Zep : Ce que nous sommes
Si nous vous citons Zep, que répondez-vous ? Titeuf, bien sûr.
Titeuf est la superstar de la bande dessinée avec plus de 20 millions d’albums. Depuis une dizaine d’années, Zep a pris l’habitude d’alterner un ouvrage de Titeuf avec un tome plus sérieux. Il a commencé par Une histoire d’hommes en 2013, suivie par Un Bruit étrange et beau et The End. À chaque fois, il utilise une mise en couleurs très particulière.
Son nouveau livre, Ce que nous sommes, s’inspire de ses échanges avec Pierre Magistretti, professeur en neurosciences à l’Université de Lausanne. Son récit parle d’intelligence augmentée et d’imagination artificielle.
L’anecdote se déroule en 2113. Le lecteur suit l’aventure de Constan équipé d’un implant. Il lui permet d’avoir un second cerveau numérique connecté à un grand centre appelé Data Brain.
À l’aide de ce cerveau, il est capable d’ajouter des packs. En quelques minutes, il apprend une dizaine de langues. De même qu’il est en mesure de charger l’encyclopédie intégrale avec laquelle il connaîtra l’ensemble de l’histoire de l’humanité. Il peut nager avec des baleines, il peut se faire attaquer par un requin grâce à cette avancée scientifique. Il lui est envisageable de changer d’apparence physique et d’assouvir ses phantasmes sexuels.
Mais un soir, après une réception agitée, il subit une offensive informatique. Son esprit se met à boguer. N’ayant plus la possibilité de rejoindre le data center, il se retrouve en forêt. Après avoir perdu la mémoire, il est accueilli par Hazel. Elle vit en marge de la société. Constant a malheureusement paumé son cerveau connecté. Sans celui-ci, il ne se rappelle de rien. Il ne connaît plus d’où il vient, il ne sait plus comment il se nomme. Il a égaré tous ses souvenirs.
Par ce récit, Zep veut nous présenter les dérives possibles de l’intelligence augmentée, de la neuroscience.
Dans cette narration, Constant va devoir déterrer le potentiel de son vrai cerveau, son cerveau humain. Hazel va lui réapprendre à lire, lui faire découvrir de vraies émotions. Il réapprend à avoir des interactions avec les humains. Il redécouvre la nourriture qu’il ne connaissait pas. Ses repas étaient constitués de simples pilules qui simulaient les goûts.
Ce récit nous parle aussi des classes sociales, ce cerveau est réservé à des personnalités fortunées. Ces intelligences augmentées consomment 95 pour cent de l’énergie de la planète. Ceux qui sont en marge, vivent dans la forêt et doivent se débrouiller avec ce qu’ils y trouvent.
Cet un album très réussi au niveau des dessins, des couleurs, de la psychologie des personnalités.
Mais le lecteur peut rester sur sa faim ! Laissez-nous vos impressions en commentaires.
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