« Trou du cul du web », ou quand l’insulte par google bombing interposé devient un moyen d’expression sociale
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Trou du cul du web" - c’est par ces termes de recherche dans google que l’internaute se verra indiquer comme premier résultat le site de campagne de notre président. De quoi s’agit-il ?
Plaisanterie innocente ? Un peu technique, quand même..
Alors quoi, insulte dirigée ? On ne voit pas bien ce que ça apporterait à qui que ce soit, sinon à conforter les bien-pensants convaincus qu’il doit exister une sorte de racaille pirate du web à embastiller d’urgence.
Si on admet donc que la démarche n’a pas de but constructif, alors ça doit sans doute se concevoir comme un défouloir. Quand une membre du gouvernement peut tenter d’attaquer une citoyenne en justice, avant de dire que c’est de toute évidence un malentendu, pour un commentaire aussi anodin que "hou la menteuse", il peut s’imaginer que des internautes en soient réduits à une blague de potache pour faire ricaner leur prochain aux frais du président.
Gageons qu’Hadopi 2 n’est pas étranger non plus à la frustration des usagers réguliers d’internet, qui s’inquiètent de voir leurs communications pouvoir être espionnées. Espérons d’ailleurs au train où va la décomposition du paysage politique, que les citoyens choisiront le cynisme et l’humour douteux pour évacuer la pression plutôt que des moyens plus radicaux.
A noter également, la résonnance de ce google bombing, tout compte fait assez anecdotique, repris par de nombreux grands journaux dont on aurait pu dans d’autres circonstances s’étonner qu’ils fassent un papier sur un tel sujet.