Ces mots qui vous trahissent
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On connaissait, grâce à Joseph Messinger, les gestes qui nous trahissent, mais, lorsque la langue fourche, les mots non voulus, et pourtant prononcés, disent beaucoup de choses sur ce que certains tentent de nous cacher.
Au moment où la France s’enfonce dans une des crises les plus profondes qu’elle ait pu connaitre depuis longtemps, n’est-il pas le moment de donner quelques exemples preuves à l’appui, qui dévoilent finalement le subconscient de nombreux de nos politiques, qui, à l’occasion d’un discours, utilisant un mot à la place d’un autre, dévoilent un sentiment plus profond, qu’ils entendaient probablement cacher ?
Prenons le cas de l’actuel chef de l’état, qui lors d’un discours prononcé à New-York, devant la communauté française américaine a commis un lapsus peut-être révélateur : « j’ai décidé en septembre prochain que nous sortirions de l’état de droit ». lien
Ca ressemble à une préoccupation gouvernementale, car le 12 septembre, l’ex-ministre de l’intérieur déclarait, déjà devant les parlementaires : « sur la sortie de l’état de droit... » avant de se reprendre... : « de l’état d’urgence, pardon. »
La malédiction semble frapper d’autres présidents, tel Sarkösi qui affirmait en février 2009 : « pardonner, amertume, rancune... ne font pas partie de mon vocabulaire ». lien
Ses ministres ne sont pas en reste, comme par exemple lorsque Éric Woerth déclarait sur l’antenne de France Inter, en septembre 2018 : « cette immigration que l’on méprise... », se reprenant : « euh...que l’on maîtrise ». lien
De son côté, l'ex ministre de la culture, Christine Albanel, très impliquée dans la loi dite « Hadopi », n’avait-elle pas déclaré : « nous allons continuer à nous battre contre les droits des auteurs » lien
Hervé Mariton, allait plus loin, lorsqu’il avait déclaré : « il ne faut pas se précipiter trop vite ». lien
Quant à Eric Besson, ministre de l’immigration et de l’Identité nationale, n’avait-il pas évoqué sur l’antenne de RTL : « l’invasion venue d’Afrique ». lien
Ce serait oublier Hollande qui, questionné au sujet de Sarközi, en juillet 2014, faisait coup double en matière de lapsus : « chacun doit être certain qu’il est prisonnier... euh présumé innocent... avant d’avoir été condamné ». lien
Mais revenons à Macron et à son gouvernement, et interrogeons-nous sur les préoccupations d’Edouard Philippe lorsqu’il déclarait : « la France est une nation qui veut continuer à sucer de grand champions... » ?...avant de se reprendre corrigeant sucer en susciter. lien
C’est aussi Bruno Lemaire qui, revisitant l’histoire de France, nous apprend que le ministre de l’intérieur s’appellerait Christophe Colomb..., aurait-il découvert l’Amérique pour autant ? lien
Et quid de Kouchner qui prend les Ouigours pour des Yoghourts ? lien
Dans la même confusion, Raffarin n’avait pas fait mieux en prénommant Pierre, son collègue Stéphane Richard. vidéo
Le nouveau ministre de l’intérieur, Castaner, évoquant les attentats du Ramadan... ( au lieu de Bataclan) est inquiétant. lien
Les accro de la TV ont du trembler lorsqu’ils entendirent Chantal Brunel, alors porte-parole de l’UMP annoncer « « la suppression de la télévision sur les chaines publiques »... ce qui ne serait pas une grosse perte. lien
Et le nouveau ministre de l’environnement est visité manifestement par la lucidité lorsqu’il assure que l’Assemblée Nationale est composée de « députains ». lien
Sa langue fourche une fois de plus lorsque, parlant du premier ministre, il assure qu’il « met en œuvre cette polémique ».
Yannick Jadot serait-il un accro de la bourde lorsqu’il a évoqué Jean-Jacques Gourdin... au lieu de Jean-Jacques Bourdin ? lien
Puisque nous en sommes aux journalistes, comment ne pas évoquer ce journaliste qui citait l’avocat Gilbert Connard... au lieu de Collard... ou Faustine Bollaert qui, dans le mag de M6, confondait Baguette et braguette... l'esprit manifestement ailleurs ? lien
Frédéric Taddei n’est pas en reste lorsqu’il assure à Katsuni qu’elle avait remporté 2 hot dogs... sans doutes parlait-il d’or... lien
Morandini, chez Europe 1 devait avoir des infos souterraines lorsqu’il affirmait voir « Rachida Dati en pleine tournante ». lien
Cette même Rachida dont la langue avait aussi fourché : « je vois certains qui demandent des taux de rentabilité à 20-25 % avec une fellation quasi nulle... ». lien
Laurence Ferrari était-elle involontairement insultante lorsqu’elle évoquait « solidar schnock », le célèbre mouvement de Lech Walesa. lien
Jean-Pierre Pernaut ferme la marche en évoquant, au sujet du G20, « les pays les plus impuissants de la planète ». lien
Au-delà des lapsus, il y a aussi quelques incohérences, comme par exemple lorsque le défunt Hallyday, qui donnant un concert à St Etienne, est convaincu qu’il est à Clermont Ferrand... (téléportation ?) ou lorsque Christian Estrosi, que l’on ne peut suspecter d’être à gauche, appelle pourtant à voter PS... à l’occasion des régionales.
On pourrait aussi évoquer ceux qui enfoncent des portes ouvertes, tel Damien Carême, maire de Grande-Synthe : « sauf erreur de ma part, l’avenir, a toujours été incertain. C’est même d’ailleurs ce qui caractérise l’avenir ». lien
Il avait du fréquenter l’école « Georges Bush », l’ex-président américain, qui était plus que pétri de certitudes lorsqu’il déclarait, le 22 juillet 2001 à Rome : « je sais ce que je crois. Je continuerai à exprimer ce que ce crois, et ce que je crois... je crois que ce que je crois est bien ». lien
Quittons le monde des politiques pour faire un tour chez les artistes, et on peut imaginer la gêne du public du Téléthon 1996, lorsque François Feldman ordonna : « tout le monde debout »... devant une assemblée de malades assis dans leurs fauteuils roulants. lien
Laissons la conclusion de tous ces errements de langages, souvent révélateurs, à Jawad Bendaoud, celui qui avait logé les 2 terroristes, et qui a déclaré : « Si vous me condamnez, vous condamnez un coupable ». lien
Comme dit mon vieil ami africain : « la langue qui fourche fait plus de mal que le pied qui trébuche ».
L’image illustrant l’article est de cyriaquenoffirg.unblog
Merci aux internautes pour leur aide précieuse
Olivier Cabanel
Articles anciens
Le français, une langue misogyne
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