• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Un havre de sérénité

Un havre de sérénité

Bouricos

Quelque part dans les Landes, à distance de l'Océan et des touristes attirés par les rues piétonnes et marchandes, il est un lieu qui inspire à la fois la sérénité, la paix et une forme de spiritualité qui se passe aisément des souverains poncifs du dogme. Ici, tout est calme et presque si j'ose : volupté.

Nous sommes dans un airial. « Quésaco ? » me direz-vous et je me fais un devoir d'éclairer votre lanterne : « Un airial est un terrain couvert de pelouse et planté de quelques chênes ou de pins parasols, sur lequel se trouve une ou plusieurs habitations typiques des Landes de Gascogne ». On peut aussi affirmer que c'est un espace regroupant quelques fermes et leurs dépendances, réparties dans une clairière au sein du massif forestier. L’airial constitue une forme d’habitat caractéristique et demeure une composante majeure du paysage et du patrimoine culturel landais.

Vous quittez la route pour vous enfoncer dans les bois. Immédiatement le paysage change. Vous abandonnez les pins parasols pour retrouver les chênes, ces arbres centenaires qui vous prennent par la main pour renoncer aux prétentions d'une époque déraisonnable. Puis vous atteignez un espace enclos de manière purement symbolique pour marquer votre entrée dans ce domaine magnifique.

Des maisons landaises, dispersées de manière anarchique sur une vaste prairie que des sangliers goguenards ont eu l'indélicatesse de labourer. Mise à part cette faute de goût porcine, vous êtes immédiatement subjugués par le contraste avec le monde balnéaire que vous venez de quitter. Tout ici respire la tranquillité et une forme de quiétude qui immédiatement vous gagne.

Vous vous surprenez à parler doucement, à mieux regarder ce qui vous entoure, à prendre l'existence par un autre bout que ce qui constitue habituellement votre quotidien. Vous baguenaudez paisiblement d'une maison à l'autre, prenant le temps de regarder une exposition, de feuilleter des livres, de boire une boisson chaude ou de visiter la boutique.

De charmants bénévoles sont là, à votre service, non pas pour vous pousser à l'achat mais bien plus pour vous convier à partager ce don que l'histoire des occupations anciennes a offert en héritage aux visiteurs contemporains. Une chapelle d'une simplicité miraculeuse vous convie à entrer en communication avec ces moines qui reposent désormais dans ce petit cimetière de terre et de plantes, adossé à l'édifice.

Qui n'est pas touché par la magie de ces humbles sépultures s'est sans doute trompé de destination. Les autres, avec une immense émotion s'en retournent dans ce qui fut jadis leur lieu de culte pour y admirer une voûte fabuleuse et un décor d'un dépouillement extrême. Contraste saisissant du reste entre la magnificence de cette création contemporaine qu'il vous appartient d'admirer en levant les yeux et l'austérité des objets du culte.

De temps à autre, ce domaine ouvre ses portes à des conteuses qui entraînent les visiteurs de la Fontaine miraculeuse, à la petite rivière aux eaux ferrugineuses, de la lande à la forêt, de la prairie à la chapelle. C'est alors un parcours qui vous entraîne dans l'imaginaire, les histoires mirifiques qui ont toute leur place en un tel écrin.

À chacune de mes visites dans les Landes, je ne manque jamais de faire ici pèlerinage, non point pour communiquer avec une divinité quelconque mais plus sûrement pour entrer en communion avec une transcendance qui émane à la fois de la nature et de l'héritage légué par des gens simples. J'aimerais vous prendre par la main afin que vous aussi jouissiez de ce voyage intérieur qui rend meilleur ceux qui acceptent de se laisser pénétrer par la magie de Bouricos, ce patronyme qui renvoie aux marais voisins.


Moyenne des avis sur cet article :  4.78/5   (18 votes)




Réagissez à l'article

8 réactions à cet article    


  • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 27 octobre 09:58

    Bonjour,

     0 commentaire jusqu’ici.

     Je vais en ajouter un, parce que aujourd’hui, la sérénité dans les esprits n’existe plus.

     Ce n’est pas dans les églises que je vais la chercher. C’est en pleine nature, là où il n’y a personne et que, la tête et les jambes dans mon jogging, je prends mon petit carnet et commence à écrire quelques notes qui me serviront dans un article futur. Je n’écris jamais devant une feuille blanche. Je réunis tous les feuillets et quand j’ai fini d’écrire un billet, si je ne commence pas à sourire ou même rire, c’est que je l’ai raté. Je le déchire et je recommence.

     Mais pour faire cela, il faut avoir du courage et ne pas chercher à écrire un billet tous les jours. Pour moi, c’est impossible. Il faut beaucoup réfléchir remonter aux sources et descendre la rivière jusqu’à son embouchure.


    • C'est Nabum C’est Nabum 27 octobre 10:57

      @Réflexions du Miroir

      La petite chapelle n’est ici qu’un élément parmi d’autres dans cette airial de pleine nature
       Quant à vos reproches, ils me provoquent une vilaine blessure


    • Rincevent Rincevent 27 octobre 15:36

      @C’est Nabum

      Bonjour C’est Nabum

      Des maisons landaises, dispersées de manière anarchique. Ben non, il y avait une logique. Les dépendances étaient séparées de l’habitat principal pour une bonne raison : la crainte de l’incendie (déjà). Le four à pain, par exemple, n’était jamais dans la maison ni accolé, il était un risque majeur.

      Un bon condensé de cette époque, l’éco-musée de Marquèze : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marqu%C3%A8ze

      Côté ambiance, ce n’est pas Bouricos, c’est beaucoup plus touristique mais, en évitant juillet/août, ça reste sympa avec l’accès par train depuis la gare de Sabres, donc zéro voitures sur le site…


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 27 octobre 17:47

      @C’est Nabum
       Certains reproches créent provoquent toujours une blessure, mais elles sont à prendre en considération pour ne pas être dupe et entrer dans une zone de perte de vitesse. 
       Aujourd’hui, il faut trouver les liens entre le positif et le négatif pour s’en extraire des extrémismes qui n’attendent que vous pour vous avaler tout cru.. 


    • C'est Nabum C’est Nabum 27 octobre 18:25

      @Réflexions du Miroir

      Je comprends que la qualité ne soit pas toujours au rendez-vous dans un exercice quotidien
      Mais je n’intéresse personne ou si peu et je ne fais de mal à personne.


    • C'est Nabum C’est Nabum 27 octobre 18:27

      @Rincevent

      En effet il y a une volonté de ne pas se rapprocher
      Par contre, je n’ai pas vu une cohérence frappante dans les orientations respectives

      Mais je ne suis pas un spécialiste

      J’irai a musée de Marquèze


    • juluch juluch 31 octobre 12:46

      ca devait etre bien plaisant en effet..... smiley

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité