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Accueil du site > Culture & Loisirs > Étonnant > Considérations rigoristes, ou « néo-morales »

Considérations rigoristes, ou « néo-morales »

Et si le rigorisme, depuis des décennies, était en vogue ? Comment se fait-il que nous ne nous en doutions pas ? Tout simplement parce que nous nous bourrons narcissiquement le mou.

 

1. Plus j'y pense, plus je me dis que l'époque est au rigorisme... à la rigueur exigée, obligatoire, fanatique.

 

2. Vous m'avez deviné alors faut-il vraiment que je continue ?

 

3. Prosaïquement ce sont les politiques de rigueur ou d'austérité qui entrent dans le champ de ce rigorisme : rigorisme à caractère économique qui néanmoins a un intérêt précis. On demande bien aux associations de fonctionner à l'équilibre non ? Les personnes, les foyers, les entreprises et les institutions devraient faire de même et fonctionner à l'équilibre ! C'est du moins ce qui est normalement attendu d'une bonne gestion mais il y a des cas spéciaux. D'abord le capitalisme sur le principe est un facilitateur d'investissement : bourses d'actions ou banques de prêts devaient jouer initialement ce rôle, avant de servir les folies spéculatives pas du tout rigoristes ou encore le contrôle social pas du tout facilitateur... Derrière évidemment les politiques de rigueur sont de belles hypocrisies imposées à tous quand on voit que du fric est créé ou débloqué au moindre problème systémique et toujours utilisé pour culpabiliser les populations, dont l'emblème est la Grèce de la dernière décennie pré-covid. On se sert oecuméniquement de la dette comme de la coulpe, et pourtant la meilleure gestion de compte reste à l'équilibre et en restant solvable. Sûr que le surendettement est un fléau comme tous ces fléaux. Mais l'équilibre n'est pas le rigorisme, et le rigorisme devient doctrinaire dans ces conditions de fléaux. (Voir aussi mes Considérations entrepreneuriales et administratives, mais aussi hiérarchiques et économiques.)

 

4. Et puis il y a les djellabaïstes suivis des chariaïstes et jusqu'au djihadisme, au sein de l'islamisme... Je dis islamisme comme on dit judaïsme et christianisme. Je dis djellabaïsme pour regrouper la diffusion saugrenue de modes vestimentaires où elles n'ont pas lieu d'être, en y incluant le hidjab, l'abaya et évidemment la burqa (encore que nos arrière-grands-mères portaient bien le foulard dans les cheveux). La compréhension de chariaïsme va de soi et d'ailleurs son mouvement inclut souvent le djellabaïsme. Quant aux djihadisme il procède des deux premiers, mais devrait être avant tout l'idéal ascétique de lutte morale contre soi-même dont parle le Kurân, dont on sait bien qu'il autorise aussi de proche en proche les guerres de religions... Ces « islamismes »-là (comme on dit « anglicismes » ou « barbarismes ») témoignent progressivement de leur rigueur car ce sont des rigorismes dans la démarche. On voit d'ailleurs assez bien dans les pays du Maghreb et du Proche-Orient que le rigorisme est... de rigueur. Quand il s'exprime sur d'autres questions par la bouche d'un Blanc (le rigorisme) on dit que ce Blanc est d'extrême-droite, donc le Maghreb et le Proche-Orient sont d'extrême-droite et ils importent leurs tendances politiques à chaque fois qu'on ne canalise pas ni n'intègre leurs émigrés, où le plus tragicomique est que l'extrême-gauche prend leur défense automatique pour des « opprimés » sans distinction caractérielle, morale ni politique. Car comme dit le dicton : on trouve des cons partout... (Voir aussi mes Considérations musulmanes.)

 

5. Là où le rigorisme semble moins attendu c'est du côté de l'extrême-gauche justement et pourtant elle fait preuve de terribles rigueurs néo-morales : c'est certainement sur ce principe rigoriste néo-moral qu'elle prend la défense automatique des migrants selon les dictons conjugués : qui se ressemble s'assemble et les opposés s'attirent. (Voir aussi mes Considérations décoloniales, mais aussi territoriales et émeutières.)

 

6. L'extrême-droite a toujours été naturellement rigoriste, mais faire la révolution nécessite toutes les rigueurs (on le lit dans les Justes d'Albert Camus).

 

7. Le progressisme actuel est aussi particulièrement rigoriste, qui rogna idéologiquement la gauche et la droite qui n'avaient par exemple pas cure des homosexuels avant les années 1980 et leur Guy Hocquengheim... Guy Hocquengheim qui par ailleurs signa une pétition en faveur de la pédophilie, quant à lui... Là où le rigorisme témoigne bien de ses aveuglements c'est que « la cause » oblige qu'on mette Guy Hocquengheim sous le tapis pour éviter l'amalgame de cet homosexuel avec sa pédophilie à l'ensemble des personnes homosexuelles, et il est interdit de critiquer la Gay Pride même quand elle sombre dans la vulgarité et qu'on n'a rien contre les homosexuels, en tant qu'orientation et pratique intimes qui ne regardent pas tout le monde. Ceci vaut évidemment pour les trans et le phénomène tragique de détransition, puisque la personne en sort fatalement mutilée après qu'on ait essayé de toutes façons d'en faire une mutante biologique durant sa vie, même quand on admet la possibilité de la dysphorie de genre comme moi. Gardez-vous bien de rappeler que toutes confondues les altersexualités concernent 7% de la population : on vous taxerait de genriste, de ce que vous auriez seulement rappelé que ce phénomène est minoritaire dans ses genres, car il faut encore le découper en a-, inter-, homo- ♂, homo- ♀, trans- et bi-sexuels, etc. sachant que les a- et bi- ont quand même moins de problèmes minoritaires que les autres, puisque les a- ne cherchent personne et que les bi- peuvent trouver tout le monde. Le rigorisme fond sur vous à la manière de l'aigle néo-moral jusqu'au lynchage professionnel et/ou médiatique : c'est une horreur que le progressisme. (Voir aussi mes Considérations sexuelles 1 et sexuelles 2, ainsi que féminines.)

 

8. Il faut croire que de nos jours le narcissisme est devenu de rigueur. Mais comme Narcisse ne supporte aucune ombre à son tableau, un narcissisme de rigueur est forcément rigoriste. C'est ce que je voulais dire (et que je n'ai pas su bien dire) dans mes Considérations narcissiques, ou « animeuses ». La vie c'est compliqué, et si j'étais narcissique/rigoriste j'aurais traité tout le monde d'incompétent à me comprendre... mais je ne l'ai pas fait. Enfin de nos jours c'est l'embourgeoisement général auquel tout le monde se compare au miroir (Emmanuel Macron en chef) et ce sont vers mes Considérations bourgeoises que je renvoie, mais aussi informatives. Ce que je veux dire c'est que notre civilisation post/monothéiste sécularisée (para-chrétienne et circum-judéomusulmane) a fait du « bon bourgeois » son modèle narcissique qui n'arrête pas de diffuser aux infos, et que sa moindre retouche est perçue pour un affront sur la base d'un rigorisme « à visage humain ». Les bourgeois ne se mettent jamais en scène humoristiquement parce qu'ils n'ont pas de bon humour en dehors des choses cucul-la-praline et des joliesses mondaines princières en fac-similé.

 

9. La France est très bien placée dans ce narcissisme quoi qu'elle ait ses modesties et qu'elle ne veuille pas s'en rendre compte, parce qu'elle est fortement dans l'idéation (dominée par de grands écoliers) : j'en parle dans mes Considérations françaises. Cela s'en ressent naturellement à travers nos gauches, centres et droites (cf. Considérations gauche-droite et woke-braque) mais là où ça culmine évidemment c'est dans l'inclusivisme, et c'est d'ailleurs pour cela que je m'exclamais « Décluez-vous ! » (cf. alors mes Considérations inclusives). Parce que l'inclusivisme, au point de vue du narcissisme/rigorisme est une voracité : vouloir inclure ou plutôt prétendre inclure à tout prix c'est vorace, ça veut gober tout son monde en le gironnant et le biberonnant d'inclusion. Qu'on ne s'y trompe pas : psychanalytiquement la névrose narcissique est une psychose, et l'on ne peut pas s'étonner qu'ait existé symptomatiquement des Emil Cioran, Guy Debord, Gilles Deleuze, Jean Baudrillard, Roland Jaccard, Philippe Muray, Philippe Sollers, etc. qui tous tentent à leurs manières de décrire la schizophrénie ou (du moins) la schizothymie qui rythme les aléas ochlo-plouto-cratiques de nos sociétés...

 

10. Tous les rigorismes actuels sont autant de tentatives schizothymes (sur la base de réflexes post/monothéistes hérités et immigrés, puisque le premier grand Narcisse divin est évidemment Jéhovah) de s'extraire de la schizothymie. Car elle est la souffrance de notre pusillanimité et même de notre fracture identitaire, inhérentes à l'économisme (sociotechnie étatique capitaliste et bourgeoise).

 

11. Nous vivons dans Brazil de Terry Gilliam, quoi. Pas étonnant que les romans et nouvelles de Philippe K. Dick aient un regain de succès dans les librairies, après ces dernières décennies où sans cesse on évoquait Brave New World d'Aldous Huxley, 1984 de Georges Orwell et Farenheit 451 de Ray Bradbury. Pas étonnant non plus que les auteurs anglosaxons et notamment américains soient à la pointe dans le domaine, étant donné qu'ils le vivent depuis au moins octante années. Auteurs auxquels j'ajouterais singulièrement Jack Vance avec la résurgence des néopaganismes, parce que Jack Vance nous décrivit des mondes décadents au sein desquels le « bon goût » et la magie sont prégnants face à l'inéluctabilité de la Dying Earth (Terre Mourante) au sein d'un Univers aux confins dévorés par LE RIEN...

 

12. L'écologisme est le rigorisme par excellence aujourd'hui. On peut lui adjoindre son némésis, j'ai nommé le transhumanisme, dont les défenseurs sont bien barrés. Et on peut leur adjoindre l'intelligence-artificialisme aussi, parce que franchement ça va servir toutes les rigueurs sociotechniques on peut en être sûr, comme dans Elysium de Neill Blomkamp.

 

13. Soyons un peu chauvin et rendons justice à un auteur francophone dans la veine, j'ai nommé Maurice G. Dantec qui n'a pas mérité son ostracisation et mérite qu'on lui rende ses lettres de noblesse, car toute son œuvre contient les esprits gilliamiens, dickiens et vanciens que j'introduis ici. En français dans le texte s'il vous plaît ! Le théâtre de nos opérations...

 

14. Et ne soyons pas racistes, en évoquant le romancier devenu philosophe Medhi Belhaj Kacem qui vaut profondément son détour narratif et réflexif. Lisez !

 

 

Lire aussi :
- Considérations sexuelles 2 – sur le « Philosophie » Magazine de ce mois ;
- Considérations gauche-droite 2, ou plutôt woke-braque... ;
- Considérations inclusives (« Décluez-vous ! ») ;
- Considérations féminines ;
- Considérations économiques ;
- Considérations hiérarchiques et bonne année ;
- Considérations musulmanes ;
- Considérations informatives ;
- Considérations narcissiques, ou "animeuses" ;
- Considérations gauche-droite 1 ;
- Considérations françaises - pour l’étranger européen, oxydantal* et autre ;
- Considérations émeutières ;
- Considérations sexuelles 1 ;
Condisérations entrepreneuriales et administratives ;
- Considérations territoriales ;
Considérations bourgeoises ;
Considérations décoloniales.


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7 réactions à cet article    


  • Alain Malcolm Alain Malcolm 4 juin 12:28

    15. Sans oublier le positionnement occidental devant la Russie ou la Palestine. Des rigorismes toujours, face à ce qui est perçu pour rigoriste aussi et qui pourrait bien l’être : le poutinisme éventuellement, le djihadisme certainement.


    • GoldoBlack 5 juin 08:33

      Logorrhée...

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