La réponse de l’Animal

Le sauvage prendrait-il le pas sur le domestique, et l’homme aurait-il beaucoup à apprendre des animaux ?
Si nous nous intéressons aux réactions de l’animal face à la maladie, la question devient pertinente.
Lorsque nous observons un animal en train de se soigner, nous mettons cela sur le compte de l’instinct, ou de l’intuition, en nous débarrassant en quelque sorte de la question, mais nous n’expliquons rien pour autant, ainsi que l’écrivait Abd-ru-Shin : lien
D’Aristote à Merleau-Ponty en passant par Descartes, chacun a essayé de définir l’intuition, mais la définir, n’est pas pour autant l’expliquer. lien
Cet instinct, cette intuition qu’ils ont, les aurions nous perdu au fil des siècles passés ?
Si nous n’avions des livres pour différencier, par exemple, les champignons mortels des autres, la mortalité aurait singulièrement augmenté chez les amateurs de chanterelles.
Pourtant les animaux, eux, n’ont pas besoin de livres pour écarter le danger.
Ils font même mieux que nous, ils connaissent parfaitement les plantes qui peuvent les soigner.
Chacun a pu observer, un jour ou l’autre, le chat qui choisit avec soin l’herbe qu’il va avaler, afin de se purger et d’évacuer les poils qu’il a ingurgité en se nettoyant. lien
Mais comment connait-il le pouvoir de ces herbes ?
Que dire aussi des pratiques animales, lorsque ceux-ci se vautrent dans la boue pour se débarrasser des parasites ?
De l’éléphant au cochon, en passant par l’hippopotame et le cheval, ces comportements sont connus. lien
Mais il y a mieux.
Dans le lac Natron, très riche en sel minéraux, les animaux blessés viennent se baigner pour guérir leurs blessures, tout comme dans le parc de Yellowstone, ou les Grizzli font de même en se baignant dans les eaux à forte teneur en soufre. lien
Les rênes de Finlande frottent leurs plaies contre la mousse, dont on connait maintenant les vertus antibiotiques. lien
Les lémuriens de Madagascar ont des nez très sensibles et se basent sur leur odorat pour déterminer ce qui peut se manger sans danger. lien
Mais ça ne nous explique pas pour autant quel parfum leur désigne les plantes dangereuses.
Les rats musqués utilisent pour soigner leurs blessures la résine des sapins : comment connaissent-ils le pouvoir de cette résine ? lien
Les phoques blessés ont choisis de s’enfouir dans des amoncellements d’algues, bien connues pour leurs propriétés antifongiques, et antibiotiques.
Le psychologue Ronald K.Siegel a même prouvé qu’il arrivait aux animaux de s’enivrer pour apaiser leur souffrance, ou chasser un stress, tel ces éléphants, qui se saoulent volontairement en se goinfrant de fruits fermentés, et qui finissent par s’effondrer totalement ivres. lien
Parfois, la science a des réponses, comme par exemple dans le cas du brochet, ce redoutable prédateur, dont on connait aujourd’hui le tonotropisme.
Il semble que le poisson puisse percevoir de très loin, par ses pores sensitifs, les vibrations des pas d’un pécheur qui s’approche, et s’éloignera du danger. lien
Alors devant toutes ces questions restées souvent sans réponse, les scientifiques observent maintenant les animaux afin d’analyser les plantes qu’ils consomment lorsqu’ils sont malades.
C’est le travail que fait la vétérinaire Sabrina Krief.
Depuis plusieurs années, cette spécialiste de la zoopharmacognosie, étudie dans la brousse ougandaise le comportement des chimpanzés.
C’est ainsi qu’elle a découvert un jour qu’un chimpanzé malade, après avoir passé une quasi journée à ne rien avaler, avait choisi d’ingurgiter une plante qu’il ne consomme pas habituellement : du trichilia rubescens.
Sabrina Krief a donc analysé cette plante et a découvert qu’elle avait des propriétés antipaludéennes importantes.
Plus tard, en analysant le sang de ce chimpanzé, elle a eu la confirmation que l’animal souffrait du paludisme. lien
Pour quelles raisons n’avons-nous pas (ou plus) l’instinct, l’intuition de savoir quelles sont les plantes, ou les aliments qui soient capables de nous soigner ?
Au-delà de ces intuitions, les animaux ont aussi un autre avantage sur nous : la prémonition.
Face au danger qu’il perçoit, l’animal réagit bien plus clairement que l’homme.
Les publications sont pleines de témoignages racontant comment un chien, un chat, ou un autre animal pressentant un danger à venir, a permis de sauver des vies humaines. lien
Le docteur en biologie Rupert Sheldrake est porteur de théories passionnantes sur l’intuition, l’instinct, voire la télépathie. lien
A lire : (les pouvoirs inexpliqués des animaux / j’ai lu) lien
Pourtant certains hommes ont eux aussi un sens aigu de la prémonition, tel ces 24 rêves prémonitoires constatés par le psychiatre londonien John Barker. lien
Ces rêveurs britanniques avaient pressenti l’effondrement du terril sur l’école d’Aberfan, responsable de la mort de 116 enfants. lien
L’écrivain Morgan Robertson avait décrit dans son livre, (le naufrage du Titan) 14 ans avant la catastrophe, le Naufrage du Titanic.
Les différences entre la réalité et la fiction de son roman étaient minces.
Le navire, dans son livre s’appelait le Titan, il faisait 243 mètres de long (269 réellement), avait embarqué 2000 passagers (2230 pour le Titanic), n’avait que 24 canots de sauvetage (20 en réalité), et sombrait sur la ligne de New York, après avoir heurté un iceberg par tribord, tout comme le Titanic. lien
Récemment, dans les colonnes d’AgoraVox, un rédacteur (Gaétan Pelletier) évoquait cette prémonitoire nouvelle de l’écrivain Gustav Meyrink, évoquant, un siècle auparavant, la catastrophe pétrolière de Deepwater. lien
Pour cette raison, le PEAR (Princeton Engineering Anomalies Research) de l’université de Princeton, a lancé en 1998 le GCP (Global Consciousness Project).
Il a mis en place un réseau de 75 générateurs numériques aléatoires dans différents endroits du globe.
Les fluctuations enregistrées sur ces machines ont été très fortes le 10 septembre 2001, c’est-à-dire la veille de l’attentat sur les deux tours jumelles de New York. lien
Un jour peut-être comprendrons-nous pour quelle raison les animaux ont gardé cet « instinct », dont il ne nous reste que quelques traces ?
Car comme disait mon vieil ami africain :
« Tant que les lions n’écriront pas, les histoires de chasse seront toujours à la gloire du chasseur ».
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