Cent mille lieues sous les rêves

Jules Vernes était décidément un authentique visionnaire, puisqu’un projet ambitieux vient de voir le jour, volant la vedette au célèbre capitaine Némo.
C’est l’architecte Jacques Rougerie qui mène le projet.
En trois mots, « Sea Orbiter », est un immense vaisseau scientifique d’observation en station verticale. lien
C’est en quelque sorte une immense plateforme qui va dériver au fil des courants marins.
Autonome en énergie, dotée de capteurs solaires, d’éoliennes, elle est immergée d’une trentaine de mètres, et dotée de plateformes sous-marines et aériennes, qui permettront à des navettes appelées « aquabulles » en forme de méduses, de pratiquer l’étude des fonds marins.
Equipé des dernières technologies, le Sea Orbiter va donc étudier en profondeur la vie sous-marine, en permettant aux humains d’y séjourner en permanence.
Jacques Rougerie n’est pas seul sur ce projet, puisqu’il est épaulé par l’océanographe Jacques Piccard, et par l’astronaute Jean-Loup Chrétien.
Ils seront une vingtaine de privilégiés à vivre dans ce vaisseau futuriste : biologistes, océanographes, amateurs d’apesanteur et d’espace, et experts du monde marin.
La coque du sea orbiter est longue de 31 mètres et large de 23,80. lien
Jacques Rougerie n’en était pas à son coup d’essai, puisque des 1977, il avait mis au point un habitat semi-mobile qui offrait à 4 ou 5 personnes des possibilités de vie autonome en immersion pendant trois mois. lien
Le pionnier en la matière s’appelle Robert Stenuit.
Cet archéologue belge, et aussi journaliste et écrivain.
En 1962, il a été le premier plongeur à séjourner 26 heures à 60 mètres de profondeur, et on lui doit 9 ouvrages qui relatent ses découvertes archéologiques sous-marines.
Record dépassé depuis, puisque récemment un homme est resté 13 jours sous l’eau, enfermé dans un caisson de 12 mètres cubes.
Pour respirer, il utilisait une algue fonctionnant comme un bio réacteur photosynthétique, (elle produit du qui produit de l’O2 et absorbe le CO2).
Il se nourrissait d’algues, et buvait l’eau produite par « Air2Water », un système qui transforme l’humidité en eau potable. lien
Allant un peu plus loin, aux Iles Fidji, des architectes audacieux ont décidé d’immerger à 15 mètres de profondeur un hôtel, restaurant.
Il a pour nom le Poséidon.
Pour un investissement de 80 millions de dollars, l’hôtel 5 étoiles, il offre 2 suites de 150 m2, 75 m2, 20 chambres de 51 m2, largement ouvertes sur le paysage sous-marin, un restaurant, une cuisine et une salle de conférence, lien
Encore plus gigantesque, il faut évoquer le Dubaï Hydropolis, 220 suites à 20 mètres de profondeur, pour 480 millions de dollars. lien
Aussi grand que Hyde Park (260 hectares), cet hôtel est dû à un designer : Joachim Hauser.
La palme revient au projet américain, Aquaterra à Las Vegas, où pour 1,6 milliard de dollars, 500 chambres d’hôtel seront immergées dans une série de lacs artificiels.
Outre les chambres, il y aura bien sûr un casino, un aquarium, une salle de concert, des restaurants, piscines, salles d’exposition, jacuzzi, cinéma, commerces, etc.…
Une petite ville sous l’eau, en quelque sorte. lien
L’architecte jean Philippe Zoppini n’est pas en reste avec son projet de « île AZ » (Alstom/<Zoppini) : il est à la recherche des deux milliards qui permettront à cette île d’acier d’un kilomètre de circonférence, culminant à 78 mètres au-dessus du niveau de la mer, et voguant, d’après son concepteur, à l’abri de la pollution. lien
A défaut de savoir s’il sera possible à l’homme de vivre un jour sous l’eau, il est déjà possible de téléphoner sous l’eau.
En effet, les Japonais viennent de mettre au point un portable (le F706i) compatible 3G, équipé d’un tuner TV, et d’un appareil photo numérique de 2 méga pixels, avec stabilisateur d’image, pour un écran de 2,7 pouces.
Pour l’instant, on ne le trouve qu’au Japon.
Par contre, le fabriquant n’explique pas comment l’on va pouvoir dire « allô ! » sous l’eau ? ! lien
Plus sérieusement, ces tentatives de vouloir s’installer sous l’eau ne sont-elles pas signe de nos inquiétudes ?
Allons-nous pouvoir continuer à vivre sur terre ?
Le réchauffement planétaire est en route, et on sait qu’une augmentation moyenne de 2 degrés va provoquer des bouleversements considérables, ne serait-ce que la montée des eaux de plusieurs mètres.
Une fonte complète des calottes glaciaires entraînerait une montée des eaux de 70 à 80 mètres. lien
C’est une mauvaise nouvelle pour les habitants de New York, de Londres ou de Tokyo, pour les insulaires du pacifique, et pour tous ceux qui vivent au bord d’un océan, d’une mer.
A Londres, vivent 7 684 000 habitants à seulement 20 petits mètres au-dessus du niveau de la mer.
On espère qu’au moment de la montée des eaux le portable étanche évoqué plus haut sera à la disposition des Londoniens.
Car comme disait un vieil ami africain :
« on ne voit pas les larmes du poisson qui pleure »
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