Les « miracles » présidentiels

La légende affirme que le Christ multipliait les petits pains, et changeait l’eau en vin.
L’autocrate président fait mieux, il multiplie à l’infini le nombre des militants UMP à la Place de la Concorde.
Déjà, il y a quelques temps, il avait déclaré avoir participé à la chute du Mur de Berlin, mais mal lui en pris, car s’il est vrai que c’est dans la nuit du 9 novembre que tout à commencé, ce n’est que le 10 novembre que la population s’est rendu au pied du mur. lien
Or, il affirmait à l’époque y être allé avec Alain Juppé dès le 9 novembre 1989 pour assister à la chute du mur, ainsi qu’il l’a écrit sur sa page Facebook (lien) et si Alain Juppé s’est bel et bien rendu à Berlin à l’époque, ce n’était qu’une semaine après, soit le 16 novembre, en compagnie de François Léotard, et Alain Madelin, ainsi qu’il le relate dans son livre « la tentation de Venise ». lien
Pour clore la polémique, le journaliste politique de « Libération », Alain Auffray à expliqué pourquoi la version des faits racontés par Nicolas Sarközi ne collaient pas avec la réalité des faits. lien
Mais l’autocrate président multiplie les miracles.
Récemment, il était convaincu d’être allé à Fukushima après la catastrophe, mais hélas, aucun japonais ne se souvient de sa visite. lien
C’est bien pourtant ce qu’il avait déclaré lors de son meeting de Caen : « avec Nathalie Kosciusko Morizet nous avons été à Fukushima » déclarait-il avec un aplomb tranquille, précisant au passage que la vague du tsunami avait « à certains endroits 42 mètres de haut »…sauf que quelques jours après, il avouait à Christophe Barbier, ne pas y être allé, puisque « le périmètre était interdit, et qu’il n’était pas ingénieur ». lien
C’est d’ailleurs ce qu’a confirmé NKM lors d’une interview donnée à « Rue 89 ». lien
Quand à la hauteur de la vague, elle a été mesurée exactement à 23,6 mètres par l’institut de recherche des ports et des aéroports japonais. lien
Lors de cette interview, NKM a accumulé les contre-vérités, annonçant que la zone interdite « doit faire une cinquantaine de kilomètres »…alors qu’elle n’en fait que 20.
Puis elle a affirmé que « personne ne va à Fukushima » oubliant au passage que seule Eva Joly, parmi les candidats à la présidentielle, s’est rendue dans le département et la ville de Fukushima, et qu’Eric Besson, le ministre nucléaire du gouvernement s’est bien rendu dans cette zone « où personne ne va » ! lien
Ce dernier a profité de cette visite pour annoncer qu’il était « rassuré », faisant preuve d’un optimisme non fondé.
Mais revenons à la Place de la Concorde.
Le 15 avril 2012, lors du rassemblement de la Place de la Concorde, où devait être célébré la grande messe UMP, dans un premier temps, les organisateurs avaient annoncé 60 000 personnes.
En effet, un meeting identique avait été organisé en 1998 pour fêter la victoire de Jacques Chirac, (lien), manifestation organisée d’ailleurs par celui qui allait devenir président en 2007, et on annonçait à l’époque 40 000 personnes, mais l’inflation aidant, Jean François Copé transforma d’un coup de baguette magique les 60 000 manifestants en 100 000 .
On peut penser qu’il avait eu vent du nombre de manifestants présents pour Hollande le même jour (100 000 citoyens), et il ne pouvait peut-être pas envisager d’annoncer un chiffre inférieur à la manifestation socialiste du Parc de Vincennes.
Pourtant au départ, Sarközi espérait seulement dépasser l’affluence de Villepinte, annoncée à 50 000 participants.
Dans un premier temps, plus ambitieux que Copé il avait déclaré qu’il y avait 120 000 personnes sur la Place. lien
Mais l’inflation galopante s’étant mise de la partie, brusquement, grâce à la générosité de Frédéric Lefebvre, on passa brusquement de 120 000 à 150 000 participants. lien
L’UMP en rajouta une couche pour atteindre enfin les 170 000 personnes. lien
C’est là que le bât blesse, car la Place de la Concorde mesurant 359 mètres de long sur 212 mètres de large, et si l’on tient compte des podiums, des véhicules, des divers stands, il parait difficile de mettre sur cette place plus de 40 000 personnes.
Ajoutons pour la bonne bouche le fait que 2 vastes triangles (rue de Rivoli et Quai de Seine) étaient occupés par des chicanes avec des barrières, ne laissant aux manifestants que 28 000 mètres carrés, desquels il faudra enlever l’espace pris par les tribunes et autres installations, soit 25 000 m2, comme on peut le lire dans le blog du « nouvelobs ». lien
Et puis, les images parlent d’elles mêmes puisqu’on voit nettement que la place est très clairsemée. lien
La place de la Concorde va-t-elle devenir la place de la Discorde ?
Rien de moins sur puisque le candidat socialiste n’a pas tenu à faire dans la surenchère, et s’en est tenu aux observateurs, lesquels lui ont attribué au parc de Vincennes une belle affluence aux alentours de 100 000 personnes.
Pour lui, la victoire se jouera le 22 avril, et pas avant. lien
Mais revenons aux miracles.
Bien sur, personne n’a oublié que l’autocrate président, devenu magicien, avait à l’époque sauvé la France du naufrage économique, et même l’Europe, voire le Monde (Lien) et pour un florilège des « miracles » présidentiels on peut aller sur ce lien.
Mais pour les derniers jours de son quinquennat, pourquoi ne pas lui laisser quelques illusions ?
Car comme dit mon vieil ami africain : « l’homme du désir périt avec ce qu’il désire ».
Merci aux internautes pour leur aide précieuse.
L’image illustrant l’article provient de « sos-crise.over-blog.com »
Olivier Cabanel
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