Transformers, la blague
Transformers, le film ou l’avènement d’une nouvelle ère...
Au commencement, il y a eu les adaptations de livres. Les profits abondèrent et Hollywood vu que c’était bon. Puis il y eu les adaptations de bande dessinée. Les comptes en banque se remplirent encore et Hollywood vit que c’était bon. Ensuite vint l’adaptation de jeu vidéo. Uwe Boll, prophète de la déchéance cinématographique post-an 2000 émergea, mais Hollywood vit que c’était bon quand même. Cet été, une nouvelle ère s’ouvre à nous (musique de 2001 A Space Odyssey qui commence en fond sonore). Une ère de progrès. Une ère de beauté. Voici venue l’adaptation de "jouets" ! (le « tintaaaaan » de 2001 résonne).
Hier soir (bon d’accord c’était la semaine dernière mais j’ai tardé a écrire...) je suis donc allé voir Transformers. Eh oui, j’habite New York, trop cool, je peux voir les films avant le reste de mes concitoyens sédentaires. J’entre dans la salle de cinéma, l’odeur douçâtre de beurre du pop corn et de fromage des nachos me saisit à la gorge. Aux US, le cinéma est sponsorisé par L’Union des cardiologues.
On s’habitue à l’odeur, comme on s’habitue à voir des parents emmener des bébés et autres gosses de 3 ans à n’importe quel film et n’importe quelle heure (y compris Hostel 2 a 22 h, ne cherchez pas a comprendre, c’est une autre culture...).
Voila l’ambiance : ça pue et c’est garantit qu’un môme va chialer. C’est ça d’aller au ciné dans les endroits pauvres des US comme Manhattan.
Pour finir mon préambule, j’étais conscient que c’est un film de Michael « J’écris mes scripts sur une nappe en papier dans un resto en soulignant les mots Special et Effects » Bay et que ce film est basé sur des jouets (qui n’arrivent pas à la cheville des mecanos d’ailleurs). Un clavier qwerty en valant deux, j’étais près à voir 144 minutes de combats entre robots à la sauce ILM en mettant mes fonctions cérébrales au niveau TF1.
Les lumières se tamisent, les bandes annonces arrivent. Les promesses de futures daubes se suivent comme celles des dons au Téléthon. Une seule belle surprise, la bande annonce du projet de J.J. Abrams qui est l’une des meilleures que j’ai pu voir depuis un moment.
Bref, les lumières s’éteignent finalement complètement. Le film commence. Une voix off raconte dans un ton qui se veut aussi sérieux qu’un prof de philo de prépa qu’un cube flottant dans le cosmos était la source de vie de la planète Cybertron (sic) et que... qu’importe au final. Le titre apparaît ensuite, ça y est on est parti, en voiture qui se transforme Simone.
Un plan sur un désert. Sous titre : Qatar, Middle East, Now. Donc c’est au Qatar. Et comme on suppose que vous êtes un crétin inculte, on vous rajoute Middle East. Mais oui tu sais Bob, le Moyen-Orient. Du sable, du pétrole, des civils habillés comme des pauvres qui parlent un langage inconnu et des chameaux !
On est dans une base militaire. Les militaires parlent, se racontent des inepties en one liners. Ils ont l’air super sympa et heureux, the US Marines want "you". Arrive le petit garçon local qui refile de l’eau aux soldats et parle un anglais parfait, sûrement appris au Wall Street Institute. Intrus détecté, explosions, one liners en pagaille, robots en CGI... La suite : état d’urgence, piratage informatique, robot action, secret d’Etat et blonde platine experte en informatique (super sic)... L’histoire finit par se focaliser sur un loser lycéen (l’acteur Shia LaBeouf, nominé pour l’oscar du nom de merde qui mérite un pseudo et qui va jouer le fils d’Indy dans « Indiana Jones et la quête des profits avant la retraite ») qui aimerait oublier l’onanisme en compagnie de la reine de promo, tout droit sortie de chez Hooter’s, grâce à sa nouvelle caisse. Mais là n’est pas l’important.
L’important c’est qu’on vous prend pour un con. Le studio anticipe clairement que vos fonctions cérébrales sont au niveau Entrevue. Et il vous balance un film qui n’a de film que le nom. C’est une grosse pub.
Wouha, ta Camaro c’est un robot trop cool. Alors on la filme comme un reportage de Turbo. Pareil pour ta GMC, ta XBox et autres produits de consommation. Un truc à faire apparaître des Tyler Darden partout dans le monde...
Les robots ont appris l’anglais « sur internet » donc parlent comme des no-life demeurés qui errent sur les forums et MySpace. Et ils nous enseignent même que sur Ebay on peut trouver des choses folles comme des cartes extraterrestres. Trop cool Ebay !
Le jeu d’acteur de sitcom ne permet pas de se concentrer sur autre chose que l’impression de se faire lobotomiser. Les clichés s’accumulent façon Michael Bay. Les blagues sont... pitoyables. On atteint un pic quand un robot pisse sur un agent du FBI. Sûrement un truc appris sur internet...
A la fin du film, la salle entière se poilait allégrement à chaque phrase (mention spéciale pour le super méchant qui émerge de 1 000 ans de coma version Cap’tain Iglo : « I am Megatron ! », ça va, il n’a pas perdu la mémoire au moins), preuve que tous les Etats-uniens ne sont pas des billes. Allez, une note positive : quelques effets spéciaux (oui, j’ai un faible pour les ralentis avec des explosions...)
Au final passez votre chemin, allez faire un barbecue, lisez Kafka, trouvez vous une copine moins chiante. Reprenez possession de vos vies.
PS : j’ai un clavier qwerty sans accent, je ne dois mon salut qu’au correcteur aurtohgrafyk. Ca n’excuse pas tout, je sais...
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