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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « Shame » de Steve McQueen

« Shame » de Steve McQueen

Avec « Shame », Steve McQueen nous livre un film âpre et dur, magistralement porté par Michael Fassbender qu’il avait déjà révélé dans « Hunger », et qui confirme ici qu’il est un des acteurs les plus intéressants de sa génération.

La honte (« shame ») lié en apparence à l’addiction au sexe du personnage, apparaît très vite comme une partie immergée d’un iceberg encore plus honteux, qu’on devine dans la relation fusionnelle et probablement post-incestueuse entre le frère et la sœur.

Comme l’on devine rapidement que, pour essayer de s’en sortir, lorsque l’une choisit une dérive hystérisée, suicidaire et mélodramatique, l’autre est emmuré dans un monde glacial, hermétique, glauque, rythmé par son besoin compulsif de sexualité non affective – où les corps, même bien filmés, apparaissent plus comme des morceaux de viande que comme des êtres humains à part entière.

Evidemment, tout ce bel édifice commence à se fissurer lorsque la sœur retrouve son frère et s’installe chez lui.

Un peu d’humanité transparaît alors chez Brandon, notamment dans les prémisses d’une relation avec une collègue de travail. Pourtant, le portrait de départ de ce trentenaire, à qui tout réussit en apparence, avec sa belle gueule, son appart épuré et ses costumes griffés aurait pu faire penser à un frère jumeau de Patrick Bateman (le serial killer froid et obsessionnel de Bret Easton Ellis), et donc laisser présager du pire. Mais la fin, même si faite de souffrance et de tristesse, apparaît quand même comme une espérance vers un avenir moins sombre, car plus dans le « lâcher prise », et la culpabilité enfin assumée (cf la scène de l’hôpital).

Avec ses couleurs froides, ses mouvements de caméra oppressants, et le jeu tout en finesse de ce Brandon/Fassbender tourmenté, Steve McQueen a réussi, sur un sujet tabou et casse-gueule, à faire un film très juste, qui ne tombe pas non plus dans le psychologisme explicatif souvent lourdingue.

Bref, une réussite pour moi.

Bande annonce :


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14 réactions à cet article    


  • Tartiflette Tartiflette 9 décembre 2011 17:11

    Bonjour,

    Steve Mc Queen est mort en 1980. Qui est celui-là ????


    • Hijack Hijack 9 décembre 2011 18:03

      C’est exactement la question que je me pose ... Y’a t-il erreur simplement une autre personne ... avec le même nom ??? et dans ce cas, l’auteur aurait dû l’indiquer ... qui ne connaît pas Steve Mac Queen ???


      • easy easy 9 décembre 2011 18:26

        Ce Steve Mac Queen est Noir, Britannique et il est né en 1969


        • Hijack Hijack 9 décembre 2011 23:33

          easy,

          Merci ... bcp ne le savent pas ... et n’ont pu lire l’article, croyant à une blague ...
          La moindre des choses aurait été de le préciser au moins dans le chapeau.


        • panpan 9 décembre 2011 20:37

          on va encore élucubrer sur des histoires de cul. Ca se vend bien !


          • CATP 9 décembre 2011 21:38

            un type qui ose usurper le nom de steevy est un inconscient, un imbécile ou une pute sans égard. Qu’il commence par changer de nom et on s’intéressera peut-être un jour à lui.

            A noter que l’auteur comme la plupart de ses confrères fait mine de ne pas saisir l’importance de cette homonymie qui saute pourtant aux yeux de tous et heurte le sens commun. Quelle triste époque de faux derches ! Qu’un type puisse se balader dans le monde des arts depuis des années avec le nom d’un des plus grands acteurs du monde accroché au paletot sans que ça ne gêne personne me donne envie de gerber


            • Lila K Juasugi 9 décembre 2011 23:27

              Lequel des 2 porte son vrai nom ?
              Le réalisateur : né Steve Rodney McQueen
              L’acteur : né Terence Steven McQueen 
               
              C’est vrai que le réalisateur aurait dû songer à prendre un pseudo pour éviter toute ambiguité. Je sais pas, un truc tout simple, un pseudo passe-partout : par exemple, Marlon Brando, ou James Dean, et pis voila, le problème d’homonymie était réglé en un clin d’oeil smiley 
               

            • Polyanna 10 décembre 2011 14:12

              On se calme... et on vérifie avant d’insulter les gens ! Le réalisateur de « Shame » n’a rien volé du tout, il s’appelle exactement : Steve Rodney Mc Queen et est anglais. C’est simplement un homonyme de l’acteur américain que vous connaissez, et qui s’appelait précisément : Terence Steven Mc Queen. Je ne vois pas pourquoi il devrait se débaptiser !


            • LOKERINO LOKERINO 11 décembre 2011 18:57

              CATP

              perdu une bonne occasion de se taire, on ne peut que vous retourner vos « compliments »

              pourriez au moins faire amende honorable..


            • Tuscany 9 décembre 2011 22:23

              Il doit être vraiment intéressant !
              by Tuscany


              • Christoff_M Christoff_M 10 décembre 2011 05:19

                Je connaissais Fassbinder je ne connais pas l’acteur Fassbender...

                ni ce réalisateur au nom similaire à l’acteur épique d’ Au Nom de la Loi (entre autres)...


                • Valerianne Valerianne 10 décembre 2011 09:06

                  Bonjour,

                   

                  J’aurais dû penser à mettre Steve McQueen II (comme le font la plupart des journalistes...). Il est déjà connu dans le milieu du cinéma (Caméra d’or au festival de Cannes pour « Hunger », où Michael Fassbender jouait aussi), mais j’imagine (et je constate) que certains ne connaissaient pas son existence.

                   

                  Après, c’est comme Francis Bacon (le peintre) qui a vécu après Francis Bacon (le philosophe)... Il n’allait pas changer son nom sous prétexte qu’une autre personne célèbre avait vécu avant lui !  smiley sans compter que McQueen, c’est comme Martin ou Durand en France, c’est trrrrrrès commun !  smiley


                  • Georges Yang 11 décembre 2011 01:20

                    Je viens de voir le film, déçu par rapport à la force de Hunger, véritable coup de poing dans la gueule
                    Shame est trop américain, le, sexe, c’est mal on se demande bien pourquoi, vision néo évangéliste !
                    Ce type réussit dans son boulot, a un bel appart, se tire de belles gonzesses, même s’il doit payer quelques fois
                    Ce qui est plus gênant, c’est sa relation avec sa sœur fusionnelle ou incestueuse, mais ça reste sa soeur, à la fin du film, elle est gentille, un peu con et un peu chiante
                    Le seul point négatif en fin de compte, c’est qu’il ne puisse pas bander avec sa collègue de bureau qui est pourtant bien mignonne, il a peur d’aimer
                    Le film n’est pas mauvais, mais laisse sur sa faim, pas assez glauque après Hunger
                    La scène avec le garçon de restaurant insistant et « pédagogue » est amusante, celle de fausse drague avant de se faire casser la gueule est un excellent second degré
                    En faire un bi sexuel ne correspond pas au personnage, pas ce genre de type dans un back room, serait plus crédible en partouze
                    Quant à l’allusion au cream pie sur son ordinateur, cela correspond à se branler sur une pizza ou une quiche avant de la mettre au four


                    • LOKERINO LOKERINO 11 décembre 2011 19:00

                      j’ai vu Shame , Jeudi dernier,

                      Film tres fort , souffrance de l’addict. ; excellemnt joué

                      J’ai comandé Hunger Les critiques semblent aussi bonnes 

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