Un instrument à vent, à effet de serre
Je rangeai cet illustré désuet dans mon cabinet des curiosités. Son souvenir fut réactivé par l’additif opportun fait par Gasty en juin dernier à la série remarquable d’articles de Don Léon sur les instruments insolites. Musicologue que je déclare d’utilité publique, Gasty le magnifique comblait un oubli en attirant l’attention sur un instrument - certes primitif car remontant à la genèse de la vie mammiférique - mais dont l’universalité ne peut être niée. Avec une technicité qui n’excluait pas la délicatesse, il remettait à sa place l’instrument injustement écarté. Des censeurs n’aimant pas la World music l’ont écarté des colonnes du média citoyen. Les vrais mélomanes furent chagrinés par cet ostracisme malsonnant. Pour ma part, impressionné par le courage qu’il a fallu à Gasty pour sortir de l’oubli et aussi de l’opprobre, avouons-le, l’instrument, j’avais tenu à le remercier en apportant une contribution certes modeste mais autorisée par une expertise ancienne sous forme d’un témoignage que je tiens à la disposition de Mireille Dumas. J’y exprimais tout ce que j’en sais et puis en dire :
« Je me permets d’ajouter quelques compléments à votre belle défense et illustration. Autoportable, il ne se fait pas remarquer. C’est aussi le seul instrument qui permet de s’applaudir soi-même. Un détail peu connu : il a failli connaître la gloire avec Karajan à la Philharmonique. Il avait voulu introduire, dans les instruments à vent, un pétomane à la sonorité exceptionnelle. Le syndicat des grosses caisses refusa. Lé méthane dégagé aurait perturbé les vibrations du xylophone. L’artiste repoussé sombra dans les drogues dures. Le charbon de Belloc lui fit perdre son talent. On n’en entendit plus parler.
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