Le message de l’Arbre
Que savons-nous vraiment des Arbres ?
Sont-ils simplement des racines, des troncs, des branches et des feuilles, juste là pour décorer notre environnement, éventuellement pour nous procurer quelques fruits, ou un peu d’ombre lorsque la canicule s’invite au cœur de l’été ?
Une exposition originale intitulée « rêvolution » vient d’être inaugurée au Pavillon français, à la 56ème biennale de Venise d’art contemporain signée de l’artiste Céleste Boursier-Mougenot, mettant en scène 3 arbres qui se déplacent lentement en fonction des variations du flux de leur sève, leur procurant ainsi la possibilité de se déplacer. lien
L’artiste invité s’en expliquait sur l’antenne de France Culture le 14 mai 2015, dans l’émission « le rendez vous », lequel porte une véritable vénération aux arbres, rappelant leur sobriété, en égard à leur production, et qu’ils sont les plus grands êtres vivants depuis les débuts de notre Monde.
Le projet consistait donc à faire mouvoir ces 3 arbres, pesant plusieurs tonnes, en fonction de la circulation de leur sève.
Pour permettre le déplacement de ces arbres, il a utilisé l’invention d’André Granier, (lien) chercheur à l’Inra de Nancy, qui a mis au point des sondes permettant de mesurer la vitesse de montée de la sève. lien
Ensuite, par un mécanisme sophistiqué, cette sonde a mis en mouvement un robot-moteur qui a permis le déplacement de l’arbre.
Mais cette exposition de quasi fiction n’est pourtant pas si éloigné de la réalité…
Nul besoin de moteurs sophistiqués, reliés à la circulation de leur sève, pour permettre aux arbres de la mangrove de se déplacer.
Les palétuviers rouges appelés encore mangle chandelle (rhizophora mangle) ont effectivement prouvé qu’ils se déplaçaient en fonction de leurs besoins, implantant de nouvelles racines, et décentrant ainsi l’axe de l’arbre, se déplaçant ainsi de plusieurs mètres par an, ce qui pour un arbre est une véritable performance. lien
Et le palétuvier n’est pas le seul à avoir la bougeotte : on connait aussi le palmier à échasses, surnommé justement « le palmier marcheur » (lien)
Paul Olendorff évoquait dès 1895 l’existence des « végétaux baladeurs » citant par exemple la découverte du Dr Margulier qui témoignait avoir vu « des forêts entières se déplacer à raison de 300 ou 400 pieds par jour » citant le pandanus furcatus lequel se déplacerait grâce à ses racines aériennes, ou le cucumis fugax qui doit avoir des fourmis dans les racines. lien
Un pied faisant 30 cm, ces forêts se seraient donc déplacées de plus de 100 mètres par jour ? (ndr : il semble bien que le docteur ait pris les pouces pour des pieds).
Cette courte vidéo, prise en accéléré, démontre clairement le déplacement des racines.
Les arbres peuvent aussi intervenir dans le domaine de notre sexualité, comme par exemple la Yohimbe, cet arbre africain qui contient de la yohimbine, élément qui aurait une influence importante sur notre sexualité, en améliorant l’afflux sanguin dans le pénis. lien
Mais ce n’est pas la seule espèce végétale dans ce cas : au-delà des ginsengs dont les racines sont reconnues depuis longtemps pour leur action sur la longévité humaine, mais aussi sur la sexualité, on peut citer aussi le Ginkgo Biloba, le Muira Puama, le Mucuna pruriens, l’Eurycoma longifolia, et quelques autres…lien
Un proverbe africain affirme que l’arbre qui tombe fait plus de bruit que la forêt qui pousse, et pourtant, arbre et musique sont liés, s’il faut en croire l’expérience menée par Bartholomäus Traubeck qui a eu l’idée originale de transcrire les cercles annuels de croissance d’un arbre en sillon de nos vieux microsillons, nous permettant ainsi de découvrir le chant d’un arbre. vidéo
Passons des arbres musiciens à ceux qui dialoguent, comme par exemple l’acacia qui prévient ses collègues de l’arrivée d’un prédateur.
Il s’agit d’onc d’une forme d’échange…l’acacia attaqué par un prédateur émet une toxine qui va décourager la chèvre, ou la girafe qui s’en prenait à ses feuilles, mais il prévient aussi tous les autres acacias, en émettant un parfum particulier, lequel va à son tour rendre leur sève toxique. lien
D’autres arbres se protègent aussi naturellement contre les agressions, notamment celles des insectes, en secrétant des substances, telles des tanins, qui repoussent les prédateurs.
Les chercheurs en sont même venus à imaginer qu’il existe un mode de communication entre les arbres, laquelle se ferait par l’émission d’éthylène, lequel agit comme une véritable hormone gazeuse, permettant à un arbre agressé de prévenir les autres arbres.
Mais les plantes ont d’autres moyens de lutte contre les insectes, en émettant des super-hormones (phyto-ecdysones) qui sont bien plus efficaces que nos dangereux insecticides.
Ça concerne certains gymnospermes, comme l’if ou le sapin, ainsi que bon nombre de plantes à fleur qui, à des doses appropriées, perturbent gravement la métamorphose des insectes. lien
À l’heure ou les pesticides, et autres round-up dangereux sont enfin mis au ban de la société, les scientifiques auront donc bientôt des solutions plus acceptables pour lutter contre les insectes, et nous procurer des fruits sains.
Au-delà des fruits, chacun sait qu’ils peuvent aussi nous soigner, grâce à leur sève, notamment celle du bouleau, qui permet la légendaire cure de printemps, (lien) ou de l’érable, (tonique et laxative) (lien) mais ce ne sont pas les seuls arbres dont la sève nous est bénéfique : celle du pin maritime est renommée contre les rhumatisme (lien), celle du peuplier est diurétique, elle élimine l’acide urique, et elle est efficace comme aseptisant des secrétions bronchiques, (lien) celle du saule blanc est fébrifuge, et fonctionne comme une aspirine végétale (lien), celle du figuier est efficace pour faire disparaitre les verrues (lien), celle du mélèze est réputée pour renforcer notre système immunitaire, et pour soigner les affections respiratoires. lien
Précisons que la sève que nous donne l’arbre ne le prive en rien, il ne donne que ce qu’il peut donner.
Mais avec les arbres nous ne sommes jamais au bout de nos surprises, s’il faut en croire Matthew Silverstone qui affirmait : « les espaces verts peuvent être aussi efficaces que les médicaments prescrits sur ordonnance dans le traitement de certaines formes de maladies mentales ».
Dans un livre publié en 2011, « aveuglé par la science », l’auteur s’est donné comme mission de démontrer scientifiquement que les arbres ont un impact positif sur de nombreux problèmes de santé tels le déficit de l’attention, l’hyperactivité, la concentration, la réactivité, la dépression ainsi que d’autres formes de maladie mentale.
Ils permettraient même de soulager de simples maux de tête. lien
Ainsi, enlacer le tronc d’un arbre aurait, selon Silverstone, une influence bénéfique sur la santé humaine en modifiant la fréquence de vibration de notre corps.
D’ailleurs Mantak Chia, un maitre taoïste réputé, enseigne comment aligner son corps avec le champ énergétique d’un arbre afin de libérer les « énergies négatives ». lien
Nul doute que cet enseignement pourra faire naître quelques doutes auprès des rationalistes de tout crin, doutes qu’ils pourraient lever en faisant eux-mêmes l’expérience d’enlacer un tronc d’arbre, leur permettant ainsi de valider, ou pas, les enseignements de Mantak Chia.
D’autant qu’il n’est pas le seul à s’être intéressé à l’énergie se dégageant des arbres.
Patrick Bouchardon, l’auteur de « l’énergie des arbres », (éditions Le Courrier du Livre) a cherché pendant très longtemps pour quelles raisons il était attiré par les arbres.
C’est après avoir passé 4 mois dans une forêt, espérant trouver une réponse à sa question, qu’il a découvert qu’il était auparavant « un handicapé sensoriel » étant seulement capable, au niveau des odeurs par exemple, de les classer en 2 catégories, celles qui étaient bonnes… et les autres.
Alors il s’est mis en « résonnance » avec l’arbre afin de comprendre comment il fonctionnait, d’en capter les sons, d’en décrire les odeurs, de constater la vie qui l’habite.
Cette approche particulière qu’il a fait de l’arbre lui a permis de constater que ce dernier pouvait avoir une influence sur son propre corps, sur son état intérieur, avoir par exemple une incidence sur sa respiration…
Cette expérience « miroir » va lui faire découvrir ses propres faiblesses, ou ses forces, ses blocages, comment il lâche prise, ou comment il résiste, lui offrant ainsi une source fabuleuse de connaissance de soi. vidéo
C’est aussi l’occasion de découvrir le film « Arbres » réalisé par Sophie Bruneau et Marc-Antoine Roudil qui fait le tour des questions évoqués dans l’article.
Ce voyage immobile est un périple à travers le monde des arbres, évoquant les rapprochements que l’on peut faire entre notre monde et celui des arbres, et nous faisant découvrir des arbres extraordinaires, allant des arbres étrangleurs, aux arbres timides, en passant par ceux qui marchent vers la mer. lien
Comme dit mon vieil ami africain : « l’arbre du silence porte les fruits de la paix ».
L’image illustrant l’article vient de fantastiquereve.centerblog
Merci aux internautes de leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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