en même temps, ingénieur, poète, écrivain, dramaturge, parolier et surtout trompettiste de Jazz pour ses nombreux fans ? La réponse est bien sûr Boris Vian, mort il y a cinquante ans et à l’honneur ce week-end de la première édition du festival « Jazz à Vian » au domaine national de Saint-Cloud. Un rendez-vous culturel et gratuit, voulu et organisé par le musicien de Jazz Serge Forté, en collaboration avec la municipalité de Ville d’Avray et l’agglomération Arc de Seine : « Vian qui est né à Ville d’Avray en 1920 a été l’un des premiers critiques de Jazz. A ce titre, il était en rapport direct avec les artistes noirs américains qu’il a fait connaître et accepter en France et en Europe. Dans le même temps aux Etats-Unis, Charlie Parker se fait virer de son propre club, le Birdland à New York, en raison de la couleur de sa peau. Miles Davis est quant à lui tabassé par un policier devant la salle de spectacle où il joue, alors qu’il fumait juste une cigarette » rappelle Serge Forté, le président de Jazz à Vian.
Samedi 13 juin, le festival commence par un concours ouvert à six jeunes candidats amateurs qui seront invités à jouer en groupe ou en solo devant un jury de professionnels. « Boris Vian était amateur. Il a participé à de nombreux concours, et je crois qu’il n’en a gagné qu’un seul. Nous avons négocié avec un studio de Meudon que le gagnant puisse bénéficier d’une journée d’enregistrement dans des conditions vraiment professionnelles. Le vainqueur du concours participera également à l’édition 2010 » explique Serge Forté.
Concert de Sanseverino
Dimanche 14 juin, le public viendra swinguer avec les grandes pointures du Jazz : le clarinettiste Claude Abadie (directeur du jury 2009 et de l’orchestre dans lequel Vian jouait jadis de la "trompinette"), le Hot Kings Big Band sous la direction de Gérard Messonier, Linda Lee Hopkins et Al Sanders, deux grandes voix du Gospel et de la Soul Music mais aussi Serge Forté et son trio.
« Je ferai un petit hommage de trois ou quatre morceaux à Michel Petrucciani qui m’a fait l’honneur il y a une vingtaine d’années de jouer sur mon premier disque ».
En fin d’après-midi, les enfants de la chorale de Ville d’Avray reprendront quelques-unes des 500 chansons écrites par Boris Vian en compagnie de Sanseverino, le plus « zazou » des chanteurs français, qui terminera le festival en beauté par un concert. « Si Boris Vian était vivant aujourd’hui, peut-être qu’il chanterait des chansons de Sanseverino…ou l’inverse. D’ailleurs il en chante. Ce sera l’une des bonnes surprises du festival » souligne avec impatience Serge Forté. Vous l’aurez compris, un seul mot d’ordre pour ces deux jours de folie musicale. En avant la zizique !
David Raynal
Gratuit. Samedi 13 et dimanche 14 au domaine de Saint Cloud (92)
Le problème, c’est que Vian aura tué le jazz, auquel il ne connaissait rien, en l’intellectualisant et en lui niant le côté festif et dansant. Vian, c’était un peu Claude Luther, aux amitiés politiques douteuses : du jazz, certes, mais avant tout BLANC. Alors en faire une fête du jazz...
« Vian qui est né à Ville d’Avray en 1920 a été l’un des premiers critiques de Jazz. A ce titre, il était en rapport direct avec les artistes noirs américains qu’il a fait connaître et accepter en France et en Europe. »
NON : en le décortiquant, en le « critiquant » Vian lui a rendu le pire service : aujourd’hui, le jazz s’est enfermé à cause de lui dans un ghetto d’intellos. J’ai bossé dans le milieu et je puis vous le confirmer ! N’essayez pas de danser à un concert de jazz : c’est désormais mal vu. Les gens DANSAIENT dans les salles de Parker : Zanini, qui a assisté au dernier concert de Parker me l’a confirmé, comme Chan, la femme de Charlie que j’ai eu l’insigen honneur d’intrerviewer. Et comme Philippe Adler, l’homme qui avait rendu le sourire à Jazz-Hot. Lisez actuellement une revue de jazz : c’est imbittable, c’est bourré de références et on n’aborde jamais ceux qui pourraient attirer les jeunes vers le jazz : on tourne sur un ghetto. Ça va mourir à ce rythme. Pas un jeune ne va s’y mettre...
Non, Vian, malgré toutes ses qualités, n’a pas rendu un bon service au jazz, et on se trompe en en faisant l’icône d« ’une musique. Il préférait le dixieland au bop. Ou Sydney Bechet, le moins révolutionnaire de tous ! Alors pensez donc, le free ... mais il est mort avant.
N’encensez donc pas trop Vian sur le jazz : il s’est largement trompé sur la question. Il détestait aussi le rock, preuve que musicalement il n’était pas un visionnaire : le rock a eu plus de descendance que le jazz depuis. Rock and roll mops résume sa position sur la question : parodique et moqueur. Vian n’avait pas perçu qu’on fait du rock quand on est »contre" comme l’a dit Manœuvre un jour. Vian n’était donc pas un révolutionnaire. Un silmple provocateur, ce qui n’est pas la même chose !
Très cher, vous êtes fou ou bien vous n’avez rien lu de Boris Vian. Croyez vous que le Chloé de Duke (était-il blanc, lui ? Je ne me souviens plus... et Miles Davis, Kenny Dorham ? ) serait si connu sans lui ? Boris Vian encense la danse de jazz dans plusieurs de ses livres, dans ses nouvelles il cite constamment de grands musiciens du genre et calembourdise sur le bop. Je ne m’éterniserais pas, c’est inutile. >Quant à être un visionnaire (ho le gros mot), ou encore un révolutionnaire, je pense qu’il n’en avait que foutre (permettez moi l’expression). Quand il faudra être révo ou visio pour aimer le jazz, écrire, jouer et avoir des opinions(genre ne pas aimer le rock), vous me ferez signe, que j’aménage la chose. Le Che (je parle proche, comme qui dirait) n’a pas fait de jazz et c’est pas plus mal.
Les revues de jazz actuelles, enfin, n’ont rien à voir avec ce qu’écrivait Boris à l’époque, et qui a contribué à la diffusion du jazz, et y contribue encore.
Quant aux intellos, mon avis c’est que vous voulez en être, sous couvert de cracher dessus. Sinon, vous n’essayeriez pas d’avoir un avis délibérément contre (surtout aussi peu documenté). Enfin, depuis quand être un intellectuel est-il une insulte et empêche-t-il d’écouter ou de danser sur toutes formes de musiques ?
Mais en fait peut-être vous êtes vous trompé d’auteur, et ne parliez-vous pas de Bison Ravi :) . Ce n’est pas parce que les gens sont morts et qu’on a d’insignes honneurs (bonjour la tournure de phrase) qu’on peut raconter n’importe quoi sur leur compte.
Boris Vian était un génie (après avoir été élève brillant), une intelligence et une sensibilité supérieures, capable de tout faire. Poète, écrivain, auteur de pièces de théâtre, musicien, chanteur. Et un humaniste qui, ainsi que vous le rappelez, fit ocnnaîtr el jazz noir avec les risques que cela comportait à l’époque. II mérite amplement cet hommage. Combien d’oeuvres avortées à cause de sa mort pécoce ?
« Et un humaniste qui, ainsi que vous le rappelez, fit connaître le jazz noir avec les risques que cela comportait à l’époque. II mérite amplement cet hommage. »
certes, mais son approche d’intello était catastrophique pour la suite ! Je ne nie pas son apport, je souhaite le relativiser : le jazz n’est pas une musique d’intellos, il l’est devenu à cause de gens comme Vian. Résultat, il se meurt.