Tina Dico, la voix folk danoise
On sait que la Scandinavie abrite d’excellentes voix jazz, mais ce qu’on sait moins, c’est que ce n’est pas leur seul domaine réservé.
En catégorie pop-folk, il y Tina Dico, une fille à la voix tantôt enveloppante, tantôt haut perchée, qui pourrait s’être invitée discrètement chez vous via les ondes, vous arrachant un "mais qui est cette fille qui chante si merveilleusement ?"
Si vous êtes passé à côté, ce billet vous donne une nouvelle chance au grattage.

Connue en France pour être l’une des voix féminines du duo de Trip Hop down tempo Zéro 7, elle est aussi chez elle au Danemark, une artiste de premier plan, victorieuse notamment du Danish Grammy Award for Best Songwriter.
Une renommée qui pourtant peine à franchir nos frontières, tout comme d’autres splendides voix scandinaves, pour ne citer que la norvégienne Silje Neergard, et c’est à se demander pourquoi tant d’ostracisme à l’égard de ces filles du Nord.
Pour trouver les albums de ces deux là à la FNAC et même chez les disquaires les plus pointilleux, il faut se lever de bonne heure. Avec un peu de chance, vous pourrez découvrir une autre facette de Tina Dico en fouinant dans les bacs du côté de chez Claude Challe ou de Zero 7, en catégorie "electro trip hop" donc.
Un genre qui ne semble pourtant pas coller à son personnage, à en croire les influences dont l’artiste se prévaut. Car Tina Dico, c’est avant tout une folkeuse qui puise son inspiration chez des maîtres comme Léonard Cohen ou Bob Dylan.
Née en 1977 à Aarhus au Danemark, Tina Dico est presque de la balle, son papa ayant mis un point d’honneur à l’initier à la musique. Et pourtant, bien qu’ayant choisi d’étudier au Danish Royal College of Music et monté son propre groupe, Tina Dico n’avait nullement envisagé de faire une carrière de musicienne, et moins encore d’y réussir.
D’ailleurs, après ses études, c’est vers la télévision qu’elle se tourne, une brève incursion dans une série télévisée danoise, pour finalement revenir à la case musique.
A 23 ans, cette fille de tête décide de créer son propre label et, après un premier single réussi, elle enregistre son premier album, aux accents proches de l’univers de Joni Mitchell, comme en témoigne le titre "poetess’play".
Sa collaboration avec Zero 7 ne semble pas l’avoir détourné de sa propre démarche puisque trois autres albums personnels ont vu le jour depuis .
Tina compose elle-même paroles et musiques, des écrits introspectifs, poétiques, inspirés notamment par ses voyages et ses tournées solitaires aux quatre coins du monde.
L’amérique ne s’est pas fait prier qui lui a réservé un accueil chaleureux, tout comme Londres où elle a finalement élu domicile au début de l’année 2002.
A ses heures, la très blonde danoise aime aussi effeuiller Dostoeivski, de préférence dans la laverie automatique de son refuge londonien où elle bénéficie d’un bénéfique anonymat qui semble convenir à sa vraie nature.
Pour sa dernière livrée (count to ten), elle avait rejoint les studios et retrouvé pour l’occasion son compère Dennis Ahlgren, à Copenhague.
Un album qui puise aux sources du folk et qui dévoile aussi une nouvelle Tina, plus profonde, plus émotionnelle, sur des textes plus sombres qu’un timbre devenu plus grave souligne opportunément.
A Copenhague, on l’appelle Tina Dickow, de son vrai nom.
Tina Dico - Count To Ten - i-Tunes Festival 2008
http://www.youtube.com/watch?v=ZO0NY4cptjg
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