Stephen Binet, son portrait...
Fils d’une artiste peintre et d’un médecin angiologue, Stephen Binet assume son identité... Lorsqu’on s’avise de lui demander quel message il pourrait lancer en jouant sa musique, il se contente d’une seule et laconique réponse : « Aucun ! »... « Si j’ai un message a faire passer, il s’adresse à tout le monde », tient-il néanmoins à préciser clairement comme pour montrer que « quelles que soient nos origines, nous sommes tous des êtres humains ».
Tout comme sa mère, Fatima Binet-Ouakka[1], Stephen est un artiste accompli... Il considère haut et fort que « les origines n’ont jamais rendu difficile la pratique de l’Art ; le totalitarisme, la dictature, l’extrémisme : oui ! » ...
Mais, contrairement à sa mère, une artiste peintre plasticienne de grand talent, il évolue dans un autre genre artistique : la musique !...
« Bizarrement, j’ai eu envie de jouer du piano en écoutant deux amies jouer ensemble du violon. Elles avaient l’air de prendre beaucoup de plaisir », dit le jeune artiste pour expliquer comment, dès l’âge de 9 ans, il avait choisi le piano pour assouvir sa passion artistique... « En rentrant de l’école, j’ai soumis l’idée de faire de la musique à mes parents », nous raconte-t-il comme pour nous décrire la décision définitive prise par l’enfant qu’il fut.
Bien sûr, comme tout apprenti artiste, fût-il un enfant ou un adolescent, de surcroît bon élève, Stephen sera confronté à des remises en questions, des doutes..., dont sont victime beaucoup d’écoliers, de collégiens, de lycéens ou d’étudiants... Encouragé par sa mère et par son père, il travaillera, tel un élève studieux, en s’efforçant à être de plus en plus régulier dans ses études... « Mes parents m’ont poussé à chaque fois que j’étais sur le point d’abandonner », raconte-t-il pour expliquer le rôle bénéfique de sa mère et de son père dans ses choix personnels. « Durant l’adolescence, je commençais à jouer un peu de variété aux grands regrets de mon professeur du moment. Je crois que ce type de musique m’a aidé à ne pas lâcher », continue Stephen d’un ton passionné. « On ne peut pas jouer correctement du piano, si l’on ne se confronte pas à un jour ou l’autre au répertoire des grands maîtres. Tous les plus grands pianistes de jazz connaissent et maîtrisent le répertoire classique. C’est une impasse à ne pas faire », conseille le jeune artiste comme pour rassurer son professeur.
Stephen Binet suit une solide formation classique, tout en poursuivant ses recherches en musicologie à l’Université ‘’Paris IV - Sorbonne’’, ou il obtiendra, en 2005, son DEA de Musicologie, Option : « Psychologie et Didactique de la Musique ».
Il enseigne au Conservatoire de Massy, « Mais, ce n’est que pour un temps », tient-il à nous préciser.
« Mon parcours ne comporte aucun succès. Je n’ai remporté aucun concours international... Nous sommes des milliers de pianistes a posséder un premier prix de musique. Je suis très fier de ce prix ! Mais le talent ne tient pas à un simple diplôme. Seule la musique que l’on fait sur scène compte ! », Rappelle modestement l’artiste.
D’ailleurs, lorsqu’on lui parle de son site Internet personnel[2], Stephen Binet tient à nous préciser qu’il n’en n’est, ni le créateur, ni le propriétaire... « Il s’agit d’un blog[3] qui présente ce que j’aime, ceux que j’aime, des articles qui me plaisent, des cours de musicologie, des photos d’amis musiciens », commente-t-il pour nous inviter à aller le découvrir d’autant qu’il prévoit la publication de nouveaux articles sur le Jazz, la musicologie, la pédagogie...
Grâce aux improvisations d’un confrère de son père, pianiste à ses heures, Stephen découvrira tardivement le Jazz... Pour lui, ce sera comme une évidence : ce ‘’dingue’’ de musique ne pourra plus vivre sans ce courant musical qu’il commencera à pratiquer au Conservatoire d’Issy les Moulineaux, aux côtés du pianiste Ludovic de Preissac.
Après l’obtention de son Premier Prix de Piano Jazz, Stephen Binet, qui poursuit sa formation à l’EDIM et au Conservatoire de Bourg-la-Reine, a un but précis : décrocher le DEM de Jazz... Pour cela, il participe à différentes Masters classes (Nguyen Lê, Marc Copland, Ben Monder, Roscoe Mitchell, William Parker, Guillaume de Chassy), tout en suivant les cours de composition du pianiste compositeur Laurent Coq.
Musicien dans différentes formations (Trio, Tentet, Big Band), Stephen Binet est autant influencé par les grands représentants de l’instrument et du style (Bill Evans, Herbie Hancock, Wayne Shorter, etc...), que par les plus récentes mouvances outre-atlantique du Jazz. « On ne peut pas pratiquer le Jazz sans faire la connaissance des courants qui l’ont fabriqué », décrète-t-il avant de nous demander : « Existe-t-il des musiciens qui ne sont pas influencés ? ».
« Le Jazz est, selon certains aspects, à l’origine des courants que vous citez. Comment une telle musique n’aurait-elle pas un avenir ? », Continue d’un ton passionné ce mélomane averti et sensible, par ailleurs, professeur au Conservatoire de Palaiseau, lorsqu’on on ose lui demander « si le Jazz a beaucoup d’avenir face au Rap, à la Techno, à la Dance, au Rn’B... ».
N’est-il pas vrai que, tout comme l’écriture, la poésie, la musique est une peinture... en quelque sorte... auditive, qu’il suffit d’écouter avec beaucoup d’émotion pour être transportés dans des rêves, pour voir des images se dessiner dans sa tête ?...
Stephen pourra aisément répondre à cette question... Quoiqu’il en soit, Philippe Bonnefond à la contrebasse, Gabriel Richard au saxophone, et Nicolas Vrancken à la batterie, qui sont, en ‘’complices’’ et amis, les influents membres de son Groupe : le ‘’Stephen Binet Quartet’’, sauront, nous en sommes certains, faire vibrer tous ces fanas de Piano Jazz que nous sommes...
C’est ce qu’il a fait, à l’Espace le Scribe -l’Harmattan, en ce samedi 7 avril 2007.
Le ‘’Stephen Binet Quartet’’ sera en concert :
- Le 21 avril 2007 à 17 heures à l’Auditorium du Concervatoire Niedermeyer d’Issy les Moulineaux, dans le cadre de l’examen de piano jazz de Ludovic de Preissac.
- Le 22 juin 2007 à 20 heures au Festival de Musique de Villecresnes à Villecresnes dans le Val de Marne...
Bonnes soirées...
[1] Cf. Dominique Dutilloy :
- « Fatima Binet Ouakka : Une ‘’passerelle’’ engagée dans le dialogue artistique franco-marocain », in ‘’Maghrib Prestige’’, Edition n° 2 (août, septembre, octobre 2006) ;
- « Exposition : Fatima Binet au Press Club de Paris », in ‘’Maghrib Prestige’’, Edition n° 3 (décembre 2006, janvier, février 2007).
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