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« Terre »

Cet article d’anticipation propose de faire une pause entre deux sujets d’actualité et d’attirer l’attention sur une découverte scientifique majeure et méconnue.

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« Terre »

Jour « 1 »
C’est votre anniversaire. Comme le veut la tradition, les autres membres de l’équipage vous ont préparé quelques surprises. Vous voyagez depuis près de soixante ans mais vous n’avez vieilli que d’une dizaine d’années. Depuis quelques jours, il y a une certaine frénésie au sein de l’équipage : la mission va enfin pouvoir commencer. Mais avant cela, vous allez vérifier par vous-même ce qu’affirment certains récits de voyageurs : la planète « Emeraude » que ses habitants appellent « Terre » est-elle conforme à la description qu’en font ces récits ?

Jour 2
Aujourd’hui, la manœuvre s’avère délicate. Avant d’accéder au système stellaire de la Terre, il faut franchir une immense ceinture d’astéroïdes. Cette ceinture est un phénomène généré par l’objet de notre mission. En ce qui concerne la Terre, on raconte que les océans sont si grands que ses habitants ont baptisé leur planète la « planète bleue ». Et que son étoile est d’un jaune si intense que le regard ne peut soutenir son éclat. Nous sommes dans un des plus anciens secteurs de notre univers. A tel point que certains voyageurs soutiennent que la Terre est « Mu » (la terre « Mère ») car cette planète abritait déjà la vie dès les premiers « temps » de l’univers.
Son humanité actuelle serait âgée d’un million d’années locales. Cette humanité diffère très peu de la nôtre si ce n’est par ce squelette en carbone aussi léger que fragile. Leurs traditions séculaires affirment qu’ils sont issus d’une création récente autour de laquelle gravitent des mythologies complexes ou un dieu unique. Mais comment peut-on concilier un âge aussi respectable et une création aussi récente ? Malgré son âge, cette humanité débute seulement son exploration spatiale. Ses habitants ont deux activités principales : la compétition commerciale et la guerre. Je suis peu familiarisé avec ces deux concepts mais certains de nos musées en parlent.

Jour 60
Finalement, la ceinture d’astéroïdes n’a pas posé de problème majeur. Et nous sommes en approche d’une planète qui possède des anneaux magnifiques. Les adultes de l’équipage plaisantent sur l’humanité de la Terre. Par exemple, ils se demandent que faire en cas de contact avec ses habitants ? Se vêtir de ce que leurs habitants appellent un « gilet pare-balles » ? Ou prendre une « assurance-vie » ? Plus sérieusement, un d’entre eux proposent d’apporter un message de paix. Mais un autre suggère de changer de « disque » en leur disant simplement « désolé, c’est une erreur : on cherchait une civilisation avancée ». Et cela fait beaucoup rire.
C’est un système stellaire soumis perpétuellement au bombardement de la ceinture d’astéroïdes qui le cerne. Une de ces anciennes planètes a été réduite elle-même en ceinture d’astéroïdes et une de ces planètes actuelles est dévastée. Sans parler de l’unique satellite naturel de la Terre. Comment une humanité dépourvue de moyens scientifiques a-t-elle pu survivre un million d’années dans un environnement aussi hostile ?

Jour 63
Depuis peu, cette humanité connaît une évolution scientifique sans précédent. Elle est bercée par des cycles. Et chaque cycle débute par une évolution sans précédent de la connaissance. Ils viennent d’entamer un cycle dit « ère atomique ». Ils sont confrontés à une fonte des glaciers et ils ne sont pas d’accord sur la cause de cette fonte. Mais ils sont conscients de la montée des eaux et du dérèglement climatique induits.
Je comprends désormais ce qu’est la compétition commerciale : des propriétaires de biens de production se font concurrence pour qu’il ne reste que quelques gagnants, voire même un seul gagnant. Chaque « non-propriétaire » est un acteur de cette compétition et est récompensé en fonction de sa participation. Et l’arbitrage (contesté) est assuré par des élus. J’ai demandé aux adultes quel était l’intérêt de ce jeu. Ils m’ont répondu que tant qu’une civilisation n’a pas atteint un certain palier scientifique, elle doit trouver une occupation. Et ils m’ont rappelé que chez nous, si on n’élit pas des arbitres, on élit des acteurs car la robotisation ne couvre « que » 99.99% du « jeu ». Et on récompense aussi les acteurs.

Jour 68
Nous avons atterri et nous nous sommes promenés dans une région magnifique appelée la « cordillère Blanche ». L’endroit où nous sommes a échappé aux séismes qui ont détruit une grande partie de la vallée. Nous avons observé des habitants qui utilisent des quadrupèdes pour se déplacer. Au moins deux d’entre eux nous ont aperçu et n’ont pas semblé surpris de notre présence. Les adultes nous précisent que nous sommes loin d’être les premiers visiteurs dans la région.
Dans ce cas, pourquoi ne pas prendre contact avec eux ? Nous apercevons une montagne dont la forme pyramidale est parfaite. A propos, pourquoi cette humanité a construit autant de pyramides artificielles sur plusieurs continents à peu près à la même époque ? On m’explique que ses habitants ont d’abord construit des cités avec de petits bâtiments en pierre dispersés et que dans un second temps, ils ont construit des cités en hauteur avec des paliers habitables. Et que les pyramides qui restent (sauf certaines ruines) ne sont que des bâtiments dédiés à cette époque.

Dernier jour
Notre mission commence. Ce secteur est un des plus anciens de notre univers et nous allons étudier l’impact de l’univers voisin sur le nôtre. Car ce voisin n’a pas les mêmes proportions énergétiques d’expansion, de gravitation et d’équilibre. Mais je continue de questionner mes aînés sur cette « Terre ». Son surnom « Emeraude » n’est pas usurpé : la couleur verte de sa végétation est si étincelante qu’elle est unique. Et sa biosphère est si diversifiée qu’elle est considérée par nombre de voyageurs comme « précieuse » pour la recherche.
Mes semblables ne sont pas optimistes sur le destin de son humanité. Ils affirment qu’elle est loin d’être la première sur cette « Terre ». Et seulement quelques-unes d’entre elles ont réussi à s’affranchir de leur système stellaire faute d’avoir découvert que la vitesse de la lumière est la plus faible de notre univers. Mais un de mes semblables m’a précisé que cette humanité venait de découvrir d’autres vitesses. Et cela m’a redonné le sourire.

Note. Pour les vitesses dites « supraluminiques », voir les travaux en physique quantique d’Alain Aspect en 1982, de Nicolas Gisin en 1998 et d’André Suarez en 2001.

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9 réactions à cet article    


  •  
    LES AVENTURES DU PITHÉCANTHROPE CRASSANEL
     
    Episode 8 : le frère sombre du chat Schrödinger
     

    Le chat Schrödinger était d’une portée de 12, Aspect, Darwin, De Broglie, etc ... Mais parmi eux se trouvait le fameux Lucifer. Le chaton le plus beau, le plus admiré de la portée, fourrure noire, yeux immenses sombres et pénétrant. Lucifer était de tous celui qui aimait le plus la Liberté, ce fût sa perte.
     
    Non pas qu’il fut écrasé par un camion, mais l’amour inconditionnel de sa mère, lui sembla une telle obligation de réciprocité qu’il en vint à s’obliger à tout détester pour se libérer. Dans ce déchirement entre Liberté et Mal il avait choisit la Liberté. Il incita tous les chatons à faire de même, ainsi naquit le libre arbitre.
     
    Mais Lucifer se donna une autre mission.
     
    Car si ses frères se voulaient dignes de l’amour de leur mère, et s’il avaient encore de la vergogne, au moins un 1/100e de la sienne, ils n’admettraient pas de se faire aimer passivement sans entrer dans la portée des bienheureux en donnant un cadeau de bienvenue, un don pour leur hôte d’Amour.
     
    Alors Lucifer décida que ce cadeau en dignité serait leur souffrance. Et les valets pithécanthropes en souffrirent de même, sauf Crassanel qui n’était lui que légume gland remplacé, végétalisé.
     

     


    • Episode 5 : La pêche du pithécanthrope Crassanel
       
      « Les objets que connaissent les pithécanthropes, eux-mêmes, leur pâtée gogocho, leur jouets bobo, ne sont pas des assemblages de micro-objets, mais des combinaisons d’entités élémentaires qui, elles, ne sont pas des objets, mais des froncements de sourcils, des pensées de l’Esprit du vide. » ‘L’hylémorphisme d’Aristote’ Maître chat Schrödinger
       
       
      Le chat Maître Schrödinger emmena son valet pithécanthrope Crassanel pêcher au Lac des 4 Quantons. Dans ces eaux très bouseuses (les bonobobo verts aiment le purin), où on ne voit pas à 1cm de profond, les pithécanthropes ont coutume mondaine d’y pêcher des poissons hadrons : Le thon pro, le thon électrique (dangereux), le faux thon et le thon neuneu (spécialité de Crassanel avant qu’il devienne lui-même un thon neuneu spéciste).
      Le pithécanthrope bonobobo vert, benêt par tautologie, se croit un paquet de Légo assemblés, et pense que les poissons du lac (qu’il ne peut pas voir quand ils soi-disant nagent) sont des autres paquets de Légo assemblés de même, baignant dans une autre sorte de Légo, plus en vrac, l’eau boueuse liquide ; ce qui amusait beaucoup Schrödinger qui décida de jouer un tour à son valet.
      Pour s’imaginer qu’il changeait de free-fishing crétin, cette fois Crassanel jeta sa ligne avec un appât à faux thon. Le plouf fit donc évidement condenser un faux thon. Crassanel croyait bêtement (tautologie encore) qu’il y avait déjà le faux thon dans le lac, il ne connaissait pas la condensation du faux thon à partir de l’eau du lac, découverte par le Maître chat de Broglie (contrée qui fut ensuite colonisée, gland remplacée par des colons rappeurs importés par Capital). Et le pithécanthrope Crassanel fut très fier et joyeux de sortir un faux thon, sous les yeux amusés de Schröndinger.
       
      Alors Schrödinger ferma les yeux...
       
      Et il y eu un bruit de chasse d’eau, comme quand Crassanel allait dans sa cabane au fond du jardin. Le faux thon était retombé liquide dans le lac, par le simple clignement des yeux du Maître chat observateur, faisant juste une onde à la surface qui se propagea. Si Crassanel le pithécanthrope fut très désappointé et resta un peu gogocho, dans une autre galaxie, un autre bonobobo vert qui s’appelait Hulot Kérozène, valet du Maître chat Aspect (qui en fait était Schrödinger dédoublé) vit bondir au même instant un faux thon, condensé de son propre lac des 4 Quantons. 
       
      Évidement le fat pithécanthrope Hulot ne savait pas qu’il fallait que le chat Schrödinger-Aspect ferme les yeux dans une galaxie, et les ouvre dans une autre, pour que la vision du poisson hadron fasse écho.
       


    • Louve Louve 17 février 2017 03:00

      @La Baudruche négrière patronale verdie


       smiley smiley smiley

      C’est génial ! Il faudrait relier tout ça et mettre les épisodes dans le bon ordre. 

      J’attends avec impatience l’épisode 9



    • Joseph DELUZAIN Joseph DELUZAIN 16 février 2017 19:03

      Ben c’est moi que vous avez rencontré !?!... Je vous ai fait signe, je voulais discuter le bout de gras avec vous mais vous vous êtes barré. J’ai juste eu le temps d’échanger avec un de vos congénères : je lui ai refilé mes vieux 33 tours d’Elvis contre un truc dont je ne suis pas encore arrivé à me servir.

      Bon, j’déconne... j’ai bien aimé votre conte.

      • exosphene exosphene 17 février 2017 00:10

        Oui on va finir par y venir, une fois que l’on sortira de cette société de communication qui s’évertue à rentabiliser les approches scientifiques commerciales et a ridiculiser, cacher, celles qui contreviendraient à leurs juteux bénéfices.......Par la force des choses dame nature va nous rappeler à la raison, notre futur ressemblera peut être alors à ce passé si lointain, que l’on n’arrive toujours pas officiellement à expliquer, dont le mystère réside avant tout, à notre incapacité à vouloir reconsidérer ces approches dogmatisées que l’on sait pourtant erronées.


        • JC_Lavau JC_Lavau 17 février 2017 09:50

          D’une prétention illimitée, outrecuidance boursouflée.


          • Alren Alren 17 février 2017 12:38

            la vitesse de la lumière est la plus faible de notre univers

            Cette énormité relève de la camisole de force !

            Si les expériences d’Alain Aspect ont mis en évidence que l’information quantique circule plus vite que la lumière dans l’intrication, sans doute même à une vitesse infinie, l’énergie, qu’elle soit celle d’un photon sans masse ou d’une particule massive, ne peut pas circuler plus vite que la lumière.
            Surtout que pour la particule massive, la masse augmente progressivement avec la vitesse relativiste jusqu’à devenir infinie à la vitesse de la lumière.

            C’est cela qu’a mis en évidence définitivement l’expérience de Michelson et Morley.
            Elle a permis à Henri Poincaré de reprendre les équations de Lorentz pour établir la notion de relativité des référentiels. Travaux qui ont ensuite été « pompés » par Einstein qui s’en est attribué la paternité (mais cette infamie n’a pas trompé les jurés du prix Nobel).


            • Neymare Neymare 17 février 2017 16:23

               circu@Alren
              "Si les expériences d’Alain Aspect ont mis en évidence que l’information quantique circule plus vite que la lumière dans l’intrication, sans doute même à une vitesse infinie,"

              Les expériences d’Aspect n’ont pas prouvé que l’information quantique circulait : il se trouve que la propagation de l’information quantique est instantanée entre 2 points distants, d’ou vous déduisez qu’elle a circulé entre ces 2 particules
              L’erreur est que vous considérez ces 2 points distants dans votre référentiel (qui est une illusion), en réalité, si l’on part du véritable référentiel il n’y a absolument aucune distance entre ces 2 points.


            • Surya Surya 17 février 2017 13:42

              « Vous voyagez depuis près de soixante ans mais vous n’avez vieilli que d’une dizaine d’années » 

              Par rapport à qui ?? 
              Ca fait penser au paradoxe des jumeaux, mais pourtant rien, dans votre récit, ne semble indiquer que ces voyageurs ont eu pour point de départ de leur voyage la Terre elle-même, qu’ils se souviennent de gens qu’ils ont laissé sur place, auquels ils pourraient se comparer à leur retour.


              « Nous avons observé des habitants qui utilisent des quadrupèdes pour se déplacer. »
              Ici la différence est faite entre les humains, qui sont les « habitants », et les animaux, qui ne sont là que parce qu’ils ont été créés mais qui ne sont pas considérés comme propriétaire de la planète, de leur espace de vie. 

              Or, considérer que l’humain, par rapport à l’animal, est le réel propriétaire de la planète Terre est quelque chose qui est propre à notre schéma de pensée. 

              Il me semble que lorsqu’on débarque sur une nouvelle planète, toute vie qu’on y trouve est spontanément nommée « habitant » de cette planète, sans distinction aucune. Cela est dû au fait qu’on n’est pas familier du schéma de pensée des êtres vivants sur cette planète. 
              On peut même pousser plus loin : si un être venu d’ailleurs débarque un jour sur Terre, et s’il a un schéma de pensée totalement différent du nôtre, rien n’interdira alors qu’il puisse nommer un arbre ou une pierre un « habitant » de notre planète.

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