Surproduction et consommation
Il n’y a pas de société de consommation. Il n’y a qu’un système qui pousse à la consommation abusive et inutile en faisant croire à l’abondance. Or, une véritable société de consommation ne serait pas une société de surproduction dans laquelle certains produisent et d’autres consomment ce que les autres ont produit, mais une société de l’abondance réelle, où chacun pourrait consommer à sa guise ce qu’il a produit.
Société de Consommation – Abondance – Surproduction – Permaculture.
Surproduction et société de consommation.
Il n’y a pas de société de consommation.
Il n’y a pas de société de consommation. Il n’y a qu’un système qui pousse à la consommation abusive et inutile en faisant croire à l’abondance. Or, une véritable société de consommation ne serait pas une société de surproduction dans laquelle certains produisent et d’autres consomment ce que les autres ont produit, mais une société de l’abondance réelle, où chacun pourrait consommer à sa guise ce qu’il a produit. Cela, sans avoir à travailler des heures pour obtenir l’objet crée des centaines de fois pour d’autres que soi, qui eux ne l’ont jamais produit. Double aliénation, pour le producteur qui ne peut jouir du bien qu’il produit, pour le consommateur qui jouit d’un bien dont il n’est pas à l’origine. La dite « société de consommation » alors, pousse à l’avoir, seulement, pour cela il faut travailler et enchaîner les heures dans l’espoir d’acquérir ce bien « sacralisé par le fait même d’être produit ». En somme, comme le résumait parfaitement et très habilement Clouscard à qui je dois cette analyse (1), dans la dite « société de consommation », « tout est permis mais rien n’est possible ». C’est là la marque même du néocapitalisme. Une véritable société de consommation lutterait contre une surproduction propre aux crises capitalistes, pour l’émancipation du travailleur qui créerait davantage une société de l’être plutôt qu’une société de l’avoir du fait de l’abondance réelle.
En effet, la dite « société de consommation » actuelle n’offre pas l’abondance à chacun. Au contraire, elle crée des écarts sociaux toujours plus importants, permettant seulement à certaines classes de consommer certains produits, même alimentaires. Ce système nous fait croire que c’est par la surproduction que nous arriverons à l’abondance parce qu’à force de produire tel ou tel objet il devrait y en avoir pour tout le monde. Or, il faudrait pour cela que celui qui produit soit aussi celui qui consomme, ce qui est en partie vrai et ce qui explique que le système soit permissif avec le consommateur, qui doit toujours consommer et acheter davantage, mais répressif avec le producteur, qui doit toujours travailler plus et gagner moins, alors que pour une certaine catégorie de produits, le producteur et le consommateur sont les mêmes. Mais cela n’est malheureusement vrai que pour une partie de la production, qui tend de plus en plus à se réduire, le producteur n’ayant plus les moyens de consommer sa production et les consommateurs de cette production étant peu nombreux – c’est ce qui conduit aux crises de surproduction du capitalisme.
Promouvoir une réelle société de consommation où tout le monde pourrait consommer en fonction de ses besoins, c’est promouvoir le socialisme réel où il n’y aurait pas certaines classes qui consomment mais bien l’ensemble de la société et des Hommes qui consomment ce dont ils ont besoin. C’est d’ailleurs ce passage vers une réelle société de consommation qui permettra l’abondance qui est à l’origine de l’abolition des peurs, de la rareté et de la raréfaction et qui dans le même temps offre les possibilités d’une société tournée davantage vers l’être et non plus vers l’avoir, car les personnes et non les individus, se reconnaîtraient dans ce qu’il y a de premier et d’essentiel, à savoir l’être, et non dans la possession et l’avoir. L’abondance ne pousse donc pas à l’avoir mais permet de se recentrer sur l’essentiel. C’est d’ailleurs ce pourquoi les sociétés primaires et notamment amérindiennes vivaient dans une pleine société de l’être et non de l’avoir du fait d’une économie d’abondance (2).
Poussons plus loin la réflexion critique de Clouscard en tentant alors d’y apporter une solution. La dite « société de consommation » actuelle n’en est pas une et s’acharner à combattre la « société de consommation » comme le font bon nombre de demi-mondain, c’est être l’idiot utile parfait du capitalisme. Néanmoins, est-il possible de parvenir à cette société d’abondance, recentrée sur l’être ? Il semblerait que oui, cette solution s’appelle « permaculture » et permet une économie fondée sur les ressources. Ce n’est pas une économie qui puise les ressources mais qui se fonde alors sur celles déjà présentes en régénérant les sols et en recréant un écosystème viable dans le respect tout à la fois de l’environnement et des hommes. Cessons alors de condamner ce qui n’est en rien une société de consommation mais bien plus une société d’exploitation et d’aliénation. La critique ayant été faite, place désormais à la construction.
(1) Cf. Les métamorphoses de la lutte des classes, thèse 2- Michel Clouscard.
(2) Cf. Âge de pierre, âge d’abondance. Economie des sociétés primitives – Marshall Sahlins.
A Michel Clouscard, Dominique Pagani et Marc Boucher.
Loïc Chaigneau pour l’Affranchi – Presse © 2014
=> http://www.laffranchipresse.fr/education-populaire/2014/04/21/le-concept-de-philo
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