Vinos sin fronteras, un tour du monde en quatre-vingts vignes
Lundi 15 janvier 2007, Géraldine et Nicolas sont partis de Barcelone pour un tour du monde d’un an. Leur projet, Vinos sin fronteras : le tour du monde en quatre-vingts vignes, est un voyage solidaire. Parcourir la planète à la découverte des vignobles du Nouveau Monde afin de collecter des bouteilles de vin qui seront vendues aux enchères à leur retour au profit d’Action contre la Faim... Souhaitons-leur une excellente vendange et une flopée de souvenirs inoubliables.
Ces deux jeunes Français ont donc décidé de « tout quitter » pendant une année : travail, appartement, amis, familles. C’est quelque chose de suffisamment rare en France pour le souligner. Ayant moi-même voyagé de la sorte, je trouve qu’il est frappant de croiser si peu de Français sur les routes des voyageurs au long cours, par rapport aux Suisses, Néerlandais ou Israéliens. Je crois que dans la société un peu morose, immobile, voire sclérosée dans laquelle nous évoluons, ce type d’expérience apporte un grand bol d’air, ouvre l’esprit et permet de prendre un peu de recul sur nos bouderies quotidiennes. Mais cette démarche semble à l’encontre de l’éducation « trouve un travail, mon fils, fais-toi une situation » bien de chez nous.
Vinos sin fronteras est nettement plus qu’une balade. C’est un réel voyage initiatique et un projet solidaire. Il mixe le rêve de découverte et l’envie d’aider les démunis.
Cette « quête viticole solidaire » sied parfaitement à ce milieu où les individus sont très majoritairement chaleureux, accueillants, passionnés et aussi variés et authentiques qu’il y a d’assemblages de cépages imaginables. Nos deux voyageurs vont faire des rencontres qu’ils n’oublieront pas, essayer de comprendre la culture d’un pays en dialoguant sincèrement avec des « locaux ». Nul doute qu’ils seront convaincants pour obtenir quelques bouteilles à chaque visite et que la cause juste d’Action contre la faim saura toucher les viticulteurs.
Au-delà de la crise réelle en France, largement commentée, le monde viticole des pays du Nouveau Monde regorge de dynamisme. Que l’on soit pour on contre la stratégie de marketing de ces producteurs (largement tirée du Champagne, ccella qui vise à vendre avant tout une marque et des produits par niveau de gamme), la qualité de ces vins croît à la vitesse d’un pied de vigne au soleil. Certains accusent l’uniformisation des productions et le vin « coca-cola ». Notons néanmoins que les grands investisseurs sont Français : LVMH, Pernod Ricard et certains grands châteaux bordelais sont partout sur la planète vin. Et beaucoup d’œnologues français partent à l’étranger pour avoir la chance de donner libre cours à leur créativité et de prendre des responsabilités ! Espérons que ces expériences puissent profiter à la viticulture française d’une manière ou d’une autre, sans avoir à renier ce qui en fait la force, en particulier l’exceptionnelle connaissance de ses terroirs. Car même si en quelques dizaines d’années, les Sauvignon blancs néozélandais sont devenus succulents, les siècles de crus ont donné aux vignerons français un avantage concurrentiel exceptionnel. A ne pas gâcher ...
Vinos sin fronteras est une nouvelle évolution de Vignes sans frontière, premier voyage du genre, et apporte son lot de nouveautés : un départ de Barcelone européanise le concept, une nouvelle cause humanitaire, de nouveaux pays... En capitalisant les deux voyages précédents, ils offrent un gage de réussite à ACF. Une bonne couverture médiatique ou blogosphérique serait un atout supplémentaire. Alors, bonne route, et bon vent... enfin, bon vin !
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