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« Vole, Eddie Vole ! » vers L’au-delà du dépassement de soi au Petit Montparnasse

Assister à la représentation de cet « envol » atypique à l’issue des jeux Olympiques & Paralympiques de Paris 2024, c’est aussi en quelque sorte tenter de replacer le sport de haut niveau dans un enjeu dédié qui ne soit pas exclusivement médiatique. 

 

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VOLE EDDIE, VOLE !
© Fabienne Rappeneau

 

D’abord parce que l’histoire d’Eddie est un narratif qui provient de la réalité vécue pour laquelle le personnage ayant inspiré la pièce a l’opportunité de s’exprimer en épilogue par un bref vidéo-commentaire distancié mais aussi parce l’on y apprend que la direction du CIO a, depuis cette aventure, réglementé l’accession aux candidatures de telle façon qu’une telle expérience athlétique ne soit, paradoxalement, plus réalisable.

Et pourtant qu’il est émouvant cet exploit contre la destinée tracée telle que le propose ce témoignage scénographique sur le ton d’une comédie plutôt farfelue mais surtout poétique. 

 

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VOLE EDDIE, VOLE !
© Fabienne Rappeneau

  

Ainsi Michael Eddie Edwards aura-t-il bataillé depuis ses 13 ans pour parvenir, plus d'une décennie plus tard en 1988, à se distinguer aux jeux Olympiques de Calgary (Canada) en étant le seul athlète britannique à participer à l’épreuve du tremplin à ski puisqu’aucun autre de ses condisciples n’était en mesure d’effectuer les performances minimales pour y être sélectionné.

Terminer alors le dernier au classement de tous les candidats internationaux aura même pu ajouter un surplus à sa gloire sportive selon la devise promulguée par le baron Pierre de Coubertin « L’essentiel n’est point de gagner mais bel et bien de participer ».

 

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VOLE EDDIE, VOLE !
© Fabienne Rappeneau

 

Quel magnifique exemple à la fois de persévérance dans l’effort et d’humilité dans l’émulation humaine ! 

La pièce nous permet d’observer tous les obstacles médicaux accidentels ou naturels, administratifs, financiers, psychologiques... qui se seront succédé au cours des entraînements d’Eddie sans que pour autant la lassitude ou le découragement parviennent à le dissuader dans son objectif de représenter son pays à ces jeux d’hiver.

« Je pense donc Je skie ! » ose d'ailleurs lui faire dire humouristiquement le dramaturge.

Mais auparavant il lui avait fallu trouver la discipline sportive dans laquelle il aurait pu se distinguer ; ce qui n’aura vraiment pas été aisé puisque doué d’un physique plutôt adipeux, peu performant et bigleux, il se trouva très rapidement exclu de tous les sports d’équipe l’amenant par la suite à s’assumer isolé et quelque peu démuni au sein des compétitions individuelles.

 

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VOLE EDDIE, VOLE !
© Fabienne Rappeneau

  

C’est cependant un camarade de jeunesse intuitif mais relativement avisé qui lui fera office de coach au fil des années de progression mâtinées de reculades spectaculaires alors que focalisé, une fois pour toutes, sur cette idée fixe des Jeux Olympiques à la suite de son visionnage d’un reportage télévisé, Eddie s’accrochait à son rêve dont rien ni personne ne pouvait lui faire dévier du moindre renoncement.

A commencer par sa famille et surtout son père ayant décidé de le chasser du foyer car il lui paraissait rationnel que son fils poursuive la profession de plâtrier offerte par transmission héréditaire ; personne donc ne parvint à infléchir l’ambition d’Eddie contractée à la pré-adolescence bien que jugée utopique par tous.

 

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VOLE EDDIE, VOLE !
© Theothea.com

 

Ayant trouvé ce créneau du tremplin à ski déserté par les anglais, l’excitation était à son comble car il allait pouvoir, à force d’obstination, en étant sélectionné aux JO être le seul représentant de sa nation et devenir, de fait, une légende aux yeux de ses concitoyens sous le surnom de « Eddie L’Aigle ».

Sur les planches du Petit Montparnasse, trois comédiens, dont l’auteur Léonard Prain & la metteuse en scène Sophie Accard se démutiplient dans une vingtaine de rôles alors que Benjamin Lhommas, tout en recherchant la ressemblance physique, se concentre sur son incarnation du héros Olympique faisant lien sensible avec le Paralympisme.

 

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VOLE EDDIE, VOLE !
© Theothea.com

 

A l’instar des paroles de la chanson de Michel Sardou, « Mes chers parents je pars... je ne m’enfuis pas je vole, comprenez bien je vole... » Eddie monte tout là-haut au sommet de son tremplin de 90 mètres prêt à la descente vertigineuse et à son envol sous les acclamations enthousiastes des spectateurs... en totale fusion identitaire avec le dépassement de soi.

  

photos 1 à 4 © Fabienne Rappeneau
photos 5 à 7 © Theothea.com

  
VOLE EDDIE, VOLE ! - ***. Theothea.com - de Léonard Prain - mise en scène Sophie Accard - avec Benjamin Lhommas, Sophie Accard & Léonard Prain - Théâtre du Petit Montparnasse

 

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VOLE EDDIE, VOLE !
© Theothea.com

 


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