Le fils de Lino Sabbadin, assassiné par Cesare Battisti, répond aux Identitaires Le 01 Avril 2004
Le concert unanime de lamentations que donne depuis quelques semaines la gauche intello-médiatique au profit de l’assassin communiste Cerare Battisti rend difficilement audible la voix des proches de ses victimes. Celles-ci font tâche dans le paysage. Elles dérangent. Elles ne cadrent pas avec la belle histoire du révolutionnaire devenu écrivain qu’aiment tant à se raconter Bernard Delanoë et ses amis.
Il y a vingt-cinq ans, Lino Sabbadin, était assassiné dans sa boucherie de Caltana, près de Venise. Son crime ? Avoir osé s’opposer, deux mois auparavant, à une « expropriation prolétarienne » (en bon français, une attaque à main armée) menée par Cesare Battisti et ses complices du groupuscule « Prolétaires Armés pour le Communisme ». Le fils de la victime, Adriano, alors âgé de 17 ans, a assisté au drame. Il a vu son père s’effondrer sous ses yeux. Il a bien voulu nous accorder cet entretien.
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1/ Que s’est-il passé le 16 février 1979 ? Peu de temps auparavant mon père avait subi dans sa boucherie une attaque à main armée au cours de laquelle il avait blessé l’un des agresseurs. Celui-ci est décédé quelques temps plus tard. Les assassins de mon père sont revenus pour venger leur complice.
2/ Battisti a toujours nié en bloc les assassinats pour lesquels il a été condamné. Qu’en pensez-vous ? Ce n’est pas nous qui l’avons condamné. C’est un tribunal qui a reconnu sa culpabilité.
3/ Que pensez-vous de sa libération ? Pour moi la libération de Battisti a été un coup de poing dans l’estomac. C’est un affront. C’est une honte ! Battisti est un assassin. Si je commets quelque chose de mal, je dois payer moi-même. Lui aussi doit payer pour ce qu’il a fait.
4/ Que pensez-vous du soutien de la gauche française qui a fait de Battisti un héros ? Moi je ne fais pas de politique. Je dis seulement que c’est un tribunal qui l’a condamné. Pour moi ce soutien est une erreur. Peut-être qu’en France on n’a pas compris ce qu’a fait Battisti. Quand une personne a quatre meurtres sur la conscience, elle ne peut pas être un héros. Si la gauche française en fait un héros, alors la gauche française devrait endurer ce que nous avons enduré.
5/ Qu’aimeriez-vous dire à ceux qui le soutiennent, en particulier à Bertrand Delanoë, le maire de Paris, qui a placé Battisti « sous la protection de la ville » ? C’est une honte ! Moi je leur dis que nous sommes choqués, outrés par ce comportement. ceux qui le soutiennent devraient endurer ce qu’a enduré notre famille, et alors ils se rendraient compte de ce qu’il s’est passé. Notre calvaire se s’est pas limité à la mort de notre père mais a continué bien après.