Spotify : et si on réinventait la radio ?….
Jusqu’alors Spotify, numéro 1 mondial de la musique en ligne, proposait son catalogue de musique contre un abonnement mensuel. Son PDG Daniel Ek a annoncé mercredi dernier l’ouverture de son catalogue gratuitement, moyennant le passage de pubs et une lecture aléatoire des titres présélectionnés.
Désormais les utilisateurs de smartphones et de tablettes écouteront librement : artistes, albums, playlist sans avoir à payer 9,99 euros par mois pour le faire (en fait il s’agissait d’un forfait de 10 heures d’écoute gratuite par mois). En compensation, l’utilisateur devra écouter une publicité toutes les 3 ou 4 titres.
Yann Thébaut, directeur de Spotify pour la France et l’Europe du Sud, a précisé que cela ne pourrait excéder deux minutes de pub par heure d’écoute. L’accès aux titres ne pourra se faire qu’en mode aléatoire. Selon lui cela devrait suffire pour financer le coût de la bande passante et les droits d’auteurs…
Enfin pour « allécher » un peu plus le chaland, Spotify a annoncé, en exclusivité, la mise à disposition de l’ensemble de la discographie, très attendue, de Led Zeppelin.
C’est seulement en 2006, que les suèdois Daniel Ek et Martin Lorentzon ont créé la société Spotify. En 2012, elle revendiquait 24 millions d’utilisateurs dans le monde. Avec uniquement 6 millions d’abonnés payant, Spotify a affiché en 2012, 58,7 millions d’euros de perte nette avec un chiffre d’affaire de 434,7 millions d’euros.
Bref, après ce baroud d’honneur et son habillage médiatique, force est de constater que Spotify ne fait que réinventer la radio ! Et oui écouter de la musique, un peu n’importe où et surtout n’importe comment, avec de temps en temps de la pub… cela existe depuis bien longtemps… Est-ce là un bien piètre sursaut face à la menace annoncée d’Itunes radio ? Et surtout celle de Google avec Music pass, une offre de musique en streaming.
C’est donc bien un monde, à l’identique de celui des radios hertziennes, qui s’installe progressivement sur le web. Mais comme le fait remarquer l’Adami dans un communiqué publié ce jour : « là où sur une radio hertzienne, le partage des revenus entre producteurs et artistes est de 50/50, il est d'environ 88/12 (en hypothèse haute pour l'artiste !) sur les radios comme Spotify ou iTunesRadio. ».
Ce passage au numérique ne justifie en rien que la part producteur puisse ainsi progresser au détriment des seuls artistes.
Du coté des pouvoirs publics, on constate l’extinction de voix de la ministre de la culture, suite aux 80 recommandations du rapport Lescure… si ce n’est la commande d’un huitième rapport sur le sujet à Christian Phèline, sur justement ce « partage de la valeur ». Les conclusions sont attendus sous peu (début de semaine prochaine). Pour ce qui est des conclusions que pourra en faire Aurélie Filippetti, on est un peu circonspect… à quelques semaines des municipales… le silence peut être tout aussi assourdissant.
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