2024, le compostage obligatoire : ou quand l’homme créa les mouches
An 2024 après J.-C. : quand l'homme créa les mouches…
- Lombricomposteur avec des mouches - photo personnelle de Marie-christine Dubust
En 1650, M. Jourdain, Le Bourgeois gentilhomme de Molière, prenait conscience qu’il faisait de la prose sans le savoir : « Par ma foi ! Il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j’en susse rien et je vous suis le plus obligé du monde de m’avoir appris cela » (Acte 2, Scène 4).
Le M. Jourdain de 2024 sait-il, que cela fait aussi plus de quarante ans qu’il composte sans le savoir et sans broncher ?
Oui mais… Un composteur peut en cacher un autre
À l’heure où la SNCF vient de retirer ses composteurs de toutes les gares (2023), c’est le Gouvernement qui réussit le tour de magie de nous en glisser un dans chaque foyer. Formidable idée ! Seul un génie pouvait y penser !
Il est aisé de comprendre que pour la SNCF et son e-billet, le maintien et l’entretien des bornes de compostage reviennent dorénavant plus cher que la fraude éventuelle des rares passagers munis de billets papier ; d’où leur inévitable disparition.
C'est maintenant clair. M. Jourdain compostait depuis les années 80, pour valider son droit au voyage ! C'en est désormais fini pour la balade, la République prend le relais des chemins de fer, le wagon est remplacé par le bac à compost. C’est voté, la loi impose à l’homme de composter directement de chez lui. L’enjeu est important, il en va de la sauvegarde de la planète.
L’homme, né de l’humus
Quant à la finalité du compostage, il n’y a pas de secret : c’est l’humus
Au VIIᵉ siècle, l’évêque Isidore de Séville écrit « L’homme est appelé homo parce qu’il est né de la terre, humus ».
Désignant la terre végétale, ce nom masculin a disparu du langage courant pendant des siècles. L’Académie française l’a placé pour la première fois, dans la sixième édition de son dictionnaire, en 1835. Judicieuse idée venant de nos immortels. En 2024, ce mot de cinq lettres nous aurait fait défaut. Autant de lettres que celui de Cambronne, étonnant non pour une composition finalement presque identique ! Sans sa réintroduction, M. Jourdain, notre naïf contribuable, ne pourrait même pas imaginer qu’il est devenu, par la loi du 10 février 2020 : créateur d’humus… et par conséquent, créateur d’homme ! Notons le tour de passe-passe intellectuel.
Qui dit créateur d’homme pense fatalement à dieu
Voilà ainsi notre gentil monsieur Tout-le-monde élevé au rang divin. Et une fois encore, comme le soulignait Molière, sans le savoir ! Quelle incroyable aventure nous réserve 2024 autour d’un simple bac à compost ?
Un peu de coquilles d'œufs, des trognons de pommes, des peaux de bananes, des os de poulet… Un petit abracadabra (pour le décorum)… Et hop, c’est fait, la grande épopée mystique de l’homme sur ce monde se verrait-elle ainsi transcendée ? Allons, ce point de vue serait-il bien raisonnable ?
Bien entendu, aucun « homme nouveau » ne sortira de cette mixture décomposée, qui plus est, organisée par une république. Outre le fait que moins de gaspillage est très positif pour nous et la planète, gageons que notre M. Jourdain du compostage n’aura que favorisé la naissance de mouches tout au plus.
Des questions légitimes se posent dorénavant : la France aurait-elle quelque intérêt à rendre le compostage obligatoire ? Peut-être un énorme stock de tapettes à diptères à fourguer ?
Article rédigé par Marie-Christine Dubust
Tri à la source des biodéchets : il devient obligatoire à partir du 1er janvier 2024
21 réactions à cet article
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Sans doute faut-il rappeler que le compostage est une combustion (-70°) donc un problème au vue des objectifs et pas une solution, comme tout ce que les écolos attardés (attention pléonasme) essaient de nous refiler pour faire durer un système de merde au-delà du raisonnable.
Tant que les suffrageux n’auront pas compris de quel bord est cette engeance...
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Dans les 1000 cités de non droit ça va composter grave, hahahaha ......
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Sur les réseaux, parfois, des cons postent...d’autres, plus prudents, se contentent de moinsser un article ou un commentaire . Pas vu, pas pris...
Sinon, pour le compostage obligatoire (interdit d’interdire, qu’il disait, l’autre bouffon...), là encore, ça va créer plein d’emplois de k̶a̶p̶o̶s̶ ̶d̶é̶l̶a̶t̶e̶u̶r̶s̶ préposés à la vérification du respect des lois (financés sur notre dos, bien entendu, c’est pas B. Arnaud qui va passer à la caisse)...et également des v̶o̶l̶s̶ ̶e̶t̶ ̶e̶x̶t̶o̶r̶s̶i̶o̶n̶s̶ amendes raisonnables aux récalcitrants...
Vite, les o.n.g. envoyez-nous plus de migrants...
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Je balance tout aux poules. En deux temps trois mouvements reste rien ou presque.
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@sylviadandrieux
En outre, on peut ensuite les rôtir ... -
@JPCiron
Malheureux !! ce sont des poules sauvages qui n’ont ni dieu ni maître.
Par charité chrétienne et aujourd’hui par obligation je préfère les nourrir que d’encombrer ma poubelle. -
Vive le compostage en appartement !
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@Seth
Bonne idée, en plus ça tient chaud l’hiver ! -
@pasglop
Mais en été, le fumet -
@sylviadandrieux
Voui mais si vous utilisez des vers pour accélérer le processus, vous avez en plus les protéines pas chères.
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@Seth
J’ai la chance d’avoir un jardin des poules qui viennent jusque sur la terrasse réclamer leur dû tous les jours. Donc pas de composteur à vers chez moi. -
L’abeille butine le pollen la mouche la merde ....
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Le con tribuable va avoir son con posteur .....
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A éviter de mettre dans votre compost
viande, poisson (os, arêtes ne se décomposent pas) pour éviter d’attirer rongeurs et mouches
pain et autres viennoiseries pour éviter rats ou autres muridés
les fruits à coques (coquilles de noix, noisettes, amande) trop longues à se décomposer, les noyaux (avocat, pêche, cerise, il ne se décomposent pas
les coquillages (huitres, moules, palourdes...) elles resteront intactes
orange, citron clémentine, les peaux d’agrumes sont très longues à se décomposer
les branches de rosiers, les ronces, à moins de les broyer très finement
les excréments de chiens, de chat
les mégots
les matières grasses (beurre, huiles)
les sacs biodégradables leur dégradation n’est pas garantie
donc à part quelques épluchures, herbes, feuilles mortes, quoi d’autres dans le compost ?
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@njama
On pourrait composter les vœux présidentiels ....
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@njama
’’donc à part quelques épluchures, herbes, feuilles mortes, quoi d’autres dans le compost ?’’
Et encore faut-il éviter de mettre dans le compost des feuilles de fruitiers, qui peuvent porter la maladie qui se transmettra par le compost utilisé comme paillage ou engrais. Eviter aussi d’y mettre des mauvaises herbes et graminées qui se reproduiront.
On peut y mettre le marc de café, la cendre refroidie de la cheminée, voire en complément du papier déchiré en petit morceau (même le papier journal car désormais les encres ne sont pas toxiques) ou même certains cartons fortement mouillés...composter au fond du jardin (en tas ou en bac) c’est cool, mais dans un appartement, beurk !
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@Eric F
Encore faut-il avoir un jardin... de nombreuses communes et règlements de copropriété, de lotissements, interdisent que l’on brûle des feuilles mortes, ou des brindilles d’élagages qui ne sont que difficilement biodégradables...Je me demande bien comment les populations urbaines feront... ?
rejet de toutes les matières organiques indistinctement — toutes les graisses ne sont pas souhaitables et peu dégradables — dans le composteur de leur quartier (?) ou est-ce qu’elles mettront tout dans les sacs (ou poubelles) de déchets incinérables, ce qui est la solution de facilité qui vient à l’esprit, à peu près invérifiable sauf à ouvrir les sacs de façons aléatoires ce que les éboueurs ne feront pas, non identifiables... (?)
ça promet un bon pataquès cette histoire d’escrolos... -
Si seulement on pouvait composter le Macron, mais dans ce cas le compost ainsi obtenu ferait crever même les cailloux ....
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Les mouches autour de composteur et les cancrelas a l’Elysée ....
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Voilà un article plein d’esprit sur un sujet écologico-théologique, l’auteure est une fine mouche.
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Des conseils pratiques ici : https://reporterre.net/En-appartement-comment-trier-ses-biodechets-sans-se-decourager
Le compost a certes cet inconvénient, heureusement très localisé. Mais il a surtout des atouts : notre balance commerciale extérieure accuse un déficit historique et il est dommage d’importer du gaz qui coûte de plus en plus cher, pour incinérer ces déchets constitués en majeure partie d’eau ! Les bactéries transforment ces déchets en excellent engrais naturel, sans nécessiter ni usine, ni traitement chimique. À domicile, utilisez un pot fermant hermétiquement pour accumuler vos déchets végétaux sans produire d’odeur ni attirer les insectes. Au bout de quelques jours, ouvrez un autre pot. Et dans le composteur lui-même, l’odeur est agréable (sous-bois) dès lors qu’on y ajoute des déchets du jardin.
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