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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Water Makes Money : au nom de quelle vérité ?

Water Makes Money : au nom de quelle vérité ?

Fort de la poussée des mouvements altermondialistes et d’une plus grande mobilisation de la société civile, le cinéma documentaire engagé connaît un net regain d’intérêt.

Mais en s’érigeant comme détenteur de la vérité, n’est-il pas à son tour en train d’imposer un modèle de pensée, une idéologie contestataire, une vision sans nuances qui escamote la complexité des enjeux ? 

Le dernier exemple de ce risque de dérive est le documentaire réalisé par deux réalisateurs allemands, « Water Makes Money », diffusé le 22 mars sur Arte.

Ce film, qui, pour exister comme pour prouver sa raison d'être, a nécessité une véritable opération commando : soutenus par des dizaines d’organisations altermondialistes internationales et européennes, Attac entre autres, il a fait l’objet d’une campagne basée sur le modèle des réseaux sociaux invitant le plus d’internautes possibles à participer à son financement et à sa diffusion.

Sous-couvert de dénoncer ce qu’il nomme « la privatisation de l’eau », c'est-à-dire la gestion du cycle complet de l’eau - exploitation, traitement, distribution - par une industrie dédiée, ce documentaire, s’inscrit dans un courant qui peut facilement tomber sur les nerfs : porté par d'évidents bons sentiments et qui présente une vision manichéenne d'une réalité que l’on peut supposer complexe.

Et le secteur de l’eau en est une au moment où il est nécessaire d’aborder « les vrais problèmes », c’est-à-dire les pénuries et les pollutions qui touchent de plus en plus de pays, faisant de la mortalité et des maladies hydriques, les principaux enjeux de développement et de croissance du 21ème siècle.

A travers cet exemple, on peut se demander si l’économie et même la réalité sont solubles dans ce cinéma-vérité (ou ce qui en tient lieu) ? Car l’entrée de ce type de documentaire dans le champ de l’économie est problématique : fabriquer du documentaire comme de la fiction, rechercher l’effet-choc pour atteindre un niveau de « pensée unique ».


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6 réactions à cet article    


  • Fabienm 30 mars 2011 14:55

    Hello, article un peu court comme on dit.
    ceci dit je rebondis sur « Water makes money ». Les questions de fond sont légitimes, par contre le traitement du sujet est tout à fait caricatural, avec des énormités dans le reportage qui montrent que les journalistes ne connaissent rien à la délégation de service public.
    Par exemple, un moment on voit une canalisation fuire, et un zozo explique que le délégataire ne répare pas la fuite, parceque de toute manière l’eau est facturée, ce qui est bien entendu complètement faux, puisque c’est bien au compteur du consommateur qu’est calculée la consommation facturée (donc après la fuite), et non pas à la sortie de l’usine. J’ai noté pas mal d’approximations, et une approche volontairement « spectaculaire » (notamment sur la partie comptable totalement incomprise par le malheureux journaliste).
    Comme d’habitude, un sujet grave et sérieux, avec de vrais enjeux de société, traité de manière débile pour être compris par la ménagère.


    • Leo Le Sage 30 mars 2011 18:46

      "Comme d’habitude, un sujet grave et sérieux, avec de vrais enjeux de société, traité de manière débile pour être compris par la ménagère"
      Et nous sommes en droit de nous demander si la ménagère a bien compris.
      Il me semble que certaines ont compris qu’il y a eu des abus liés à la privatisation de l’eau...
      Mais je me demande s’il elles ont compris les autres problèmes...


    • TSS 31 mars 2011 10:27

      Par exemple, un moment on voit une canalisation fuire, et un zozo explique que le délégataire ne répare pas la fuite, parceque de toute manière l’eau est facturée, ce qui est bien entendu complètement faux,

      Sur la facture ,nous payons une taxe pour entretien du réseau ,qui n’est pas fait ! donc nous payons bien les fuites... !!


    • Fabienm 31 mars 2011 10:55

      Bien entendu que l’entretien est fait puisqu’il y a des pénalités par rapport au rendement de réseau dans tous les contrats. De plus, l’eau fuyant dans les canas vient en moins dans les comptes du délégataire puisqu’elle est « produite » (assainie) mais non facturée.
      Donc, c’est bien un mensonge énorme à destination des gogos.
      Le pire c’est qu’il y avait pleins de trucs plus intéressants à dire sur la gestion privée de l’eau sans se tirer une balle dans le pied.


    • guizon 30 mars 2011 16:51

      BONJOUR

      ce genre d’article me fait penser à la réponse d’un membre d’une des organisations concernées par les critiques.

      Les chiffres sont là, il est indéniable qu’entre une colectivité qui n’a pas d’interet sur le chiffre d’affaire rien ne l’amène à faire du volume et donc consommer.

      Alors on peut me demontrer en quelques lignes baclées que ce ’est qu’une abominable machination d’alter mondialiste, ils ont raison !!!!!

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