On attend vos soutiens...
Il ne s’agit pas de signer une ixième pétition, ni d’appeler à rejoindre une manifestation, même si les indicateurs d’opinions évoquent une recrudescence de celles-ci en 2014, mais plutôt de s’interroger sur ces lingeries si féminines qui soutiennent les seins.

Le soutien-gorge, ce n’est pas une nouveauté, et les historiens affirment même qu’il existe depuis près de 2500 ans, même si à l’époque, il s’agissait plutôt des brassières faites de larges bandes enroulées autour du buste…assez éloignées du soutien gorge-actuel.
Plus tard, au Moyen-âge, il fut remplacé par un corset lacé dans le dos recouvrant un corsage appelé gourgandine, qui permettait de rehausser les seins au maximum, laissant parfois quasiment déborder les pointes des seins. lien
Vinrent les corsets, redoutables carcans qui devaient faire une taille fine à chacune…
C’est seulement dans les années 20 que les premiers soutiens-gorge firent leur apparition, même si des archéologues autrichiens ont découvert en juillet 2012 un soutien-gorge qu’ils ont daté comme étant du 15ème siècle.
Malgré tout, c’est à Mary Phelps, en 1913, que l’on devrait le premier véritable soutien-gorge, chaque sein se nichant dans un bonnet...d'où peut-être le mot "nichon". lien
La légende veut que Mary, en retard pour un rendez-vous, n’aurait pas eu le temps d’enfiler son corset, et aurait utilisé 2 mouchoirs, un ruban, et une épingle à nourrice en guise de soutien-gorge. lien
Ce qu’on sait moins, c’est qu’au Japon, les hommes sont de plus en plus nombreux à porter un soutien-gorge…et Fukushima n’y est pour rien. lien
Depuis, les soutiens-gorge se sont déclinés de mille manières, de l’armé, au désarmant, en passant par les balconnets et les dentelles… mais aujourd’hui, des scientifiques s’interrogent sérieusement sur l’utilité de cet accessoire vestimentaire, le suspectant d’affaiblir les muscles des poitrines féminines, alors qu’ils sont censés les soutenir.
Ils se basent sur plusieurs témoignages et études qui laissent apparaître que les seins non soutenus gardent une bien meilleure tenue que ceux qui, dès leur plus jeune âge, font appel au soutien gorge.
En se privant de soutien-gorge, les seins trouveraient-ils une éternelle jeunesse ? Soutenir serait synonyme d’affaiblir ?
La promotion des soutiens-gorge n’est-elle pas seulement portée par des ambitions économiques ?
En tout cas des scientifiques se sont penchés sur la question, tels par exemple Jean-Denis Rouillon et Olivier Roussel, de l’Université de Franche-Comté, et de la faculté de médecine et de pharmacie de Besançon.
Ils ont suivi l’évolution de la poitrine de près de 320 femmes qui ne portaient pas de soutien gorge, et dans une étude qu’ils ont mené pendant une quinzaine d’années, ils ont finalement conclu qu’au lieu d’éviter le relâchement cutané, et de soulager le mal de dos, le port du soutien gorge provoquait exactement le contraire. lien
L’une des femmes participant à l’enquête a déclaré : « on respire mieux, on se tient plus droite, et on a moins de douleurs au niveau du dos ». lien
Mais, si ces chercheurs reconnaissent que le groupe de femmes étudié n’était pas représentatif de la population générale, ils valident l’hypothèse que le soutien gorge est un faux besoin : « médicalement, physiologiquement, anatomiquement, le sein ne tire pas bénéfice d’être privé de la pesanteur, car dans ce cas, les tissus de soutien ne vont pas se développer et même, ils vont s’étioler et le sein va progressivement se dégrader ». lien
Les observations faites sur les poitrines des jeunes filles font apparaitre que le port du soutien gorge, lors du développement de la poitrine, provoquent au contraire la chute de celle-ci.
Une autre étude menée en 2003 par Laetitia Pierrot et Jean-Denis Rouillon, portant sur 33 jeunes sportives de 18 à 25 ans a fait apparaitre que l’arrêt total du port du soutien gorge permettait une meilleure fermeté du sein et un développement des muscles avoisinants les seins. lien
Les chercheurs sont allés jusqu’à mesurer les mouvements que font les seins des poitrines de nos sportives, faisant apparaitre que, lors de leurs pratiques, la poitrine parcourt 6 cm de haut en bas, et 9 cm de gauche a droite. lien
Or ces mouvements sont réduits de 70% lorsqu’il y a port de soutien gorge.
En 2009, Olivier Roussel et Jean-Denis Rouillon ont publié une autre étude médicale portant sur 50 sportives volontaires faisant apparaitre qu’au début, 42% de celles-ci ressentaient un inconfort, mais ce sentiment avait disparu 3 mois après, et au bout de 3 ans, aucune d’entre-elles n’étaient gênées par l’absence de soutien-gorge. lien
L’étude concluait que ne jamais porter de soutien gorge donnait une poitrine naturellement plus ferme, et plus haute, contrairement aux idées reçues. lien
A l’instar de la « liberté guidant le peuple », le célèbre tableau de d’Eugène Delacroix, avec son héroïne, largement dépoitraillée, (lien) les Femens, la poitrine libre et provocante, n’aiment pas non plus le soutien-gorge, à l’image d’Inna Shevchenko qui, le 19 décembre dernier, a retiré son tee-shirt place St Pierre pour protester contre la condamnation de l’avortement par l’Eglise catholique. lien
Mais revenons à nos soutiens-gorge.
Selon d’autres études, les femmes qui n’en mettent pas se sentent moins stressées et constatent une amélioration sur la vitalité de leur peau. lien
Certains vont encore plus loin affirmant qu’un soutien-gorge trop serré pourrait provoquer un cancer du sein.
Quand l’on sait que chaque année 48 000 françaises sont victimes d’un cancer du sein et qu’en 2012, 12 0000 d’entre-elles ont trouvé la mort, on peut légitimement s’inquiéter. lien
La première étude sur le sujet remonte à 1930, et les chiffres avancés par les scientifiques sont les suivants : 3 femmes sur 4 qui ont un cancer du sein portent régulièrement un soutien-gorge, mais contre 1 femme sur 168 chez celles qui n’en portent pas du tout.
Le risque serait donc multiplié par 125.
L’explication des chercheurs est la suivante : un soutien-gorge trop serré compresserait les ganglions et canaux lymphatiques, empêchant l’élimination des toxines, ce qui, avec le temps provoquerait l’apparition de kystes, de fibroses et finalement de tumeurs. lien
D’autre part, ce tissu comprimant les seins fait augmenter la température de ceux-ci, des études ayant également fait le lien entre cancer du sein et chaleur.
C’est ce qu’ont confirmé les docteurs Anna Maria Clement et Brian R.Clement dans un livre récent : « ces vêtements qui nous tuent » (Guy Trédaniel éditeur-2012) lien
Les soutiens-gorge de style « push up », destinés à remonter la poitrine seraient les plus dangereux, puisqu’ils empêcheraient le drainage lymphatique. lien
Une adepte des seins libres a trouvé 10 raisons pour ne plus porter de soutien-gorge, et elles sont sur ce lien.
Au-delà de ce débat, il n’est pas inintéressant de s’interroger sur les règles radicales islamistes qui voudraient que les femmes portant un soutien-gorge soient punies, des islamistes affirmant que « la poitrine d’une femme doit être ferme naturellement, ou bien plate ».
Des islamistes somaliens du groupe Al Chabaab vont plus loin, estimant que le port du soutien-gorge est contraire à l’enseignement de l’islam, car il constitue selon eux une tromperie, et Halima, une habitante de Mogadiscio a confirmé que ces filles ont été fouettées pour avoir porté un soutien-gorge. lien
C’est « courrier international » qui dans un article paru en novembre 2009 affirme qu’en Somalie, le tchador se porte seins nus, sous peine de coup de fouets, et que les Chebab somaliens ont banni le port du soutien-gorge.
Ils ont décrété que ce sous-vêtement était anti-islamique, impur et offensant.
Pour ces intégristes, le soutien gorge trompe sur l’état naturel des seins, accentue les formes féminines et suscite des désirs sexuels.
« Les Chebab ont multiplié les points de contrôle, exigeant des femmes soupçonnées qu’elles sautent ou bougent le torse ». lien
A Mogadiscio, il existe même des contrôleurs qui vérifient si ces règles sont bien observées. lien
Ceci dit, d’autres islamistes affirment qu’il s’agit là d’une mauvaise interprétation des lois coraniques, alors que pour d’autres, d’après la Fatwa n° 6445 « il n’est pas permis de se montrer avec (un soutien gorge) devant des hommes étrangers pour elle ». lien
Quand l’on sait qu’il existe plus de 120 traductions du Coran, il y a effectivement matière à débat. lien
Pour se faire une idée du contenu de celui-ci, on peut se rendre sur ce forum.
Comme dit mon vieil ami africain : « le borgne n’a qu’un œil mais il pleure quand même ».
L’image illustrant l’article vient de libertasoccidentalis.org
Merci aux internautes pour leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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