Google, un « Brin » de folie
Sergey Brin, et Larry Page, les créateurs de Google, ont de la suite dans les idées, et lancent à tour de bras les projets les plus fous : de la voiture sans conducteur, aux lunettes intelligentes, en passant par le Wifi en montgolfière, la récolte des ressources spatiales, ou les éoliennes sur drone…c’est no-limits pour les 2 cyber-allumés.
C’est dans le laboratoire discret « GoogleX » que se cogitent les plus étonnantes innovations qui vont agiter le monde de demain : Sergey Brin et Larry Page, les fondateurs de Google, épaulés par une noria de chercheurs mettent au point le projet Loon.
Né du mot « baloon », dont on a enlevé le « ba » pour monter plus haut, cette idée pour le moins originale, ne manque pas de hauteur.
Considérant que plus de 60% de la population mondiale n’est pas encore connectée à Internet, les animateurs de Google ont imaginé un réseau de montgolfières, appelé Loon, positionnés à 20 km du sol, équipés d’une haute technologie électronique, connectés au sol et entre eux, afin de diffuser Internet à 40 km à la ronde, même dans les zones les plus reculées, chaque ballon assurant une couverture internet d’une zone de 1200 km².
Autonomes énergétiquement grâce à des panneaux photovoltaïques, ils peuvent être pilotés à distance, et résister en principe aux intempéries. lien
« nous n’en sommes qu’aux balbutiements du projet, mais nous avons d’ores et déjà conçu un système qui utilise des ballons, transportés par le vent à des altitudes 2 fois supérieures à celles des vols commerciaux, pour fournir un accès à internet à des vitesses comparables, voire supérieures à celles des réseaux 3G actuels », ont déclaré les animateurs du groupe.
Une première expérimentation, avec 30 ballons de 15 mètres de diamètre chacun, a été réalisée au mois de juin en Nouvelle–Zélande, et les prochains pays qui vont bénéficier de cette innovation sont l’Afrique du Sud, l’Uruguay, l’Australie, et le Chili. lien
Sur ce lien, une courte vidéo expliquant le déroulement du projet.
Mark Zuckerberg, le patron de Face book, doit se réjouir de cette initiative, lui qui a lancé le projet philanthropique « internet.org », destiné à fournir un accès abordable aux pays les plus pauvres, permettant une connexion élargie au plus grand nombre. lien
Du baloon à la voiture sans chauffeur, il n’y a qu’un pas que les chercheurs de GoogleX ont franchi depuis 2 ans, faisant rouler sur l’autoroute 101, celle qui relie San Francisco à Palo Alto, la Google Car, une berline sans conducteur, laquelle a déjà effectué 450 000 km…
A l’aide de caméra, de radars, de GPS, et de Lidar, cette technologie laser de détection optique, le véhicule se déplace en toute sécurité sans qu’un pilote ne s’en préoccupe, même s’il peut prendre le relais à n’importe quel moment.
Les avantages de cette avancée technologique sont nombreux, permettant à un conducteur privé de son permis de conduire de se déplacer malgré tout, à des personnes trop âgées pour conduire d’en faire de même, et de faire de tranquilles siestes lors de voyages trop longs.
L’obstacle reste aujourd’hui le prix du véhicule, puisqu’il atteint les 112 000 €, ce qui n’est pas à la portée du premier venu, mais la fabrication en série d’un tel véhicule en fera baisser le prix.
En tout cas l’idée semble séduire des investisseurs européens, puisqu’après IBM, l’allemand Continental, 2ème plus grand équipementier automobile mondial est prêt à s'impliquer avec Google dans ce projet.
Sergey Brin est convaincu que dès 2017 les particuliers pourront acheter leur voiture autonome, d’autant que d’autres constructeurs mènent des recherches dans ce domaine, comme Volvo par exemple, qui, plus ambitieux, évoque le lancement de voitures autonomes dès 2014. lien
Cette révolution est inévitable, s’il faut croire les conclusions de l’étude de KPMG, qui en énumère les avantages : un monde sans accidents, réduisant aussi les investissements d’état consécutifs à l’exploitation du réseau routier, diminuant l’impact environnemental, transformant la société en profondeur, faisant repenser l’espace public, renforçant le concept des flottes de véhicules à usage collectif, réduisant ainsi leur nombre, tout en relançant leur production. lien
Pour Laurent des Places, membre de KPMG, « passer du rêve à la réalité suppose de résoudre un puzzle compliqué, et il est difficile de prédire quand nous serons certains que les pièces s’assemblent correctement. Néanmoins la plupart des technologies nécessaires existent d’ores et déjà et l’attente des consommateurs est immense (…) l’arrivée sur le marché de véhicules autonomes est inéluctable, et ce changement façonnera de façon déterminante l’industrie automobile d’ici 20 ans ».
Mais le labo de recherche GoogleX n’entend pas en rester là.
Il a aussi dans ses cartons les Google Glass, les lunettes intelligentes.
D’un poids de 40 grammes, elles sont conçues pour filmer (pendant 45 minutes maximum), lire ses mails, dicter des SMS, rechercher un itinéraire, afficher les cours de la Bourse, partager des images, lire des informations sur l’état du trafic, les retards de vols, réaliser des appels vidéos, …etc. lien
Récemment, elles ont permis à Pedro Guillen, un chirurgien madrilène, de filmer et transmettre en direct une greffe de cartilage qu’il menait, à des spécialistes australiens et américains, profitant ainsi de leurs conseils en direct.
150 personnes ont pu suivre l’opération. lien
Mais la médecine ne serait pas la seule à profiter de cette nouvelle technologie : le sport par exemple pourrait en tirer profit, en équipant les arbitres, leur permettant ainsi de peaufiner leur vision du jeu.
Ces lunettes permettraient aussi à Google de détecter les publicités et le support sur lesquelles elles sont regardées, grâce a une caméra.
Leur champ d’utilisation devrait s’élargir bientôt, puisqu’elles pourraient résoudre le handicap des non voyants grâce au développement de la technologie OpenGlass. lien
De plus Google vient d’acheter des brevets à Foxconn, spécialiste en imagerie virtuelle, permettant d’améliorer encore ces fameuses lunettes, en superposant des éléments virtuels à des images réelles. lien
La commercialisation de cette invention est prévue pour 2014…c'est-à-dire quasiment demain. lien
D’ailleurs, elles ont fait l’objet de 12 pages dans le numéro de septembre du magazine Vogue, une référence dans le monde de la mode. lien
Actuellement 2000 personnes ont été sélectionnées sur 8000 candidats pour participer au projet Bela-Test.
Ces Glass Exploreurs vont contribuer à mieux faire connaitre les possibilités de cette invention étonnante. lien
Au-delà de ces lunettes d’avenir, d’autres projets aussi fous sont à l’étude, comme Makani Power, start up californienne que Google s’est offert.
Il s’agit de faire voler à une altitude de 250 m à 600, des drones équipés d’éoliennes, en utilisant 90% de moins qu’une éolienne traditionnelle, et capable de capter les vents quels que soient leurs directions.
Le drone, appelé AWT (Airborne Wind Turbine) est tenu en laisse par un câble qui récupère l’énergie produite pour l’envoyer dans le réseau.
L’appareil décrit de larges cercles autour de la base, envoyant en continu l’énergie électrique récupérée.
Sur cette courte vidéo, une démonstration du fonctionnement de l’appareil.
Le premier vol expérimental, celui du 9 mai 2013 a donné toutes satisfactions, comme on peut le constater dans cette vidéo accélérée.
Pas moins de 1 milliard de dollars ont été investis depuis 2011 par Google dans le domaine des énergies renouvelables, achetant un parc éolien au Texas, qui était la propriété d’une filiale d’EDF, et depuis 2007, l’entreprise a déjà investi 15 millions de dollars dans Makani Power.
N’oublions pas non plus dans les projets Google la volonté de récolter les ressources spatiales, sous le label de « Planetary Resources », en s’associant entre autres à James Cameron, le célèbre réalisateur. lien
Estimant à 5000 milliards d’euros la valeur commerciale d’1 km3 d’un astéroïde, hors frais d’exploitation, l’équipe vient de recruter Peter Marquez, ex-conseiller spatial d’Obama, lequel assure que 1500 astéroïdes sont aussi accessibles que l’est la Lune.
Le président de Google, Eric Schmidt est convaincu « qu’augmenter les bases des ressources de l’humanité est importante pour notre futur ».
Quand l’on songe qu’un seul astéroïde pourrait contenir plus que la production mondiale totale de platine extraite à ce jour, platine dont l’once (29 grammes) vaut 1500 $, et si nécessaire dans la fabrication d’objets électroniques, on comprend mieux l’intérêt de cette quête.
Pas de doute, Google est donc une entreprise dans le vent, et comme dit mon vieil ami africain : « l’enfant qui marche est un Dieu pour celui qui est encore dans son berceau ».
L’image illustrant l’article provient de « www.linformaticien.com» ;
Merci aux internautes de leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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