Des humains au menu des serpents géants
Mythe ou réalité que de devenir un jour le repas d’un grand serpent ? Je ne pense pas que vous aurez la malchance de finir dans le ventre d’un anaconda de plus de 20 mètres de long comme dans « Anaconda, le prédateur » ou « A la poursuite de l’orchidée de sang », car les plus spécimens connus sont plus proches de 9 mètres et bien moins agiles et rapides. Le python Kaa du « Livre de la jungle » de Rudyard Kipling voulant dévorer Mowgli, un enfant frêle est lui bien plus plausible, mais en aucun cas après une séance d’hypnotisme, qui n’est en rien un mode opératoire crédible chez les pythons. Un excellent reportage « Sur la piste du serpent géant », diffusé sur Planète choc, apporte des réponses intéressantes au sujet.

Quatre espèces de très gros serpents constricteurs sont réellement dangereux pour l’homme. Le reportage citait l’anaconda vert et le python réticulé. On peut y ajouter deux autres pythons tout aussi massifs et potentiellement dangereux, le python molure et le python de Seba :
- l’Anaconda vert (Eunectes murinus) vit dans les pays du nord de l’Amérique du Sud. C’est le plus gros serpent au monde, qui parfois excède les
- le python réticulé (python reticulatus) vivant en Asie du Sud est le plus long serpent au monde, pouvant mesurer plus de 10 mètres et peser plus de 130 kg. Il aime aussi les milieux humides et est très bon nageur, mais chasse à l’affût dans les jungles ;
- le python molure (python molurus) vivant en Inde et dans le Sud-Est asiatique peut mesurer plus de
- le python de Seba (python Sebae) vit lui en Afrique et peut mesurer plus de 6 mètres de long. Il vit dans des terriers et est très agressif.
Tous ces grands serpents sont des serpents de type primitifs et non venimeux, qui chassent à l’affût et repèrent leurs proies grâce à des fossettes thermosensibles situées sur le côté de la tête leur permettant de repérer les animaux à sang chaud. Quelles sont leurs possibilités d’avaler un humain ?
Plusieurs atouts pour cela, tout d’abord des mâchoires capables de s’ouvrir à 180°. Ensuite des dents acérées tournées vers l’arrière et servant de crampons dans la progression de la proie vers l’estomac. Une double rangée de dents existe en plus à l’intérieur de la mâchoire supérieure. Ces mâchoires sont capables de se déboîter pour avaler de grandes proies. Les mâchoires inférieures non soudées peuvent s’écarter et la peau extrêmement élastique permet le triplement en largeur de l’ouverture de la gueule.
Le corps est constitué de centaines de vertèbres et de plus de dix mille muscles et ces serpents, après avoir happé leur proie à l’aide de leurs puissantes mâchoires, s’enroulent ensuite autour de leur proie en exerçant une mortelle étreinte. Un grand anaconda peut exercer sur la poitrine d’un homme une pression égale à celle d’un véhicule de quatre tonnes. L’étreinte se renforce au fur et à mesure que la victime expire l’air, jusqu’à l’asphyxie, mais bien souvent le cœur lâche avant. Le serpent ne relâche jamais son étreinte avant 15 à 20 minutes, voulant être certain que la proie est bien morte, car il ne veut prendre aucun risque. D’autre part, la constriction a également le pouvoir de broyer les os des victimes, les rendant plus malléables et plus promptes à glisser ensuite dans le tube digestif.
Alors quand on connaît la taille des proies habituelles de ces serpents géants, pour les anacondas (pécaris, cabiais, tapirs, caïmans et même jaguars), pour les pythons de Seba (phacochères, antilopes) et pour les pythons molures et réticulés (sangliers, cervidés, crocodiles), l’homme est une proie largement à sa portée et, si on a peu de témoignages fiables et qu’un homme adulte serait difficile à avaler car les serpents commencent toujours par la tête et que ça bloquerait au niveau des épaules, ce n’est pas le cas des enfants ou des femmes menues.
Une grosse proie étant entièrement digérée par les acides puissants des sucs digestifs, on n’a guère de chances de retrouver quoi que ce soit après 2 à 3 semaines. Horacio Caine des Experts Miami fait d’ailleurs la rencontre dans un des épisodes d’un python ayant mal digéré une jeune femme avalée peu de temps auparavant, allusion à la multiplication de ces animaux en Floride qui s’attaquent même, et cela a été prouvé, aux alligators.
En conclusion, même si l’on a peu de témoignages rapportant des faits de prédation d’humains par des serpents, il ne fait aucun doute que des humains ont bel et bien fini dans l’estomac de ces charmants reptiles et, si de nombreuses victimes n’ont pas été mangées, c’est sans doute parce que l’on a interrompu le repas, alors que les victimes avaient été étouffées. Alors, si vous êtes amateurs de ces nouveaux animaux de compagnie que sont les serpents, posez-vous les bonnes questions avant d’adopter l’un de ces reptiles potentiellement très dangereux.
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