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Accueil du site > Culture & Loisirs > Étonnant > « Quo Lambda », à la fin, il n’en restera qu’un (...)

« Quo Lambda », à la fin, il n’en restera qu’un !

Qui sera le plus résistant et le plus audacieux pour survivre et surtout survivre aux autres ? Lorsque la téléréalité rejoint la réalité du quotidien, on se demande qui travaillera encore à la fin ?

Quo Lambda {JPEG}

 

Le travail, c’est la santé.

Et ne rien faire, c’est la préserver, disait la chanson de Henri Salvador. L’employé, l’ouvrier ou le client lambda que nous sommes, nous pouvons le constater par nous-mêmes, des emplois disparaissent sans laisser de trace ! Prenons le métier d’hôtesse de caisse en exemple, ce métier est en voie de disparition. L’hôtesse de caisse est déjà remplacée par un pistolet scanner ou une caisse minute. Désormais, les clients râleurs exprimeront leur mécontentement, non pas à l’hôtesse de caisse, mais à ce client lambda incapable d’utiliser la borne minute et responsable de cette longue file d’attente. L’hypermarché entièrement automatisé existe déjà ! À l’intérieur de ce magasin, il n’y a que des clients livrés à eux-mêmes. Il s’agit d’un prototype, certes, mais des quais de chargement en passant le réassortiment des marchandises dans les rayons, à la caisse enregistreuse automatisée et le nettoyage des locaux, tout cela est géré par l’ordinateur central, géré quant à lui, par trois techniciens. Qui sera la dernière hôtesse de caisse ? « Quo Lambda », à la fin, il n’en restera qu’un ! Ce sera peut-être vous !

 

Quand le bâtiment va, tout va !

Les métiers du bâtiment feront partie du patrimoine archéologique dans un avenir proche. Bientôt, un camion viendra déposer sur le terrain à bâtir la structure d’une imprimante 3D. Ce seront, ensuite, les camions-toupies qui viendront alimenter la machine en bétons et en 72 heures seulement, votre maison sera construite clé en main. Certes, nous en sommes encore aux murs imprimés, mais déjà les ingénieurs songent à intégrer à la machine les éléments électriques et d’alimentations en eau ainsi que l’évacuation des eaux usées. La machine serait capable, selon les plans du client et en tenant compte de ses goûts et couleurs, de mettre un carrelage synthétique, d’y ajouter la peinture intérieure et l’aspect extérieur de la maison. Le coût de la main-d’œuvre sera réduit à la valse des camions et quelques techniciens informatique. Qui sera le dernier maçon, électricien ou plombier ? « Quo lambda », à la fin, il n’en restera qu’un ! Ce sera peut-être vous !!

 

Allô, docteur ? J’ai un problème...

Il est tout à fait possible aujourd’hui d’avoir une consultation médicale par webcam interposée, un médecin qualifié vous fera un diagnostic par ses observations et l’explication de vos symptômes. Après cette consultation, il vous suffira d’imprimer l’ordonnance avant de vous rendre à la pharmacie. Votre officine est peut-être équipée de ce nouvel automate relié à l’ordinateur de votre pharmacien préféré. À peine la commande est-elle terminée et enregistrée par l’ordinateur que les médicaments se trouvent déjà dans le tiroir. La pharmacie deviendra-t-elle, à l’avenir, un distributeur automatique disponible 24 h 24 ? Le médecin généraliste du futur, quant à lui, se présentera sous la forme d’un siège médicalisé. Dans le cabinet médical, un « siège docteur » sera capable de prendre la tension nerveuse, le rythme cardiaque, d’écouter le bruit du cœur et des poumons ? Cette intelligence artificielle sera capable d’observer le fond de votre gorge ainsi que tous vos orifices en quête d’une anomalie. Ce fauteuil médicalisé va écouter attentivement vos plaintes et réagira en vous posant des questions pertinentes selon vos symptômes. Il consultera la base de données des maladies et symptômes associés avant de vous recommander un robot chirurgien réputé, ou simplement, transmettre à l’aide du Bluetooth l’ordonnance à présenter au distributeur pharmaceutique le plus proche de chez vous. Si une hospitalisation s’avère nécessaire, vous allez certainement avoir affaire à une infirmière bien en chair et en os. Cependant, la technicienne de surface sera une balayeuse automatique munie d’une multitude de capteurs analysant systématiquement les taches avant de les traiter avec un produit adéquat. Ne soyez pas surpris de ne plus entendre les bruits de pas dans les couloirs ! Les mille et un pas du personnel médical seront remplacés par les cliquetis d’un clavier, coordonnant les allées et venues des chariots automatisés amenant les pansements, les médicaments et ustensiles de soins. Qui travaillera encore dans le monde médical. « Quo lambda », à la fin, il n’en restera qu’un ! Ce sera peut-être vous !

 

Les robots travailleurs cotiseront-ils pour nos retraites ?

Serons-nous des personnes obèses et sédentaires ou alors, serons-nous des sportifs de haut niveau à l’heure de notre retraite ? Dans une société moderne ou le travail sera un privilège ou une corvée, qui va cotiser pour les charges sociales et les retraites ? De plus, avec l’avancée médicale de ces cœurs et poumons artificiels, de ces promesses de conditions de vie saine et strictement contrôlée, la retraite à 100 ans sera bientôt une réalité. Devrons-nous cotiser par un sponsoring de l’avatar de nous-mêmes ? Les robots et automates au service de la société 24 h/24, ceux-ci rétribueront-ils leur sponsor durant leur carrière ? La main d’œuvre humaine deviendra-t-elle la conclusion d’un échec sociale ? Une activité professionnelle sera-t-elle réservée aux cancres et aux personnes n’ayant pas les capacités de devenir ingénieurs en informatique, techniciens en automation ou en domotique ? Puisque les fermes et les serres de cultures sont gérées par un ordinateur central. Puisque les maisons de retraite seront également des maisons intelligentes. Puisque les bus, les trams, les trains et les voitures vont devenir des automates ! Puisque la circulation sur les routes et autoroutes sera gérée par un logiciel capable de faire ralentir les véhicules à distance. Puisque nos objets du quotidien deviennent intuitifs et réfléchissent à notre place. Qui sera le plus résistant et le plus audacieux pour survivre et surtout survivre aux autres ? 

 

Qui seront les dernières personnes à avoir un vrai travail ? « Quo lambda », à la fin, il n’en restera qu’un ! Ce sera peut-être vous !


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4 réactions à cet article    


  • hunter hunter 11 mai 2015 11:11

    Tout à fait bien vu, peut-être un peu amplifié mais volontairement, mais effectivement, cette réalité, certains veulent le mettre en place :

    Deux questions alors :

    1/ que va-t-on faire de 10 milliards de gens, dont seulement 20% auront les qualifications pour faire tourner le système ?

    2/ Quid de l’énergie nécessaire au fonctionnement de toute cette machinerie ?

    Ceux qui croient que les 80% devenus inutiles (attention, ce n’est pas un jugement de valeur, mais juste un constat face à la situation décrite), vont tranquillement pouvoir se branler les cojones en palpant du blé (ben oui, faut bien des cons-somateurs...), se mettent, je pense, un petit peu le doigt dans l’œil !

    Quant à la problématique de l’énergie....ben là...ça va poser de gros gros problèmes !

    Je pense que ceux qui veulent ce monde ont déjà imaginé des solutions, mais je ne crois pas qu’elles seront bénéfiques pour nous, mais peut-être suis-je trop pessimiste....ou réaliste !

    Adishatz

    H/


    • Andy Andy 13 mai 2015 06:42

      Bonjour @hunter

      Il y a aura toujours des artisans, des ouvriers ainsi que des petits métiers dans cet avenir où la robotique et l’informatique seront omniprésentes. Les étudiant(e)s ont intérêt à réussir leurs études, s’ils veulent avoir une belle vie devant eux. Dans le cas contraire, ce sera un dur labeur et des tâches ingrates qui les attendent. Dans cet avenir, il y aura les gens du dessus et puis les autres... Fritz Lang avait donc raison dans Métropolis....

      La problématique de l’énergie ? La production d’énergie sera locale et individuelle, s’il faut trente hectares de panneaux solaires pour faire tourner le cloud et produire l’énergie pour les serveurs des opérateurs, ils trouveront une solution  ! Un peu comme pour les antennes relais de la téléphonie mobile, les propriétaires, d’immeubles et de terrains, se feront une joie de louer leur surface disponible et d’avoir un pourcentage sur l’énergie produite.


    • hunter hunter 13 mai 2015 10:34

      @Andy

      Bonjour Andy,

      Je suis d’accord avec vous quand à une mise en place d’une vraie dualité de mondes, qui, encore une fois, sera fondée sur les capacités financières des membres de chaque communauté.

      Je matérialise ces deux communautés comme deux cercles, qui au départ concentriques, tournent sur eux mêmes, et petit à petit, avec le temps, s’éloignent l’un de l’autre ( une sorte de force centripète) , en changeant de taille : l’un s’agrandit, et l’autre se réduit en surface, ce qui implique que l’intersection entre les deux cercles constitue une surface de plus en plus réduite, jusqu’à disparaître complètement. (la vitesse d’éloignement est supérieure à celle générant la modification des surfaces)

      Je pense que nous avons déjà dépassé le stade où les cercles n’ont plus de surface en commun ; le premier cercle, le plus petit, à tendance à voir sa surface se stabiliser, tandis que l’autre, le plus grand, voit lui sa surface toujours augmenter, mais ils continuent à s’éloigner, matérialisant ainsi une vraie dichotomie : d’un côté les membres du petit cercle, avec des moyens, une technologie, bref les 20% qu’évoque Brezinski dans le grand échiquier, avec une sévère hiérarchie pyramidale, et l’autre cercle, les 80%, qui petit à petit ne vont carrément plus exister, aux yeux de ceux du petit cercle.

      Par contre, pour l’énergie, je trouve que vous êtes un peu trop confiant en cette technoscience que l’on nous programme à vénérer depuis des centaines d’années.

      Justement, je reprendrai votre argument de 30 hectares (j’habite en campagne, et je connais des exploitations de 500 hectares, donc je visualise bien la surface), s’ils sont utilisés pour produire de l’énergie, ils ne seront pas disponibles pour leur destination ancestrale :nourrir les gens.

      si les membres du petit cercle ont besoin de ces 30 hectares pour maintenir leur niveau de vie énergétique, mais que ces 30 hectares peuvent aussi nourrir des milliers de gens de l’autre cercle, alors il y aura conflit, voire volonté de la part de ceux du petit cercle, de « faire le ménage » dans le grand, car celui-ci continue de s’agrandir, vue sa fécondité non auto-contrôlée !

      Forcément, à mon humble avis, il y aura un conflit entre ces deux mondes qui deviennent étrangers l’un à l’autre, et les moyens dont disposeront chacun des cercles ne seront pas du même ordre !

      A mon avis, nous nous acheminons à un niveau global, vers un vrai régime de développement séparé, c’est à dire d’apartheid, jusqu’au moment où une forme de conditions stœchiométriques seront atteintes, et où le système explosera, sous la pression des intérêts de groupe !

      Comme a explosé le système d’apartheid en Afrique du Sud, et même si la situation actuelle est plutôt pacifiée, il ne faut pas oublier qu’il y a eu quand même pas mal de violence.

      Adishatz

      H/


    • Andy Andy 14 mai 2015 08:30

      Bonjour @hunter

      Nous vivons actuellement une véritable charnière d’un changement économique et sociale. À vrai dire, le changement se produit en ce moment même, toutefois, celui-ci n’est pas d’origine politique. La démographie étant ce qu’elle est, le ratio entre les jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi et les personnes ayant une activité professionnelle plus longue, causera une complexité sociale. Disons-le clairement, il n’y aura pas de travail pour tous  ! Ce qui creusera inévitablement l’écart entre les couches sociales, il va donc falloir trouver un autre système sociopolitique. La main-d’œuvre humaine coûte de l’argent, de plus, des gens qui râlent sur leur condition de travail et qui veulent vivre dignement, ça fait perdre de l’argent. De fait, une machine a besoin d’énergie, d’un peu d’huile et l’amour des heureux propriétaires satisfait par le chiffre d’affaires. Nous allons vers la privatisation de la sécurité sociale et des autres prestations sociales. Il y aura les gens d’en haut qui auront le pouvoir de vivre et les gens d’en bas, qui auront une espérance de survie. Quant aux véritables coupables, il est inutile de chercher sur tous les azimuts pour trouver le coupable idéal, puisque nous le sommes tous et sur plusieurs générations.

      Qui sait, nos États européens seront dirigés un jour par des simulateurs de statistiques et de probabilités. Nos doigts ne désigneront plus un gouvernement coupable de ce mal de vivre ensemble, non, nous désignerons une simple machine. Nous traversons une époque formidable, il faut le dire, puisque nous vivons sous le chantage économique, nous en sommes même les prisonniers consentants. De fait, à tous les niveaux de nos sociétés dites modernes, le gaspillage est devenu une nécessité économique et commerciale. Nous sommes coincés dans une Europe asphyxiée, il serait inconcevable de réduire les productions sous peine de mettre des millions de personnes au chômage. Par conséquent, il faut gaspiller encore plus d’énergie et produire encore plus pour faire travailler et consommer les gens d’ici et d’ailleurs. Nous sommes arrivés à la limite de ce système, à l’heure actuelle, la terre devrait être peuplée d’au moins 10 milliards d’habitants pour consommer sans gaspiller ce que nous produisons. 

      Les populations des pays pauvres exploités par les pays riches se réveillent, ils ont envie de démocratie, de sécurité sociale et de dignité de vie. Le temps des néo-colonies et du néo-esclavagisme sont à leur déclin. Si ces gens-là sont dans l’impossibilité de vivre dignement chez eux et qu’il n’y a personne pour leur venir en aide, ils n’auront d’autre choix que de traverser les mers pour tenter leur chance ailleurs. CQFD. Ceci est un clin d’œil à l’article précédent  : «  Que la lumière soit en Afrique...  »

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