Âmes rigides : s’abstenir
J’aurais souhaité vous conter une fort puissante histoire, un fait historique qui décorne, qui a fait le tour du monde mais laisse béat baba, enfin la plus belle histoire de vie de ce siècle qui commence. Malheureusement, moins d’un an après, elle était déjà dévoyée par la rumeur, salie par ce qu’on en dit, complètement incomprise et bassement jugée par le plus grand nombre.

A la base, un jeune népalais, quittant sa famille après des études de moine, pour remplir personnellement, une mission d’ordre planétaire, voire universelle, enfin essentielle. En effet, ayant compris la vie de Bouddha, qui était un homme, il entreprit de marcher sur ses traces. Convaincu des sagesses des anciens, il entreprit un exercice de méditation que l’on peut qualifier à ce niveau, de transcendantale. C’est à dire, pour les profanes, cultiver une spiritualité au point d’échapper aux contraintes du corps. Faire abstraction de son corps terrestre pour une vie spirituelle de haute volée. Le corps, un simple outil dont l’esprit est le moteur et l’âme, le chauffeur. Ils doivent savoir, eux qui assimilent leur naissance à des milliards d’années, qui pratiquent cette vie comme une étape dans les réincarnations, que seul l’esprit renait après la vie du corps, et consacrent celle-ci donc à leur esprit, en préservent en premier, leur conscience. A sa demande, je l’appellerai « le Méditant », car, dérangé dans sa recherche, il a parlé trois fois. La première pour dire qu’il ne fallait pas manger de viande.
En effet, je ne parle pas en son nom, mais fais part de ma conscience, si le végétal est tributaire du minéral pour vivre, ( et de l’animal pour les confidentielles plantes carnivores ), si l’animal, dont l’homme descend, est tributaire du végétal pour vivre, la première conclusion du Méditant, fut d’annoncer que manger de la viande pouvait constituer la première trahison de l’homme envers la nature, et envers sa nature. En effet, le singe, et son cousin le lémurien dont nous descendons, s’est isolé de la race des prédateurs en montant aux arbres, et donc a appris à se nourrir de végétaux et de miel.
La troisième, pour dire qu’il se moquait de ce qu’on pouvait dire de lui, qu’il n’était ni Bouddha, ni Dieu, mais juste un méditant. Appelez moi le Méditant, a-t-il dit, en réponse à ce dont lui relatait son oncle, le seul à l’approcher. Ainsi, avant même qu’il ait parlé, exprimé le fruit de ses premières conclusions, il dût déjà faire face à la rumeur qui le nommait « Fils de Dieu » ou Bouddha...je vous passe toutes les dérives que tous les ponce Pilate ont déjà fomentés, que vous pouvez trouver sur le net et que bien d’autres illuminés inventent à son sujet. Ce qui étonne le plus les badauds, subjugue les conducteurs de 4x4 qui vont de restaurants en restaurants, et d’affaires en affaires, c’est : Comment peut-il ne pas manger ni boire ?
L’expérience de ces courageux combattants Tchadiens peut nous mettre sur la voie. Pour leur entrainement, ils étaient largués en plein désert, à cinq cent kilomètres de leur base, avec une boussole, un régime de six bananes et un litre d’eau...et rentraient en six jours. C’est un groupillon d’entre eux, dans quelques Toyotas qui ont en une nuit d’approche, mis en déroute toute l’armée Libyenne hors de leur plus grande base en feu au Tchad. La technique, la science préférai-je dire, l’ascèse. L’ascèse, on la pratique dès son enfance quand sa maman a la bonne idée de mettre dans notre poche, au petit matin, deux carrés de chocolat entre deux tranches de pain d’épice. C’est peu, mais si bon si l’on sait faire durer le plaisir et le transcender. En effet, avec un seul demi carré de chocolat, savamment collé sur le palais, on peut le garder jusqu’à la fin d’un cours d’une heure. Le temps fait oublier le chocolat dont on ne perçoit plus la présence physique, et une partie du cours, dois-je en convenir, mais révèle juste le plaisir qu’il dispense, qu’il répand. Le plaisir n’est plus matériel, mais subtilement spirituel et surtout, beaucoup plus long. Son intensité est inversement proportionnelle a sa quantité, et tout à fait relatif à sa qualité. On peut prendre infiniment plus de plaisir avec un demi carré de chocolat noir, un quart de tranche de pain d’épice bio, qu’avec trois barres chocolatées marron. La première n’apporte, si elle est avalée en dix secondes qu’un court plaisir jusqu’à l’envie de la seconde. La seconde donne presque immédiatement envie d’avaler sur le champs la troisième...et après, ce n’est qu’une longue étape de frustration qui dure, dure, dur dur...
Nos sénateurs, qui vont d’étoiles en étoiles...Michelin, bien sûr, savent, pour certains se contenter d’une fine tranche de foie gras poëlée par Bocuse, à soixante dix euros, et reprendre la route jusqu’à Saulieu, le plus haut col du Morvan, chez feu Bernard Loiseau. Mais la réputation de Saulieu ne tient pas qu’à Bernard puisqu’elle date de la traction à cheval et du col. En effet, Saulieu est à mi chemin entre Paris et Lyon, ce qui explique en partie la renommée, et en haut du col, il était normal de faire souffler les chevaux. Et Bocuse, sur les bords de la Sâone, à l’entrée de Lyon, de quoi se reconstituer avant de se présenter en ville. N’en déplaise à nos Sénateurs, à part, c’est vrai, Jean François Legrand , dont certains sont plus proche de l’obèse, que de l’ascèse, j’ai du mal à comprendre leur sens du partage sachant ce qu’ils réservent au peuple. Ils sont censés être les relais de nos désirs face à la raison, mais donnent acte aux lois sur les pires nourritures les plus abominables. Dix pour cent d’huile de vidange moteurs dans nos frites, nos pommes de terre traitées contre les germes, c’est à dire stériles, et même, zéro neuf pour cent d’ogm, qui flétrit les souris, dans les deux !
Les si petites portions préparées par ces maitres chimistes que sont les étoilés Michelin, ne sont elles pas reconductibles jusqu’à l’autre bout de la planète, pour tout le monde, comme la réputation de notre pays ? Seule une approche vers l’ascèse, peut mener à nourrir l’humanité entière. Modifiez génétiquement la machine, si vous le voulez, mais pas les hommes contre leur volonté, par l’intermédiaire des pauvres bêtes, et après bricolage infâme du végétal !
Les apnéïstes par exemple, ralentissent leur battements de coeur pour limiter l’activité physique, et donc la combustion interne pendant leur plongée, et bien sûr, leur température. Les Yogis qui savent s’enfermer dans une boite de cinquante centimètres de côté pendant quelques minutes, aussi. Alain Robert, ce grimpeur fou qui a appris sur les joints des pierres de son château familial, a ouvert une porte qui paraissait impossible pour chacun d’entre nous. Il n’entraine personne dans sa course et son arrivée en haut de cent mètres de façade de la tour Total, n’est pas suivie d’une descente des champs Elysées sur la terrasse d’un bus panoramique, mais par une rituelle garde à vue, menotté. C’est sa spiritualité déployée jusqu’à la connaissance parfaite de ses limites qui l’a mené vers ces sommets de domination et l’accomplissement de sa discipline. Il l’a conquise, tout seul, sans coach, ni tuteur, ni sponsor et produits dérivés.
La performance n’a de relais et de soutien à nos yeux ignorants, que si elle est discipline olympique, et le sportif n’est réputé que s’il a la marque du plus grand fabriquant de brosses à dents sur le dos et un jour sur les dents. On admire ces sportifs, harcelés pour nager dix sept kilomètres par jour, poursuivis par les caméras des paparazzis, on achète les journaux et les combinaisons et maillots de la marque fétiche, mais on méprise le petit Ram qui cherche la clé de la lumière et la paix dans son âme, pour l’offrir au monde, après un exercice de six ans de projection spirituelle. Les moines tibétains et népalais savent pratiquer pour ne pas fractionner, perturber, leur profonde élévation mentale, se contenter d’un grain de riz non cuit pour leur journée entière. C’est un bon ami
apparenté bouddhiste qui me l’a appris. La technique, n’en déplaise aux non pratiquant qui avalent, consiste justement à ne pas le faire. Un seul grain, qui se dissout lentement dans la bouche et se mélange à la salive, si l’ensemble est avalé à chaque heure, nourrit terriblement en plaisir et en réconfort. L’activité, réduite à un point tel que la respiration, les battements de coeur, la sudation, deviennent presque nuls et donc diminuent d’autant les pertes d’énergie. L’absence de faim, de sensations physiques, de besoins, d’émotions doit laisser place à d’autres rouages, d’autres degrés de conscience que lui seul pourra expliquer. Evidemment, cela ne donne pas la force de combattre des armées de brutes assoiffées de sang et de violence, mais apporte les réponses à ces questions spirituelles essentielles.
Comment suis-je arrivé là, où tout cela doit-il m’entraîner et avec quelques notions de sagesse, transmises par les vieux moines, suis-je capable à moi seul, de faire la synthèse, de ces maux qui génèrent, tant de guerres sur terre. C’est ce que cherchait depuis onze mois le Méditant jusqu’à ce qu’on aille lui casser les pieds au point qu’il ait dû fuir plus profond dans la forêt. Pour comprendre le malaise qui sévit autour de cette fort belle histoire, à la base, en tapant son nom sur Google, vous constaterez comme moi que la première page qui est proposée y répondant, commence par : Astrologie. Cette histoire a même été classée par la formidable émission culturelle de la première chaine, parmi les cent plus grosses impostures de l’année... c’est vous dire le taux de spiritualité du canal ! Cette vidéo démontre presque que ce n’est plus qu’un épouvantail qui se cache derrière de longs cheveux et sous sa robe de moine. Les dons des pélerins sont même confisqués par les Autorités jusqu’à l’assurance qu’il ne s’agit pas d’une supercherie. Mais, chez nous, il y a mille ans, Saint Louis n’avait-il pas, fruit d’une méditation semblable sous un chêne de Vincenne, encouragé les pélerins à partir en croisade à pied jusqu’à Jérusalem... ?
Ce qui restaure le caractère passionnant de l’histoire de Ram Bahdur Bamjon, est qu’elle arrive à échéance dans un peu plus de trois ans. C’est à dire coïncider avec la Prophétie de Incas.
Alors ? « Fin du monde » ou renaissance de l’essence de vie spirituelle... ? D’ici là, repoussez les limites de l’impossible. De cette manière, plus rien ne vous surprendra.
Lisa SION 2
Elle n’a pas non plus mangé pendant vingt-cinq ans, à part une ostie par jour.