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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « Une belle fin » d’Uberto Pasolini. A voir absolument

« Une belle fin » d’Uberto Pasolini. A voir absolument

L’histoire :

John May est un vieux garçon passionné par son travail. Celui-ci consiste à retrouver les proches d’une personne décédée sans famille connue. Alors qu’on lui confie une affaire toute particulière, puisqu’il doit s'intéresser au cas de l’un de ses voisins qu’il neconnaissait pas, Billy Stoke, on lui apprend qu’il est licencié….

Uberto Pasolini, qui n’a rien à voir avec Pier Paolo, n’en est qu’à son second film en tant que réalisateur. C’est surtout comme producteur (Full Monty) qu’il a fait carrière depuis les années 90.

John May est un célibataire à la vie bien rangée. Il prend bien soin de regarder bien à droite et à gauche avant de traverser.Il est minutieux, voir maniaque, dans sa vie personnelle comme au travail, mais il est aussi bourré d’humanité.

Il choisit personnellement les musiques des obsèques des personnes décédés ou il se rend seul. Il s’inspire des objets et des photos retrouvés chez les défunts pour rédiger méticuleusement les éloges des disparus.

D’ailleurs les objets ont une place très importante dans le film, c’est grâce à leur présence que toutes ces personnes continuent de vivre.

On le voit jeter un dernier regard triste dans le lit défait d’une mamie décédée. Il sourit aux chiens. Il garde précieusement les photos des cas dont il s’est occupé depuis plus de 20 ans. Bref, John May est un petit bonhomme hors du temps, qui possède un regard bienveillant sur le monde, y compris (surtout) les morts.

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Outre la force du thème, on notera une réalisation sobre, toute en retenue, en accord parfait avec le personnage de John May. Le soin du détail, la qualité de la photographie, le jeu des acteurs, avec une mention spéciale pour Eddie Marsan, exceptionnel dans ce rôle de célibataire au grand cœur sont quelques unes des nombreuses qualités de ce film à l’ambiance si particulière. Ne pas oublier la musique, bien dans le ton du film.

De plus, sans en avoir l’air, il y a un véritable suspense dans ce film, ce qui fait qu’on ne s’ennuie pas une seconde, malgré un rythme volontairement nonchalant.

« Une belle fin » est un film original à bien des égards, il vous prend par la main et ne vous lâche plus pendant une heure et demie. Dans ce monde de plus en plus égoïste, il est terriblement bouleversant de voir ce petit homme solitaire qui semble masquer une infinie tristesse porter un regard si bienveillant sur les exclus de notre société.

Nous sommes comme hypnotisés par John May, par sa bouille si particulière, par son infinie délicatesse, par cette douce mélancolie qui semble l’habiter.

Ce film est à l’image de son héros, car il en est un, sûrement pas dans le sens ou on le voit habituellement, mais il en est bien un dans cette société ou l’indifférence règne.

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Oui, nous assistons avec « Une belle fin » à un summum d’humanité qui n’est pas loin de rappeler l’univers de Frank Capra. C’est tendre, pudique, modeste, sensible, délicat, tout cela accompagnée de cette petite touche d’humour noir bien anglais qui ne gâte rien.

Après avoir vu « Une belle fin », on ne peut s’empêcher de réfléchir sur la façon dont nous traitons nos anciens dans notre monde occidental, sur la façon dont nous excluons tous ceux qui ne sont plus « rentables », sur ceux qui sont seuls tout simplement.

Juste pour conclure, « Une belle fin » est un bon film, un très bon film, avec une fin d’une force inouïe. Préparez vos mouchoirs !

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2 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 22 avril 2015 13:39

    Bonjour, Fatizo.

    Je souscris totalement à cette critique. Comme je l’ai écrit hier, rarement la mort, la solitude et la décrépitude des humains n’ont été traités au cinéma avec autant de poésie et de tact. Ce film est superbe !

    Superbe et émouvant, en effet. Et pas seulement la fin : la scène des photos de l’album de Peter May est un petit bijou d’émotion.

    Je n’aurais pas dit que le rythme du film est « nonchalant » dans la mesure où ce mot suggère un héros indolent, voire mollasson. Je dirais plutôt que le rythme volontairement lent de ce film est à l’image de son héros méthodique, porté par une opiniâtreté tranquille.

    Excellent article. Dommage qu’un lecteur ait cru bon de le moinsser sans avoir expliqué ce qui lui déplaît dans ce film. Mais peut-être ne l’a-t-il même pas vu !


    • fatizo fatizo 22 avril 2015 17:52

      Bonjour Fergus,

      Il y a plusieurs « petits instants » dans ce film qui sont très émouvants, qui nous font avoir la larme à l’œil, ce passage avec l’album de photos en est la plus belle des illustrations. 
      Franchement, je trouve qu’il y a de bonnes critiques, mais je pense qu’elles sont en retrait par rapport à ce que nous apporte ce film.
      Peut-être un peu trop d’émotion pour eux, les critiques ont horreur de ça. Mais ce film est avant-tout une critique de notre époque.
      En ce qui concerne les moinssages, c’est vrai que j’ai du mal à les comprendre lorsqu’ils ne sont pas argumentés, surtout pour ce genre d’article.
      Pour la politique je peux le comprendre, mais là ?
      Ou alors c’est un fan smiley

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