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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Salon International du Livre Insulaire d’Ouessant : la poésie de (...)

Salon International du Livre Insulaire d’Ouessant : la poésie de l’Outre-mer récompensée !

Inauguré samedi par un défilé en kilt et en costumes traditionnels, le 13e salon international du livre insulaire d’Ouessant s’est achevé mercredi. Dimanche, le jury du prix du livre insulaire a notamment récompensé un enfant du pays, Louis Cozan, pour son ouvrage Un feu sur la mer mémoire d’un gardien de phare dans la catégorie Essai, tandis que le Grand Prix a été décerné à L'anthologie Outremer - Trois océans en poésie aux éditions Doucet.

Salon du livre insulaire

« Contrairement à ce que certains pourraient penser, je tiens à préciser qu’il n’y a pas de lien de parenté entre Louis Cozan et moi-même ». Debout sur la scène, arborant fièrement le tartan officiel de l’île, un bonnet rouge façon commandant Cousteau sur la tête, c’est en ces termes que le conseiller général du Canton d’Ouessant, Jean-Yves Cozan, a accueilli la récompense de son ami et homonyme. Primé dans la catégorie Essai, Louis Cozan est né à Ouessant dans une famille de marins et de gardiens de phare. Le 24 décembre 1968, il monte au Phare de la Jument aujourd’hui automatisé. C'est le début de son histoire... « Je suis très touché de recevoir un prix ici, chez moi, dans ma terre » a-t-il sobrement lancé au public, visiblement très ému par le très bel hommage prononcé par l’un des membres du jury, le poète et écrivain breton Gérard Le Gouic. Le ton est donné. Résolument ouvert sur les quelque 162 îles répertoriées dans le monde, mais également très attaché à ses racines ouessantines et armoricaines, le 13e salon International du Livre Insulaire d’Ouessant qui s’est achevé mercredi, a toujours su naviguer avec les vents contraires.

Défilé

 Tous les océans sont à Ouessant 

Samedi après-midi, le salon avait débuté sous un franc soleil par un défilé en musique avec le groupe Breizh Storming dans les rues du bourg de Lampaul. Pour l’occasion, les Ouessantins avaient ressorti leurs costumes traditionnels datant du début du 20e siècle. De son côté, l’association Bro Ar C’Kruz Heol (pays du soleil couchant) avait choisi l'originalité pour la deuxième année consécutive, en portant l’écharpe et le kilt officiel orange, jaune et noir de l'île, à la grande joie des nombreux spectateurs touristes et insulaires qui s’étaient massés le long du parcours. Petit à petit, le cortège s'est vu également renforcer par les banderoles du comité de défense des usagers de la liaison aérienne Ouessant-Guipavas. Ils étaient venus manifester pour le maintien de la ligne quotidienne avec le continent. « Nous remarquons que le cœur de l’île et celui du salon battent ensemble. D’un côté, la vie insulaire avec la volonté légitime du maintien de la continuité territoriale et de l’autre notre littérature des îles pourvoyeuse de rêves. Je note aussi que pour la première fois dans l’histoire de notre prix un Ouessantin a été récompensé. Le prix Polar a également distingué l’ouvrage de Raphaël Confiant, grand auteur de la Martinique qui s’essayait pour la première fois à ce genre. Je suis enfin très heureuse que le jury ait décerné en cette année de l’Outre-mer le Grand Prix du livre insulaire à un ouvrage de poésie. Ouessant accueille depuis 13 ans des auteurs de toutes les îles des océans. Par le choix de cette anthologie qui regroupe les écrits de 80 poètes, c’est la poésie antillaise, de la Nouvelle-Calédonie, de Saint-Pierre et Miquelon, des Marquises, de l’océan Indien qui est récompensée à Ouessant. Et je trouve que cela est un symbole très fort  » explique Isabelle Le Bal la fondatrice et l’organisatrice du salon.  

Eglise Lampaul  

Les îles en M, les îles qu’on aime

A contre-courant des grosses manifestations littéraires parisiennes, le salon international du livre insulaire d’Ouessant, joue depuis sa création la carte de la proximité en privilégiant un public partenaire. Ici pas d’auteurs vedettes à la recherche d’un quelconque coup d’éclat médiatique, mais des écrivains souvent renommés (Hervé Jaouen, François Bon, Anthony Palou, Gérard Le Gouic) et toujours accessibles qui déclinent en toute simplicité leur imaginaire insulaire. Tout au long de ce salon gratuit et convivial qui rassemble une quarantaine d’éditeurs insulaires et 80 auteurs, les visiteurs sont invités à participer à une quinzaine de conférences, spectacles, concerts et cafés littéraires. Au hasard d’une table ronde, ils peuvent discuter avec l’écrivain malgache Johary Ravoloson en résidence pendant quatre mois au sémaphore du Créac’h ou découvrir le neuvième numéro de l’Archipel des Lettres, la revue littéraire du salon. Ouverte à tous sur inscription, la dictée insulaire organisée par le Club des fêlés d’Orthographe de Bourg-Blanc met les mots des îles à l’honneur et les méninges des concurrents à rude épreuve. A quelques pas de là, le public s’engouffre dans la salle polyvalente transformée en théâtre. Seul sur scène pendant plus d’une heure, le comédien Jean l’Océan crée la surprise. Il interprète une libre et belle adaptation du texte de l’écrivain martiniquais Patrick Chamoiseau intitulé Chemin d’école.

Défilé Lampaul

Oui, la diversité du monde passe par Ouessant et cette cantine des îles où pour quelques euros, le public, les éditeurs et les auteurs se retrouvent pour revisiter l’ailleurs. Ouessant île sentinelle, dernière escale avant l’immensité de l’Atlantique. Au moment de reprendre le bateau, j’apprends au port du Stiff la création probable pour 2012 d’une maison des cultures insulaires. « Sachez qu’à Ouessant, il y a désormais toujours quelqu’un qui vous M  » me glisse Jean-Pierre Douay, le vice-président en casquette et vareuse de l’association Cali (Culture, Arts et Lettres des Iles). Bien reçu, bon vent et à l’année prochaine…

David Raynal (texte et photos)

Le salon est gratuit. Ouverture le samedi 20 août à 15 h jusqu'au mercredi 24 août, à l'heure du dernier bateau.

Site : http://www.livre-insulaire.fr

Prix du livre insulaire

Palmarès du prix du livre insulaire 2011

Grand Prix du livre des îles du Ponant 2011

Outremer-Trois océans en poésie

Editions Bruno Doucey

Prix Beaux-Livres

Land’s end-Terres d’infini.2.

Peintures Matthieu Dorval /Textes Cloé Batissou

Francoise Livinec Editions

Cozan

Prix Essai Ex Aequo

Nam Domi

Le récit d’une initiation vodou

De Mimerose P.Beaubrun

Editions Vents d’ailleurs

 

Un feu sur la mer, mémoire d’un gardien de phare

De Louis Cozan

Editions Les oiseaux de papier

 

Prix Sciences Ex Aequo

Nourriture, abondance et identité

Une socio-anthropologie de l’alimentation à Tahiti

De Christophe Serra Mallol

Editions Au vent des îles –Editions Tahiti

 

Hamani Haa Tuhuka

Te Patutiki

Dictionnaire du tatouage polynésien des îles marquises – Tome 1

De Teiki Huukena

Tiki Editions

Inauguration

Prix poésie

Les cauchemars du gecko De Raharimanana

Editions Vents d’ailleurs

 

Prix de l’étude littéraire

Robinson & compagnie aspect de l’insularité de Thomas More à Michel Tournier.

Jean-Michel Racault

Editions Petra

Fest-noz

Mentions spéciales/Prix 2011

L’initiation

Fred Theys

Editions Orphie

 

Lettres de la Grande Blasket

De Elisabeth O’Sullivan, traduit de l’anglais (Irlande) par Hervé Jaouen.

edition-dialogue.fr

 

Prix polar

Raphaël Confiant « Citoyens au dessus de tout soupçon… » publié aux Editions Caraïbes

 

Prix Littérature jeunesse

 

Prix album

« Maki Catta » de Laurence Coulombier et Modeste Madoré

Editions Océan

 

Prix Roman

Un cadavre dans les douves

Corinne Champougny

Editions du petit pavé.

Public

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3 réactions à cet article    


  • Gasty Gasty 25 août 2011 11:12

    Petite ballade photographique à Ouessant.


    • sparte sparte 25 août 2011 18:05

      Merci pour ces très bonnes nouvelles de Bretagne.
      J’ignorai que le kilt est aussi breton , je le croyais strictement écossais ...


      • chapoutier 25 août 2011 18:19

        L’île d’Ouessant (Finistère) possède désormais son tartan, pièce de laine multicolore typique des peuples celtes, baptisé Eusa (Ouessant en breton), et enregistré officiellement en Ecosse, patrie d’origine des tartans.

        Le tartan ouessantin, décliné sous forme d’écharpe, de cravate, et bien sûr de kilt, a été dessiné par Serge Cariou, un retraité membre de l’association des porteurs de kilts. L’étoffe a été tissée en Ecosse et les kilts confectionnés par une couturière du Finistère.

        "Sur Ouessant, on était quelques-uns à porter le kilt, comme un pied de nez, pour être drôle, et après un voyage en Ecosse, on s’est dit, pourquoi pas un tartan aux couleurs de notre île", a raconté M. Cariou lors d’une conférence de presse à Brest.

        Les motifs et les couleurs plutôt vives de ce tartan n’ont pas été choisis par hasard : le noir et le blanc représentent la Bretagne, alors que le vert, le blanc et le bleu symbolisent les habits des druides, des bardes et des ovates. Le rouge, le jaune et le noir sont aux couleurs du drapeau de Ouessant.

        "Il s’agit des couleurs de la famille Eussaf, un ancienne famille qui a donné son nom à Ouessant", explique M. Cariou, ajoutant que la Bretagne possède officiellement, 10 tartans, celui de la Bretagne et ceux des neufs pays bretons.

        "Ce tartan n’est pas un gadget, c’est un acte culturel d’identité pour affirmer que nous avons des racines", affirme Jean-Yves Cozan, conseiller général (régionaliste) de l’île.

        « Comme un japonais déraciné met son kimono à la maison, je mettrai mon kilt dès que je rentrerai sur Ouessant », a affirmé l’élu qui arborait fièrement un kilt lors de cette présentation du tartan ouessantin.

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