Silje Nergaard, le plein d’émotion
Pour clore un chapitre ouvert en janvier dernier sur les délicieuses voix scandinaves, je ne pouvais faire l’impasse sur la charmante Silje Nergaard, une artiste norvégienne méconnue chez nous, et pourtant quel talent !
Silje Nergaard, c’est un peu le pendant européen de Norah Jones. Si cette dernière bénéficie d’une très large diffusion, aussi bien en radio qu’en télévision, Silje Nergaard est, quant à elle, étrangement absente de nos ondes et de nos lucarnes. Et pourtant, j’ose affirmer que cette fille a un petit quelque chose de plus que l’autre, une touche de sincérité, qui sait ?
De la même génération que Rigmor Gustafsson (1966), elle doit beaucoup à son environnement familial, avec un père guitariste et une mère chanteuse. Contrairement à ses consoeurs, Silje Nergaard s’est dérobée à ces fameuses écoles musicales publiques, préférant suivre sa propre route et son l’instinct.
Poussée au piano classique à l’âge de sept ans, elle est rapidement gagnée par l’ennui. Son désir le plus cher alors est de satisfaire son penchant pour la composition et le chant, et pour cela, il lui faut une toute autre leçon de piano. L’oreille étant déjà là, il ne lui restait qu’à trouver l’oiseau rare...
Adolescente, ses influences vont de Joni Mitchell à Al Jarreau en passant par Stevie Wonder. Assez vite, car douée pour la chose, elle se forge un petit répertoire de compositions personnelles, assez pour lui donner l’envie de se frotter à la petite scène.
A 19 ans, elle part pour Oslo où elle ne tarde pas à s’entourer des meilleurs musiciens locaux, sa route ayant même croisé celle de Jaco Pastorius. Une période fructueuse et créative où elle tente malgré tout de se trouver un producteur, sans succès.
Deux ans plus tard, elle décide de quitter Oslo pour Londres. Là, elle reprend son bâton de pèlerin, continuant de semer ses cassettes autour d’elle. Elle cible alors Pat Métheny avec l’une de ses compos d’alors.
Bonne pioche, puisque Pat Métheny, tombé sous le charme, l’introduit auprès de Richard Niles qui lui offre son premier label et album que Silje se chargera de promotionner auprès des disquaires.
Elle signe ensuite chez EMI deux autres albums dans un registre plus pop que jazz.
Quatre années plus tard, elle regagne Oslo..
Si la reprise de standards est souvent une excellente rampe de lancement pour une carrière de jazzeuse, l’album "Port Of Call", résolument plus jazz que les précédents, ne déroge pas à cette règle. Accompagnée par l’excellent pianiste Tord Gustavsen, dont le jeu tout en retenue contribue à mettre en valeur sa voix délicatement posée et sensuelle, Silje Nergaard fait une entrée remarquée dans le petit monde du jazz.
L’album "At First Light" qui suit achève de la consacrer aux yeux du public norvégien.
Depuis et jusqu’à son tout dernier album, "Darkness Out Of Blue", sorti en 2007, Silje s’emploie à signer les musiques de ses albums, ce qui la distingue de bon nombre de ses rivales actuelles.
Pour l’heure, l’artiste qui est aussi maman de deux enfants ne s’aventure guère hors de ses bases, se produisant là où elle a ses repères, c’est à dire en Europe du Nord et le plus souvent chez elle en Norvège.
Malheureusement, il semble bien que nous devions encore patienter avant de la voir pointer son nez sur une scène française.
En achevant cet article, je me prends à rêver que l’idée lui vienne de nous rendre une petite visite à Paris ou ailleurs…
D’ici là, pour ceux qui aiment, d’autres videos les attendent sur son site (en rubrique médias gallery), dont un joli duo avec Al Jarreau.
Bonne année à tous !...
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